SIMONNET Louis

Né et mort à Paris : 1887-29 avril 1938 ; facteur des PTT ; militant syndicaliste et coopérateur.

Après de bonnes études primaires supérieures, L. Simonnet fut obligé de gagner sa vie et entra à l’administration des postes.

Jeune facteur des PTT en 1905, il fut un des dirigeants de la grève des facteurs qui eut lieu cette année-là. Syndicaliste révolutionnaire, il créa une association des jeunes facteurs, dissidente de l’Association générale des sous-agents, de tendance réformiste. Il était secrétaire adjoint du comité central pour la défense du droit syndical et fut révoqué le 25 avril 1907 pour avoir signé la lettre ouverte à Clemenceau — voir Clavier*.

C’était alors « un grand jeune homme à l’allure dégagée, encore imberbe, aux joues poupines et qui portait la casquette des petits télégraphistes ». Leclercq et Girod de Fléaux, qui l’ont vu ainsi, l’ont aussi entendu parler « violent, saccadé et pressé, avec une adorable gaucherie », cf. pp. 296-297.

Avec des camarades révoqués, L. Simonnet fonda la société de distribution de catalogues « La Laborieuse », puis quitta Paris pour Fontgombault dans l’Indre où des grévistes boutonniers de Méru (Oise) avaient fondé une coopérative de production. Il fut élu conseiller municipal, puis maire au début de 1914. Mobilisé, il devint tuberculeux, fut réformé et revint à Fontgombault. Obligé d’assumer les soins du ravitaillement de la population de sa ville, il créa la société coopérative de consommation du Bas-Berry dont le siège fut au Blanc (Indre) et dont il fut le président.

Maire socialiste de Fontgombault (Indre), Louis Simonnet, industriel, se présenta aux élections législatives de mai 1924 sur une liste d’Union socialiste. Elle était composée de deux exclus du Parti communiste, le docteur Dumont*, G. Turin* et du maire d’Issoudun S. Jamet*. Il recueillit 1 092 voix sur 82 570 inscrits. En 1931, Simonnet était secrétaire de la Fédération régionale des sociétés coopératives du Centre (Cher, Indre, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret, Nièvre).

Il fut élu membre du conseil de la Fédération coopérative du Centre, secrétaire en 1928 et, la même année, il entra au Conseil central unique de la FNCC, du MDG et de la BCF. En 1931, il fit fusionner sa Société avec l’Union des Coopérateurs du Centre (siège à Guéret). Mais en 1935, la réorganisation générale du mouvement coopératif français, de la commission de laquelle il avait fait partie, le priva de son siège d’administrateur central, assurant par contre son élection au Comité national coopératif. Il devint alors journaliste, chargé de diverses rubriques parlementaires. À partir de cette même année 1935, il fut attaché à divers cabinets ministériels : Air, Justice, Santé publique enfin où il occupa le poste de chef adjoint du cabinet de Marc Rucart. Finalement, nommé directeur de l’Asile national des convalescents à Saint-Maurice, sa santé déclinant de plus en plus, il y mourut en 1938.

Simonnet avait été aussi le très actif secrétaire de l’Association des maires républicains de l’Indre, collaborateur dévoué d’œuvres d’éducation physique scolaires et post-scolaires, de colonies de vacances. À sa mort, Jean Gaumont put écrire de lui (Coopérateur de France, 7 mai 1938) : « Ce Parisien des faubourgs populaires, demeuré gavroche, dont les yeux de flamme trahissaient la fièvre intérieure et l’ardeur combative, dissimulant ses émotions sous la gouaille et le mot railleur, était aussi un être extrêmement vibrant, sensible et idéaliste. D’esprit toujours critique et non-conformiste, il était, dans le privé, malgré le grave état de sa santé, le plus gai et le plus charmant des camarades... »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131298, notice SIMONNET Louis , version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

SOURCES : Arch. PPo., M 2 920. — M. Leclercq, E. Girod de Fléaux, Ces Messieurs de la CGT, Paris, 1908. — Documentation coopérative (Coopérateur de France, comptes rendus de congrès coopératifs, Annuaires FNCC). — L’Émancipateur. — Arch. Dép. Indre.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable