SEMPÉ Henri, Abel, Félicien, alias Saint-Martin, Samos, Saint-Pierre

Henri Sempé était le fils de Pierre, Joseph Olivier Sempé (né en 1881) cultivateur à Lubet en Sabazan et maire de la commune pendant quinze ans et de Françoise Sylvanie Dubibée (née en 1890), ménagère. Henri Sempé dit Abel était vacher à 12 ans, vigneron à 14, puis représentant de commerce à 16. Après son certificat d’études primaires, Abel Sempé avait suivi des cours par correspondance puis se vit délivrer par l’École universelle plusieurs diplômes en rédaction, administration et journalisme, secrétariat et diplomatie commerciales et technologie des marchés. Il s’établit ensuite à Aignan pour y exercer la profession de viticulteur et créa en 1934 la marque « Armagnac Sempé ».
Secrétaire des Jeunesses socialistes du Gers à 18 ans, il devint conseiller d’arrondissement en 1937. Militant socialiste SFIO d’Aignan (Gers), Sempé avait été délégué au congrès national tenu à Paris du 30 mai au 2 juin 1936. Il se maria le 8 juin 1941 avec Jeanne Vandemoere.
Il joua un rôle dans la résistance, car sa position de négociant en armagnac lui permettait de circuler dans la France occupée ; il aida le mouvement Combat en 1943.Il apporta son aide à des résistants évadés à Toulouse (Haute-Garonne) et dans les Landes. Le 7 juin 1944, il devint responsable du service de transport au sein du bataillon FFI de l’Armagnac. Il fut homologué résistant FFI et décoré de la Croix de guerre 1939-1945.
Après la guerre, il fit une carrière politique : il lança le journal La Gascogne et fut pendant six mandats maire d’Aignan (1945-1983). Il exerça la fonction de sénateur du Gers de 1955 à 1989, apparenté au groupe socialiste jusqu’en 1979 puis, en désaccord avec son parti, il devint apparenté au groupe de la Gauche démocratique. En 1989, il était membre du Rassemblement Démocratique et Européen ; il ne se représenta pas.
Il avait été élu au Conseil de la République, le 19 juin 1955 en même temps que le socialiste gersois Paul-Émile Descomps. Durant ce mandat, il participa aux commissions des affaires économiques et des boissons, de l’intérieur, et de la presse. En novembre 1957, il fut nommé à la commission de coordination et de contrôle, chargée de suivre l’exécution et l’application du traité de Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Parmi ses interventions en séances, il attira l’attention du ministre de la reconstruction et du logement, dans une question orale du 18 mai 1958, sur le manque de crédits alloués à l’Office municipal HLM d’Auch (Gers) ne lui permettant de construire que 18 des 54 logements sociaux prévus initialement.
Président départemental de l’association des anciens combattants de l’Armée secrète dans laquelle il s’était illustré par son courage contre les troupes d’occupation, il apporta sa contribution à la reconnaissance et à la défense des droits des résistants de la Seconde guerre mondiale.
Ses activités durant la guerre et sa vie professionnelle lui ont permis d’écrire « Au service de l’économie et de la liberté en Gascogne », en 1981, et « La grande messe de l’Armagnac » en 1985.
Il est mort le 22 février 2006 dans sa commune d’Aignan.