SÉVRY André [SÉVRY Auguste dit André]

Par Jean Prugnot

Né le 16 novembre 1900 à Guéret (Creuse), mort le 13 novembre 1976 à Condrieu (Rhône) ; journaliste, écrivain.

André Sévry, neveu du peintre F. Maillaud, vint tout jeune à Paris. Son père était chef de chais à l’Entrepôt d’Ivry et sa mère, blanchisseuse, tenait boutique rue Nansouty dans le XIVe arr. Élève à l’école communale de la rue Prisse-d’Avesnes, il allait, chaque jeudi, livrer le linge à la clientèle du quartier, notamment chez Madame Altman, avenue Reille, où il rencontrait son camarade et futur journaliste Georges Altman alors étudiant au lycée Henri-IV. À treize ans, après avoir obtenu son CEP, André Sévry quitta l’école pour gagner sa vie. D’abord vendeur à l’étalage au « Réserviste tailleur », marchand de confection et bonneterie, il devint livreur en triporteur au « Port du Havre », aux appointements de 25 F par mois, nourri et logé, avant d’être affecté au service des commandes de cette épicerie en gros. De la dure expérience de ce métier, il allait tirer plus tard la matière de son premier livre, Les Mains.

Au cours de la Première Guerre mondiale, André Sévry suivit sa famille qui partit dans l’Indre, à Neuvy-Pailloux, travailler au camp de la British YMCA. Revenu à Paris en 1917, il fut embauché chez Couté, au service des livraisons, mais quitta cet emploi en 1918, après l’armistice. Il s’engagea au 6e chasseurs d’Afrique, partit pour l’Algérie et le Maroc et ne revint en France qu’en 1923. Son amour des chevaux lui fit écrire son roman Cavalerie qui fut publié en 1934 et lui valut le prix Courteline. Revenu à la vie civile, il entra comme secrétaire aux Messageries Hachette puis, en 1925, signa un contrat de deux ans pour aller diriger une factorerie à Cotonou (Dahomey). Se voyant exploité comme les indigènes, il démissionna en 1927. Un nouveau roman, Côte des esclaves, publié en 1939, devait, là encore, se faire le témoin de choses vécues. De retour à Paris, il habita avenue Reille, se maria, et seconda, en qualité de secrétaire, un ami de famille joaillier-diamantaire, rue Saint-Martin. De cette époque date l’idée de son quatrième roman, Golconde, qui parut en 1943.

À partir de 1930, André Sévry, qui n’avait encore rien publié, commença à tenir, sous le pseudonyme de La Martellière, la « Chronique de la semaine » dans l’Écho de la Creuse de Guéret. Cette collaboration dura jusqu’en décembre 1931. Altman le présenta alors à Henri Barbusse*. Introduit à Monde, il y donna de vivants « Tableaux parisiens » et y fit la connaissance de Tristan Rémy*, Frans Masereel*, Henry Poulaille* avec lequel il se lia. Entré en relation avec Lucien Descaves*, directeur littéraire du Journal, il donna de 1932 à 1936 des contes à ce quotidien.

A partir de 1936 commença sa vraie carrière de journaliste reporter au Poste parisien (radio) et rédacteur aux informations (émissions sur le Front populaire). En 1937, André Sévry collabora à Sept et à la Lumière, et de 1938 à 1942, fut attaché à la rédaction parisienne du Progrès de Lyon. En 1944, il accompagna comme correspondant de guerre la 1re Armée française dans sa remontée du Rhône au Rhin et collabora à la Marseillaise de Lyon. De 1945 à 1949, il fut journaliste à Franc-Tireur, les Nouvelles du matin, l’Aurore, et devint, à partir de 1949, reporter au journal le Monde pour lequel il effectua des enquêtes sur les grands problèmes sociaux et économiques. Chef de centre du Progrès de Lyon à Vienne (Isère) de 1954 à 1962, André Sévry prit sa retraite en 1965 et se fixa à Condrieu.

André Sévry, qui avait consacré un ouvrage aux compagnons du Tour de France, avait été reçu, en 1944, Compagnon charpentier d’honneur à la « cayenne » de Lyon des Enfants de Salomon du Devoir de liberté, avec pour surnom : Marchois-va-de-bon-cœur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131123, notice SÉVRY André [SÉVRY Auguste dit André] par Jean Prugnot, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 21 mai 2017.

Par Jean Prugnot

ŒUVRE : Cavalerie, Gallimard, 1934. — Les Mains, Grasset, 1938. — Côte des esclaves, Grasset, 1939. — Golconde, Lyon, Éd. Lugdunum, 1943. — Henry Poulaille, son œuvre et le musée du soir, Les Humbles, 1939. — Les Compagnons du Tour de France, Lyon, Éd. du Progrès, 1942. — Fargeot, sa vie, son œuvre, Lyon, Éd. Audin, 1959. — François-Jean Armorin, Éd. Ternet-Martin, Vienne, 1972.

SOURCES : Correspondances d’A. Sévry et d’A. Carriat, gendre d’A. Sévry. — Dictionnaire bio-bibliographique des auteurs du Pays creusois, Presses du Massif Central, Guéret, 1964-1976.

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