SOLIÉ Albert, Adrien, Marius

Par Jean Sagnes

Né le 14 novembre 1906 à Béziers (Hérault) ; ouvrier métallurgiste ; militant syndicaliste et communiste ; secrétaire de l’UD-CGT de l’Hérault de 1945 à 1970, secrétaire régional pour le Languedoc-Roussillon de 1970 à 1975.

Fils d’un cocher et d’une femme de chambre, orphelin de guerre — son père mourut en 1918 ainsi qu’un de ses frères — Albert Solié fut très marqué par ces deux décès. Après l’école primaire, il entra à l’école pratique de commerce et d’industrie dans la section ajustage et y demeura jusqu’à l’âge de dix-sept ans après avoir suivi les cours des arts et métiers. Il entra chez Fouga en 1923 comme ajusteur. Avide d’apprendre, il lisait beaucoup, en particulier des ouvrages se rapportant au socialisme. En 1931-1933, il suivit les cours du collège du travail de la Bourse du Travail de Béziers, organisés par la CGT avec des professeurs socialistes comme Georges Lefranc*, Émilie Lefranc* et Pierre Boivin*.

Sa première carte syndicale, en 1932-1934, fut celle du syndicat des Métaux CGTU mais ce syndicat ne se maintint pas au-delà de quelques mois. En 1934, confédérés et unitaires formèrent un syndicat unique qui végéta jusqu’en mai 1936. A cette date, la syndicalisation fit un bond énorme : l’organisation passa de douze à plus de 1 200 adhérents. Ricardo Sojat* en devint le secrétaire et Albert Solié le secrétaire adjoint. Il était alors proche du Parti socialiste et de la majorité confédérale. Cependant, en 1937-1938, il évolua vers des positions unitaires, alors qu’il était secrétaire adjoint de la Bourse du Travail de Béziers. À l’issue de la grève du 30 novembre 1938, il fut licencié avec d’autres militants. Sans travail, il toucha d’abord une indemnité de chômage de quinze jours par mois puis il travailla quelque temps à Toulouse. De 1937 à la guerre, il fut membre du conseil national de la Fédération des Métaux CGT.

Mobilisé en 1939, Albert Solié revint à Béziers en juin 1940 et adhéra au Parti communiste à la fin juillet 1940. Suspecté par la police, il fut arrêté le 26 décembre 1940 puis relâché faute de preuves. Il militait toujours au sein du syndicat CGT des Métaux légal. Il en fut le secrétaire du 4 novembre 1941 à septembre 1942. En 1941, il était membre du triangle clandestin de direction régionale du Parti communiste. Le 9 avril 1942, il fut arrêté à nouveau, jugé et acquitté faute de preuves. Arrêté encore une fois le 18 juillet 1942, il fut encore libéré pour les mêmes raisons. Enfin, en septembre 1942, à la suite de l’arrestation de six communistes biterrois, Albert Solié fut arrêté et incarcéré à la prison de Montpellier d’où il fut transféré au fort de Vancia (Ain) le 12 novembre 1942. Le 28 novembre 1942, il s’évada en compagnie d’autres détenus et gagna un hameau du Tarn, près de Murat-sur-Vèbre, où il dut attendre le mois d’octobre 1943 pour reprendre le contact avec le PC. De cette date à mars 1944, il fut responsable politique dans le secteur de Carcassonne, membre du triangle départemental de direction communiste dans les Pyrénées-Orientales en avril-mai 1944 puis à Lyon de mai à août 1944.

Au lendemain de la Libération, en septembre 1944, Albert Solié devint secrétaire de l’UL-CGT de Béziers. Le congrès départemental de la CGT l’élut ensuite, en février 1945, au poste de secrétaire de l’UD-CGT. Il alla alors résider à Montpellier. Il conserva cette responsabilité jusqu’à la fin de 1970 prenant une part active aux luttes ouvrières dans l’Hérault durant ces vingt-cinq années (agricoles, mineurs, métallurgistes de Fouga, etc.) et au combat pour la paix en Indochine puis en Algérie. De la fin de 1970 à mai 1975, il occupa le poste de secrétaire régional de la CGT pour le Languedoc-Roussillon. De 1946 à 1956, il fut également membre du secrétariat fédéral du Parti communiste, puis membre du bureau fédéral de cette date à 1975.

En 1945, Albert Solié avait suivi les cours de l’école centrale d’un mois du PCF. De juin 1945 à juin 1947 (du Xe au XIe congrès du PCF), il avait été membre de la commission centrale de contrôle financier du PCF. De 1945 à 1975, Albert Solié fut également membre du CCN de la CGT. En 1975, il revint résider à Béziers, fut élu membre du comité fédéral de l’Hérault du PCF puis du bureau de la section communiste de Béziers-Nord.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131405, notice SOLIÉ Albert, Adrien, Marius par Jean Sagnes, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Jean Sagnes

SOURCES : Le Travailleur du Languedoc, 1938-1939 et 1944-1977. — Les Communistes de l’Hérault dans la Résistance, s.d. — Interview d’Albert Solié.

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