SILLON Germaine, Alice [épouse HUMBERTJEAN]

Par Pierre Lévêque, Jean Belin

Née le 19 mai 1881 à Granville (Manche), morte le 12 juillet 1941 à Dijon (Côte-d’Or) ; journaliste, écrivain ; syndicaliste CGTU du livre de Côte-d’Or ; militante communiste.

Fille de Jean Sillon, cordonnier puis receveur buraliste, et de Marie Julie Ange Maillard, Germaine Sillon passa son enfance à Cessey-sur-Tille (Côte-d’Or) et vint habiter ensuite à Lamarche-sur-Saône avec ses parents en 1911, Toulon (Var), puis Bar-sur-Aube (Aube) avant de s’installer à Dijon. Elle épousa le 4 novembre 1906 à Lamarche-sur-Saône (Côte-d’Or), Edmond Humbertjean, militant socialiste puis communiste et libre penseur avec lequel elle eut quatre enfants, Emile, Lucien, Jacques et Suzanne. Sa fille Suzanne était engagée dans la Résistance au sein des F.T.P.F. de Côte-d’Or de 1942 à 1944. N’ayant fréquenté que l’école primaire, elle se cultiva elle-même et devint, institutrice, puis journaliste et écrivain. Dès 1920, Germaine Sillon collabora au Populaire de Bourgogne, quotidien fondé par Henri Barabant, dirigeant socialiste et ancien maire de Dijon. La même année, lors du 18e congrès de la SFIO en décembre à Tours, elle adhéra au Parti S.F.I.C. qui devint le Parti communiste. Elle fut candidate aux élections municipales de Dijon en mai 1925 sur la liste du Bloc ouvrier et paysan (B.O.P.) présentée par le Parti communiste, mais non élue. Elle écrivit de nombreux articles dans les hebdomadaires communistes locaux, Le Semeur puis Le Travailleur et dans les feuilles féministes L’Ouvrière et La Voix des femmes. « Rédactrice, correspondante, correctrice, aucun travail ne la rebutait ; elle classait les adresses des abonnés, faisait imprimer et tenait les jeux de bandes à jour et souvent, pour certains journaux, les écrivait à la main et les routait. ». Militante syndicale, Germaine Sillon fut membre du bureau du syndicat CGT unitaire des travailleurs du livre papier de Dijon en janvier 1934, le secrétaire général étant Gaston Guérin. Elle devint membre du comité régional du PC, et rédactrice en chef du Travailleur de l’Yonne-Côte-d’Or à l’époque du Front populaire. Elle milita également à la Libre pensée à laquelle elle avait adhéré en 1913 et à l’Union des femmes contre la guerre et le fascisme.
Auteur de nombreuses chansons sociales, Germaine Sillon collabora à la « Muse rouge » et à « Nos chansons ». Un recueil de quarante-deux de ses poèmes, qu’elle dédia à son fils Lucien, mort à l’âge de 19 ans, fut édité sous le titre de Peines et révoltes en 1928, mais beaucoup restent inédits. Elle était domiciliée au 21 rue Félix Trutat à Dijon lors de son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131197, notice SILLON Germaine, Alice [épouse HUMBERTJEAN] par Pierre Lévêque, Jean Belin, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 11 mars 2021.

Par Pierre Lévêque, Jean Belin

ŒUVRE : Peines et révoltes, édition Eugène Figuière, Paris 1928

SOURCES : Le Travailleur de l’Yonne-Côte-d’Or, passim. — Notes biographiques d’Edmond Humbertjean communiquées en 1961 par sa fille. — Le Populaire de Bourgogne, 11 décembre 1920. — Le Semeur, mai 1925. — DIJON MAG, édition de mars 2020. — Arch. Municipales de Dijon, sous-série 7F. — Notes de Robert Brécy. — Arch. Dép. de la Côte-d’Or, état civil et recensement de la population. — Arch. Dép. de la Manche, état civil.

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