SELVE Maximilien

Par Jean Sagnes

Né le 29 octobre 1891 à Catllar (Pyrénées-Orientales), mort le 15 janvier 1985 à Suresnes (Hauts-de-Seine) ; fonctionnaire ; militant syndicaliste CGT ; militant communiste.

Maximilien Selve vécut d’abord à Prades (Pyrénées-Orientales), où son enfance fut marquée par les grèves des mineurs du Canigou en 1904. A l’âge de seize ans, il vint résider à Béziers (Hérault). Quatre ans plus tard, il devenait fonctionnaire des Contributions indirectes au moment où il était appelé au service militaire. C’était en 1911. Il fit ses trois ans puis fut mobilisé en 1914. Blessé au début de la guerre, il resta à l’hôpital militaire jusqu’en 1917, date à laquelle il fut réformé avec une pension d’invalidité. En 1917, il était antimilitariste et pacifiste.

Maximilien Selve adhéra à l’ARAC dès sa formation. En poste à Perpignan, à Autun puis en 1920 à Béziers comme employé du cadre principal, il était en 1921 secrétaire de son syndicat affilié à la CGT. Un an plus tard, il était conseiller régional membre de la CAP nationale où il représentait les sections de cinq départements. Il demeura secrétaire de son syndicat de 1921 à 1939 avec seulement quelques interruptions statutaires. Son syndicat appartint à la Fédération des fonctionnaires CGT jusqu’en 1925-1926 puis fut autonome. Au sein de cette fédération, il fut toujours très proche des unitaires. Délégué au congrès CGT de réunification de Toulouse en 1936, il appartint dès ce moment à la commission exécutive de l’Union départementale réunifiée.

Durant les années 1934-1938, Maximilien Selve fut à Béziers le secrétaire du comité de lutte contre le fascisme, le responsable pour l’Hérault des Amis de l’Union soviétique et du mouvement Amsterdam-Pleyel puis participa au congrès international du Rassemblement universel pour la paix (RUP) en septembre 1936, à Bruxelles. Durant les grèves de 1936, il fut à plusieurs reprises désigné par les ouvriers comme arbitre. Lors de la constitution du comité départemental de Front populaire de l’Hérault, en juillet 1936, il en devint secrétaire adjoint. Le 27 février 1938, la commission administrative de l’UD-CGT le désigna comme un des trois secrétaires de l’UD et il demeura à ce poste jusqu’à la guerre. Lors de la grève du 30 novembre 1938, il déploya avec succès une très grande activité à Béziers ce qui l’exposa à la vindicte patronale et l’Union des syndicats patronaux de l’arrondissement de Béziers-Saint-Pons demanda au préfet sa révocation.

Au début de la guerre, en septembre 1939, Maximilien Selve se trouvait en pleine communion d’idées avec les militants communistes et fut pour cela vivement pris à partie par des syndicalistes de la tendance Jouhaux et surtout Belin. Le 25 décembre 1939, il était déplacé par son administration à Saint-Maixent-l’École. Dans cette commune, il trouva rapidement le contact avec le PC et sa maison servit de nombreuses fois de logement aux responsables régionaux communistes. Durant cette période, il était de fait membre du PC mais sa première adhésion date de mai-juin 1944. À la Libération, il devint cosecrétaire de la Fédération communiste des Deux-Sèvres et cosecrétaire de l’UD-CGT de ce même département mais n’occupa ces responsabilités que durant quelques mois.

Le 1er janvier 1945, en effet, Maximilien Selve entrait au ministère de l’Air, Charles Tillon* étant ministre, comme directeur des services sociaux de l’armée de l’air. Le 21 novembre 1945, lorsque ces services furent intégrés à ceux du ministère de l’Armement, Maximilien Selve conserva son poste. Puis, le 28 janvier 1947, les ministères de l’Armement et des Armées fusionnant dans celui de la Défense nationale (François Billoux*, ministre), il devint directeur des services sociaux de ce ministère et conserva ce poste jusqu’à la fin de 1947, c’est-à-dire plusieurs mois après l’éviction des ministres communistes du gouvernement. Il fut ensuite réintégré sur sa demande dans l’administration des Contributions indirectes où il fut, jusqu’à sa retraite en 1955, inspecteur central des brigades de Paris. Depuis lors, tout en faisant de brefs séjours à Béziers, il vécut dans la région parisienne militant jusqu’à sa mort au PCF, à l’Amicale des vétérans du PC et à la CGT.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article130945, notice SELVE Maximilien par Jean Sagnes, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 7 juin 2015.

Par Jean Sagnes

SOURCES : Arch. Dép. Hérault, 194 M 48. — Le Travailleur du Languedoc, 1934-1939. — Entretien avec M. Selve, 30 août 1974 et avec sa fille Luce Selve, en mai 1986.

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