SCHWENK Paul

Paul Schwenk qui s’exprimait couramment en français, allemand et polonais, fut naturalisé en 1924. Est-ce lui qui, dans L’Encyclopédie socialiste (t. II, p. 290) est mentionné parmi les socialistes jurassiens de 1914 ?

Après la Première Guerre mondiale, Paul Schwenk était ouvrier mouleur à l’usine des radiateurs de Dole (Jura). Dans le courant des années 1920 et sans doute ultérieurement, il fut secrétaire du syndicat CGT des Métaux de cette localité. C’est vraisemblablement depuis le début des années 1920 qu’il exerça également des responsabilités à la tête de l’Union locale CGT et de la Bourse du Travail, ainsi que paraissent l’attester plusieurs de ses interventions lors de réunions publiques ou de grèves. Secrétaire de cette UL de 1928 à 1931, il fut même désigné pendant quelques semaines (novembre-décembre 1925) pour diriger l’Union régionale CGT Ain-Jura à la suite d’une démission de Henri Galantus*. Il fut enfin conseiller prud’homme jusqu’en novembre 1932.

Paul Schwenk appartint également à la section socialiste de Dole dont il assura, pendant quelque temps, le secrétariat. Candidat aux élections municipales, il recueillit 1 169 voix sur 3 251 suffrages exprimés en mai 1925 et 672 sur 3 364 en mai 1935. Entre ces deux dates, il avait acquis des responsabilités nouvelles : secrétaire du comité antifasciste de Dole depuis avril 1934, gérant du Socialiste comtois à partir de mai 1935. Lorsqu’en décembre 1935 fut lancé à Dole le journal de Front populaire : Le Front comtois, Paul Schwenk en devint également le gérant.

Un roman de Bernard Clavel, La Maison des autres (Laffont, 1962), est situé précisément à Dole en 1937. Il semble que « l’homme de la CGT » dont il est question aux pages 257 et suivantes, 279 et suivantes, soit Paul Schwenk.

Pendant la guerre, il aurait travaillé comme interprète vraisemblablement, au bureau dolois du STO. En septembre 1944, il fut arrêté par la commission insurrectionnelle de Dole et accusé de « relations avec les Allemands et activités en faveur du STO ». Jugé le 8 mars 1945 par la cour de justice du Jura, il fut acquitté « pour services rendus à la Résistance ». Il semble avoir ensuite quitté la région.