SÉRUSCLAT Paul, Émile

Par Maurice Moissonnier

Né le 17 novembre 1897 à Saint-Symphorien-sous-Chomérac (Ardèche), mort le 4 mars 1985 à Vienne (Isère) ; instituteur ; militant du SNI et de la FOL de l’Ardèche ; militant socialiste ; conseiller municipal du Teil (Ardèche) en 1945.

Paul Sérusclat était le fils d’un cordonnier, Isaac Sérusclat, que son épouse Élisa Boisson aidait dans son travail artisanal. Son origine familiale protestante et la période aiguë des rivalités développées autour des problèmes de la laïcité marquèrent son enfance et la période initiale de son activité d’enseignant. Il eut deux frères, Georges Sérusclat et André Sérusclat, tués en 1918 sur le front, c’est dire aussi que son adolescence fut marquée par la guerre de 1914 vécue d’abord à l’École normale puis, à partir de 1917, sur la ligne de feu où l’avaient précédé ses frères.

Après ses études primaires, Paul Sérusclat avait en 1913 accédé à l’École normale d’instituteurs de Privas ; à la fin de la guerre, en 1919, il fut nommé à Rocles (Ardèche), puis occupa dans ce département de nombreux postes : Sarras, Vernoux (1920-1925), Les Vans (1926-1930), Le Cheylard (1930-1936), l’école annexe de l’École normale de Privas (1936-1940). Il devint ensuite directeur du cours complémentaire du Teil (1940-1945) puis inspecteur primaire de 1945 à sa retraite, en 1952.

Dès son premier poste, Paul Sérusclat adhéra au Syndicat des instituteurs et resta membre du syndicat unitaire de l’enseignement jusqu’à décembre 1927, date à laquelle il rallia la CGT confédérée. Son adhésion au Parti socialiste SFIO se situa avant le congrès de Tours et, en décembre 1920, il prit position en faveur des thèses de Léon Blum. Dans les localités où il exerça son activité professionnelle, il créa des sections socialistes dont, en général, il assurait le secrétariat (à partir de 1930, il figura au conseil fédéral SFIO de l’Ardèche). Son activité principale se situa surtout à la Fédération des œuvres laïques dont il fut le président départemental. Il créa en Ardèche la Mutuelle accidents élèves et fut à l’origine de nombreuses réalisations médico-sociales ou de loisirs : aménagement du château de Soubeyran, création de la colonie de vacances du Pradet, etc.

En 1925, Paul Sérusclat participa à quelques actions contre la guerre de Syrie et, en 1934, il s’associa dans l’Ardèche à l’action entreprise contre les ligues fascisantes. Il fut membre d’un comité de Front populaire et soutint les campagnes électorales des candidats socialistes Édouard Froment et Soucher.

De 1936 à 1939, il approuva la non-intervention en Espagne mais apporta une aide matérielle aux réfugiés espagnols et allemands dans la région privadoise. Il approuva l’accord de Munich et participa aux campagnes de l’ultra-pacifisme conduites par Léon Émery dont il se détacha lorsqu’il découvrit, pendant l’Occupation, l’orientation collaborationniste.

Paul Sérusclat fut mobilisé en 1939 à Avignon. Il participa à l’aide matérielle et financière à la Résistance pendant l’Occupation et fut même l’objet d’une dénonciation à la Gestapo (sans conséquence grave pour lui et les siens). En 1945, il fut élu au conseil municipal du Teil et, en 1950, échoua à une élection municipale partielle à Saint-Symphorien-sous-Chomérac.

Pendant toute sa vie active, il participa aux congrès départementaux syndicaux et aux activités fédérales du Parti socialiste SFIO ; il soutint en particulier les candidatures de Palmero aux élections législatives.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131083, notice SÉRUSCLAT Paul, Émile par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 23 mars 2021.

Par Maurice Moissonnier

SOURCES : Documents familiaux. — Rens. fournis par son fils, Franck Sérusclat.

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