SIMONNOT Armand. Pseudonyme : Théo

Par Jean-Yves Boursier

Né le 18 mars 1908 à Saint-Léger-Vauban (Yonne), mort le 28 août 1984 à Saint-Léger-Vauban ; bûcheron puis charpentier ; militant communiste de l’Yonne ; résistant.

Fils d’employés de maison venus du Morvan à Paris, Armand Simonnot fut élevé par ses grands-parents, petits paysans de Saint-Léger-Vauban (Yonne). A seize ans, il était à la tête de l’exploitation qui fut ruinée par son départ à l’armée en 1928. A son retour, il travailla comme bûcheron.

Dès 1924, il s’était abonné à l’Humanité. Mais l’année suivante, il en fit autant pour le Libertaire. Ses sympathies oscillèrent longtemps entre les courants libertaire et communiste, puisqu’en 1928 Armand Simonnot diffusait l’Avant-garde et trois ans plus tard, était devenu avec Louis Valtat et Maria Valtat* , un des militants régionaux de la Ligue internationale des combattants de la paix. Il participa au congrès de cette organisation pacifiste à Angers en 1932.

En 1933, il rejoignit le Parti communiste et à l’automne 1934, il constitua la cellule communiste de Saint-Léger-Vauban. En 1937, le secrétaire fédéral de l’Yonne, René Froissart* l’envoya suivre les cours de l’école centrale paysanne communiste à Arcueil. A son retour il fut présenté au conseil général.

Devenu ouvrier scieur et charpentier à Ruères, Armand Simonnot fut mobilisé en 1939 sur le cuirassé Provence puis dans les fusiliers-marins. Il participa aux combats dans la région de Villers-Cotterêts. Démobilisé le 16 août 1940, il revint chez lui et, le 23 août, n’obéissant à aucune directive, commença à ramasser des armes abandonnées par l’armée française. Plus tard, il reprit contact avec le Parti communiste réorganisé dans la région par Maria Valtat et René Roulot*. En avril 1942, il entra au Front national, puis, en septembre 1942, il devint le premier FTP de l’Yonne sous le pseudonyme de « Théo » et le responsable des groupes de sédentaires FTP du secteur Avallon-Morvan, en liaison avec le maquis « Vauban ». Le 2 février 1944, il rejoignit ce maquis FTP. Devenu son commandant, il participa aux combats pour la libération de l’Yonne. Son unité alla jusqu’en Allemagne où il fut démobilisé le 11 octobre 1945.

Armand Simonnot fut alors appelé à Auxerre par Maria Valtat, secrétaire fédérale adjointe communiste, pour établir les dossiers des FTP de l’Yonne tombés au combat. Il travailla bénévolement pendant quinze mois puis fut embauché comme gérant de cantine dans une école de formation du bâtiment à Auxerre, de juillet 1947 à mars 1948.

De retour dans le Morvan, il travailla quelques mois sur les chantiers de reconstruction du Creusot. En novembre 1948, Marcel Valtat, fils de Maria et secrétaire de Charles Tillon*, l’appela à Paris et lui proposa de devenir garde du corps de ce dernier. Armand Simonnot s’acquitta de cette tâche jusqu’au 2 septembre 1952, puis, refusant de trahir Tillon accusé de travail fractionnel avec André Marty*, il le suivit dans sa retraite de Montjustin. Il ne reprit plus sa carte du PCF et, dans les dernières années de sa vie, quitta l’ANACR de l’Yonne, en désaccord avec ses dirigeants sur l’interprétation de la Résistance dans le département. A Montjustin, il remit en état une ruine pour la famille Tillon, et, en mai 1953, il revint dans son Morvan natal où il fut bûcheron et planteur de sapins. Il retournait régulièrement passer quelques jours dans la famille Tillon qui était devenue la sienne.

Deux mois avant son décès, Charles Tillon lui avait remis la Légion d’honneur, au milieu d’un public d’anciens FTP du Cher et de la Nièvre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131301, notice SIMONNOT Armand. Pseudonyme : Théo par Jean-Yves Boursier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 23 août 2016.

Par Jean-Yves Boursier

SOURCE : Entretiens avec le militant (1982-1984) et avec Charles et Raymonde Tillon (1984). — – Jean-Yves Boursier, Armand Simonnot, bûcheron du Morvan : Communisme, Résistance, Maquis, Paris, L’Harmattan, 2013.

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