SIRCA Fortuné [pseudonyme dans la résistance : Berger et Malet]

Par Michel Pigenet

Né le 1er septembre 1905, à Trieste (Italie), mort le 12 avril 1990 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; docker à Marseille ; membre du Parti communiste (PCF), syndicaliste unitaire (CGTU), puis cégétiste (CGT) ; volontaire des Brigades internationales ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP) ; déporté ; membre de la commission exécutive de la Fédération CGT des Ports et Docks (1960-1962, 1964-1966).

Avis de recherche après son évasion du Puy-en-Velay

Fortuné Sirca naquit le 1er septembre 1905, à Trieste ou Cergeste, en Italie. Il était le fils de Charles Sirca et de Louise Gigon. Il habitait 2 rue Vivaux à Marseille, était marié et avait deux enfants en 1941.

Docker à Marseille, il adhéra au Parti communiste en 1934 et contribua à l’éviction des sabianistes de la direction du syndicat unitaire. Actif lors des mouvements sociaux de 1935, il appartint au bureau du syndicat réunifié à la fin de l’année.

Élu membre du bureau du syndicat CGT réunifié des dockers de Marseille (Bouches-du-Rhône) à la fin de 1935, Fortuné Sirca fut ensuite délégué à l’Union départementale. Volontaire en Espagne républicaine, il servit dans la 12e Brigade internationale (bataillon « Garibaldi ») où il fut blessé cependant qu’il exerçait la fonction de commissaire politique de sa compagnie.

En 1940-1941, il participa à la reconstitution du Parti communiste clandestin sous la direction de Raymond Latarget. Le 13 novembre 1941, il fut condamné par contumace par le tribunal militaire de la XVe région aux travaux forcés à perpétuité, tandis que son épouse, Antoinette née Jovane en 1900 à Marseille, était acquittée. Il fut arrêté en avril 1942. Jugé au fort Saint-Nicolas, il menaça de récuser son avocat si celui-ci plaidait, comme il en avait l’intention, l’inconscience de son client à propos de son engagement politique. Condamné le 13 mai 1942 à 20 ans de travaux forcés. Il s’évada avec 26 autres prisonniers politiques de la prison du Puy-en-Velay (Haute-Loire) le 25 avril 1943. 16 parmi eux furent rapidement repris.
Sirca fut lui nommé comme Commissaire Technique Régional (CTR) de l’Allier du 5 mai au 9 septembre 1943. Il aurait ensuite participé à la préparation du vol du milliard de la Banque de France en février 1944 à Clermont-Ferrand. Selon Pierre Girardot, alias Negro, responsable du PCF pour le Puy-de-Dôme entre 1943 et juillet 1944, Sirca -qu’il appelle Sirka- fut commissaire régional technique au printemps 1944 dans le Puy-de-Dôme.
Un état de ses services établi en septembre 2002 par le Service historique de la Défense à la demande de Gilles Lévy, indique qu’il a été Commissaire technique régional de l’Allier et d’une partie du Cher du 15 mai au 9 septembre 1943 puis Commissaire technique régional du Puy-de-Dôme et du Cantal du 10 septembre au 27 novembre 1943, et enfin Commissaire interrégional du 28 novembre 1943 au 12 mai 1944.
Son nom figure sur la liste nominative des membres de la formation Etat-major départemental des FTP de l’Allier, pour la période du 15 mai 1943 au 18 mai 1944.

Arrêté une seconde fois, le 18 mai 1944, il fut déporté à Dachau.

Il est l’un des trois FTP figurant dans la liste des chefs régionaux FFI dressés après-guerre pour l’homologation des unités combattantes de ce département. Il habite alors 5 place Lyautey à Marseille.

De retour à Marseille, il reprit sa place au syndicat des dockers. Son rôle pendant la grève de 1950 lui valut une nouvelle arrestation, le 21 mars. Homme d’action et d’un grand dévouement, réputé pour sa modestie, Fortuné Sirca s’efforça de mener à bien toutes les tâches qui lui étaient confiées à différents niveaux de responsabilité. On le constata une fois de plus tout au long des difficiles années 1950. Membre du triumvirat placé à la tête du syndicat des dockers, en 1960, il accepta le titre formel de secrétaire général et fut nommé au bureau central de ma main-d’œuvre, organisme paritaire chargé de superviser l’attribution des cartes professionnelles et l’embauche. A la demande pressante de la direction nationale et en remplacement de Margerie que ses camarades souhaitaient voir reconduit, il entra à la commission exécutive de la Fédération des Ports et Docks. Il la quitta au profit de Manunta en 1962, pour y revenir en 1964 et l’abandonner définitivement en 1966. L’essentiel, aux yeux de Sirca, se jouait à Marseille où il continua de militer activement. Toujours membre de BCMO, il figura parmi les premiers syndicalistes nommés, en 1972, au nouveau bureau institué pour le bassin-Ouest (Fos/Mer) du port autonome de Marseille. Il avait alors 67 ans et y siégea jusqu’en 1974.

En 1978, Sirca appartenait à la section Marseille-Provence de l’AVER.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131326, notice SIRCA Fortuné [pseudonyme dans la résistance : Berger et Malet] par Michel Pigenet, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 16 janvier 2022.

Par Michel Pigenet

Avis de recherche après son évasion du Puy-en-Velay

SOURCES : SHD Vincennes, GR 19 P 3/7 : état-major départemental FTP Allier. — SHD Vincennes, GR 19 P 63/1, dossier général. — SHD Vincennes, GR 16 P 550649. Dossier Fortuné Sirca (nc) .— Arch. dép. Bouches-du-Rhône 76 W 160. — Arch. AVER. — SHD Vincennes GR 19 P 63/1, dossier général, p. 192. — Centre des archives contemporaines : 870150, art. 143 et 144. Congrès de la Fédération nationale des Ports et Docks, les 18-19 mai 1960 (Paris) ; 13-14 juin 1962 (Paris) ; 17-18 juin 1964 (Paris) ; 22-23 juin 1966 (Paris). — Le Petit Marseillais 15 novembre 1941.— Jean-Claude Lahaxe, Les communistes à Marseille à l’apogée de la guerre froide (1949-1954). Organisations et militants, engagements et contre-société, thèse d’Histoire (dir. J.-M. Guillon), Aix-Marseille, 2002. Alfred Pacini et Dominique Pons, Docker à Marseille, Payot, 1996..— Le Petit Marseillais, 25 novembre 1941 .—Pierre Girardot, La Lavande et le Palais-Bourbon, Paris, éditions sociales, 1980 .— Robert Fallut, 1939-1945, la résistance du tract à la lutte armée dans l’Allier, édition à compte d’auteur, 2008 .— renseignements Jean-Marie Guillon .— Compléments par Eric Panthou .— Notes de Henri-Ferréol BILLY.

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