SCHRODT Jeanne [née LACLOCHE Jeanne]

Par Jean-Pierre Besse

Née le 30 octobre 1902 à Paris (XIVe arr.), morte le 24 juin 1978 à Vincennes (Val-de-Marne) ; ouvrière des métaux ; militante communiste du XIe arr. de Paris ; une des protagonistes de la réparution de l’Humanité en juin 1940 ; résistante.

Jeanne Lacloche
Jeanne Lacloche
Préfecture de Police, tous droits réservés

Jeanne Lacloche était la fille d’un mécanicien et d’une blanchisseuse. Elle épousa en septembre 1922 à Bagnolet (Seine, Seine-Saint-Denis), Lucien Théodore Schrodt. Lucien, était menuisier et syndicaliste CGT. Le couple était domicilié 13 rue du Chemin vert dans le XIe arr.
Jeanne Schrodt adhéra au Parti communiste en 1935 et à la fédération des métaux de la CGT en 1936. En 1938, monteuse en électricité médicale, elle suivit les cours, réservés aux femmes, de l’École centrale du Parti communiste. Elle était responsable d’un comité de femmes et membre d’un comité de section de la Fédération Paris-Ville.
Elle fut arrêtée le 20 juin 1940 avec Denise Ginollin et Maurice Tréand, dans le cadre de la tentative de reparution de L’Humanité, détenue à la Petite Roquette puis libérée le 25 juin sur ordre des Allemands.
Elle reprit assez rapidement ses activités clandestines. Elle travaillait lors de sa nouvelle arrestation chez un mécanicien dentiste rue Saint Ambroise et elle était domiciliée 32 rue des Amandiers sous le nom de Bouchez, son domicile légal était toujours 123 rue du Chemin Vert.
Elle fut arrêtée le 11 mars 1943 à 8h20 à l’angle de la rue Saint Ambroise et de l’avenue Parmentier lors d’une rendez vous avec Micheline Giraudon. Selon le rapport de police, elle fit de la résistance lors de son arrestation et fit tout pour qu’on ne lui prenne pas son sac. Elle criait « voila la provocation, ce sont bien vos méthodes !! ». Elle avait dans son sac huit exemplaires ronéotypés de l’Humanité de février 1943, plusieurs tracts, un carnet avec des codes et des adresses. La perquisition rue des Amandiers permit de saisir des carnets d’adresses et des plaques métalliques en revanche rien ne fut découvert rue du Chemin Vert.
L’arrestation de Jeanne Schrodt faisait suite à une très longue filature commencée un mois auparavant mais les hommes de la BS2 considérant que Jeanne Schrodt était très méfiante et très maline préférèrent l’arrêter avant qu’elle ne leur échappe même s’ils avaient obtenu peu de choses.
Elle ne fut pas entendue par la commission d’enquête interne sur la reparution de l’Humanité, au seconde trimestre 1949, à la différence d’Andrée (Mounette) Dutilleul, Denise Ginollin, Odette Janvier, Martha Desrumeaux et Maurice Tréand.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article130793, notice SCHRODT Jeanne [née LACLOCHE Jeanne] par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 4 juillet 2022.

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SOURCES : RGASPI, Moscou, 517 1 1887. — Arch. PPo., BS2, 24, GB 116.— Arch. Daladier, Archives nationales, fonds privés.— Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier,juin 1940, La négociation secrète, Editions de l’Atelier, 2006.— Etat civil.

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