Par Jacques Girault
Né le 6 octobre 1878 à Fréjus (Var), mort le 14 décembre 1941 aux Arcs (Var) ; épicier en gros ; militant socialiste ; maire des Arcs.
Fils d’un douanier selon l’état-civil, d’ouvriers agricoles selon sa profession de foi de 1934, Paul Simon prépara le brevet élémentaire mais dut interrompre sa scolarité en raison de la mort de son père. Il devint employé dans l’industrie, puis chef-comptable dans une usine d’un millier d’ouvriers. Il entra dans le commerce par la suite pour fonder, en 1904, une maison d’épicerie en gros aux Arcs. Membre de la section socialiste SFIO, il conduisit la liste socialiste aux élections municipales de 1912 et le 5 mai, obtint 188 voix sur 1 037 inscrits. Le 4 janvier 1914, le congrès de la fédération socialiste SFIO le désigna pour siéger au comité fédéral. Mobilisé, le 2 août 1914, dans un régiment de chasseurs, il participa aux combats et termina la guerre comme sous-officier avec une pension de 50 % d’invalidité.
Après la guerre, Paul Simon, ami personnel de Gustave Fourment, franc-maçon comme lui, fit partie, en décembre 1919, de la commission du Parti socialiste SFIO pour la préparation de l’élection sénatoriale, puis quelques jours après, du comité électoral du Bloc des Gauches. Il fut maintenu au comité fédéral lors du congrès de février 1920.
En 1921, à la suite du décès du maire, les conseillers municipaux des Arcs démissionnèrent. Paul Simon conduisit la liste comprenant dix membres de la section socialiste SFIO. Il fut élu, dès le premier tour, avec 213 voix sur 987 inscrits. Pour lui, les socialistes seraient "le stimulant nécessaire à la bonne marche de l’administration communale". Avec ses camarades, il démissionna, le 29 avril, en espérant "que les démocrates sincères qui désirent le bien du pays ne verront pas dans le Parti socialiste des adversaires irréductibles mais au contraire des collaborateurs sérieux auxquels ils devront faire appel."
En 1925, Paul Simon s’entendit avec les radicaux-socialistes qui, avec neuf socialistes, figurèrent sur une même liste. Le 3 mai, avec 377 voix sur 868 inscrits, il fut élu et devint deuxième adjoint. Il figura dans le comité de soutien au candidat socialiste SFIO pour les élections législatives de 1928. L’alliance municipale fut maintenue en 1929. La liste "d’union socialiste et républicaine" l’emporta le 5 mai. Simon obtint 308 voix sur 855 inscrits et devint maire, le 18 mai alors que la liste ne comprenait, selon le Préfet, que six socialistes SFIO. A partir de 1929, furent notamment réalisés un groupe scolaire, l’assainissement, la délivrance gratuite des fournitures scolaires, l’aménagement d’un terrain de sports, d’importants travaux de voirie. Cette gestion était souvent citée pour son dynamisme.
Au moment de la scission dans le Parti socialiste SFIO, la section des Arcs et le maire qui votaient depuis quelques années contre les orientations préconisées par Pierre Renaudel, restèrent au Parti socialiste SFIO Paul Simon, candidat pour le Conseil général dans le canton de Lorgues, échoua contre le radical-socialiste, conseiller général sortant, le 7 octobre 1934, avec 508 voix sur 1 925 inscrits. Toutefois, il conserva la municipalité, réélu, le 5 mai 1935, avec personnellement 428 voix sur 866 inscrits. Le 14 février 1938, un arrêté préfectoral le nomma membre de la commission départementale de constatations des salaires normaux. Juge au Tribunal de commerce depuis plusieurs années, membre du comité départemental de surveillance des prix, il fut désigné par le Conseil général pour faire partie du comité départemental des sports et loisirs, le 25 novembre 1936.
Paul Simon voulut, en raison de son mauvais état de santé, démissionner de ses fonctions de maire. Le Préfet insista auprès de lui en août 1939 pour qu’il revienne sur sa décision. Il écrivit pourtant une lettre de démission le 5 janvier 1941. Membre de la Légion, il affirma son dévouement : "ayant le souci de la défense de la patrie, ayant l’amour du Travail, méprisant les paresseux, et ayant aussi le culte de la Famille, d’accord avec le Chef de l’Etat, le maréchal Pétain […]". Très attaqué par la droite locale, il fut mis en cause dans un article "Le Var rouge" du journal Candide (22 janvier 1941), puis par L’Emancipation nationale (mars 1941). Le curé écrivit au Préfet pour prendre sa défense.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 3 52, 5 286, 7 28 1, 30 1, 32 1, 33 1, 35 1, 18 M 86, 3 Z 4 6, 16 1. — Notes de Jean-Marie Guillon.