SINGER Paul [SINGER Georges, Paul]

Par Étienne Kagan, Roger Martin, Claude Pennetier

Né le 8 mai 1896 à Bouxières-aux-Dames (Meurthe-et-Moselle), mort le 21 juin 1962 à Paris (Xe arr.) ; ouvrier électricien dans les aciéries ; militant communiste de Meurthe-et-Moselle puis de la Seine.

Fils d’un manœuvre devenu contremaître (officier de réserve patriote en 1914 devenu « au cours de la guerre contre l’impérialisme français ») et d’une ménagère, Paul Singer commença à travailler à douze ans et demi aux hauts fourneaux de Montataire à Frouard. Il fut métallurgiste, monteur électricien, mécanicien, carrier, débardeur....

Ancien combattant de la Première Guerre mondiale réformé de guerre, ouvrier électricien aux aciéries de Pompey, adhéra à la cellule communiste en 1926 et en fut bientôt secrétaire. « La haine de la guerre impérialiste » joua un grand rôle dans son engagement. Sa femme, de langue allemande, souffrait de la coupure avec l’Allemagne et « maudissait l’impérialisme français » (autobiographie, vers 1933). Licencié au début de 1929, il devint secrétaire adjoint du syndicat régional unitaire des Métaux et membre de la commission exécutive de la IIIe Union régionale unitaire. En 1931, il était membre du secrétariat régional du Parti communiste et administrateur de la Lorraine ouvrière et paysanne. Camille Thouvenin*, dans son autobiographie de 1937, le cite parmi les dirigeants communistes marquants de Meurthe-et-Moselle. Son activité de diffuseur de la presse était intense dans la région de Pompey : il annonçait en 1933 la vente de 400 à 850 numéros chaque semaine dont cent numéros et l’usine et quatre-vingts journaux « de langue ». Candidat aux élections cantonales de 1931 dans le canton de Nancy-Est et aux élections législatives de 1932 dans l’arrondissement de Saint-Dié (2 555 voix sur 21 436 inscrits), il prit la direction du secrétariat régional après le départ de Jean-Marie Minard* en automne 1932. Le 11 juillet 1933, il fut victime d’un attentat à son bureau du cours Léopold à Nancy par un ouvrier nommé Masson, un provocateur pensa-t-on, qui le blessa grièvement de deux balles de revolver. Paul Singer demeura très diminué et dut céder ses responsabilités à René Uni*. André Marty le jugea cependant « Très suspect de tout point de vue » (note du 21 octobre 1933). Ce fut même l’occasion de tension avec Thorez qui avait vraisemblablement soutenu Singer : « Je demande que Thorez soit immédiatement interrogé et qu’en accord avec le secrétariat romain [du Komintern] l’affaire vienne à la commission politique avec Marty et Thorez avec télégramme immédiat de relever Singer si Thorez ne peut garantir son honnêteté révolutionnaire. »

Devenu journaliste à l’Humanité, chef du service des rabcors (correspondants ouvriers fournissant leurs informations discrètement), il fut élu le 5 mai 1935 conseiller municipal de Drancy (Seine) et devint quelques jours plus tard cinquième adjoint.

À l’automne 1939, il ne signa pas « l’appel aux Drancéens » lancé par Jean-Louis Berrar*. Il fut déchu de son mandat le 20 janvier 1940 par le conseil de préfecture et rallia ensuite le Parti populaire français de Jacques Doriot*.

Georges Singer mourut le 21 juin 1962 à Paris (Xe arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131307, notice SINGER Paul [SINGER Georges, Paul] par Étienne Kagan, Roger Martin, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 12 mars 2011.

Par Étienne Kagan, Roger Martin, Claude Pennetier

SOURCES : CRCDEHC, Moscou : 495 270 8605. — Arch. Dép. Meurthe-et-Moselle, 1 M 651, 10 M 100, 10 M 121, 3 M 94. — Arch. Dép. Vosges, 8 M 102. — Arch. Dép. Seine, DM3 ; vers. 10451/76/1. — La Lorraine ouvrière et paysanne, 1929-1932. — L’Est ouvrier et paysan, 1933. — Le Réveil ouvrier, 1933. — — Arch. Com. Drancy. — Notes de J.-J. Péru.

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