SORET René

Par René Lemarquis

Mort en octobre 1940 ; apprêteur en bonneterie à Troyes (Aube) : militant syndicaliste CGTU, militant communiste, puis du PPF.

En 1923, René Soret, apprêteur en bonneterie, était membre du conseil syndical et délégué à la propagande du syndicat CGTU du Textile de l’Aube. En février 1924, il fut élu secrétaire de la section troyenne de l’ARAC et délégué à son conseil national. Membre du Parti communiste, il participait alors à la commission syndicale et de propagande et, en août 1924, fut très actif lors des meetings contre la guerre impérialiste. En septembre de la même année, il devint secrétaire du syndicat unitaire du Textile au nom duquel il écrivait fréquemment des articles dans La Dépêche de l’Aube. Il fut également le principal animateur du Ier congrès des usines textiles de Troyes convoqué par le syndicat unitaire. En 1926, il se trouvait à la direction régionale du PC et se consacra particulièrement à l’ARAC où il organisa le service d’ordre des Jeunes gardes antifascistes qu’il présenta au grand meeting du 20 septembre.

En septembre 1927, René Soret fut condamné par défaut, en même temps qu’Henri Oudin (voir Henri, Émile Houdin*), à quatre mois de prison et 500 F d’amende pour provocation de militaires à la désobéissance en raison d’un article de La Dépêche de l’Aube. Le 26 décembre 1928, il était arrêté, ainsi que Lucien Planson* , pour avoir préconisé l’organisation des réservistes, et libéré le 26 mars 1929 après, selon René Plard*, une intervention officieuse du député de droite Dollat. Une polémique l’opposa alors au PC auquel il envoya le 19 mai une lettre de démission dans laquelle il attaquait « les fourbes, ingrats, lâches et arrivistes qui dirigent le parti ». Il envoya des lettres au Petit Troyen, radical, à La Tribune, organe de droite, où il se plaignait de n’avoir reçu du SRI qu’une somme dérisoire pendant son emprisonnement, ce qui fut démenti par cette organisation. Plard l’accusa même d’être venu volontairement, malgré ses mises en garde, signer l’article qui devait le faire poursuivre. Dans Le Réveil de l’Aube, Soret fit paraître d’autres articles accusant son ancien parti d’avoir laissé emprisonner Marcel Doche* et Georges Robillard* , ce qui fut démenti par ces derniers.

Très vite, René Soret se retrouva chez ses adversaires de la veille. En octobre 1929, il intervint dans des réunions d’André Mutter. Le PC l’accusa d’avoir voulu devenir « un martyr du prolétariat » et d’avoir rompu parce qu’on lui refusait d’être rédacteur à La Dépêche. En 1935, il était, selon Alphonse Bourgerie*, « garde chiourme chez Mazas » à Romilly après avoir été contremaître chez Doré à Fontaine-les-Grès. En 1936, il collaborait aux journaux troyens de droite La Tribune et L’Express et fondait avec Marius Voillequin* le PPF dans l’Aube. Il appelait en septembre à ne pas voter CGT aux élections des délégués d’usine et tenta, vainement, d’obtenir une entrevue au congrès des « Amis du Rappel » deux mois plus tard, où il pensait compter d’anciennes sympathies mais il fut condamné vivement par René Plard qui refusa de le recevoir.

René Soret se présenta comme candidat PPF et de toute la droite aux élections cantonales d’octobre 1937 sur la liste de Concentration républicaine antimarxiste contre Marius Navoizat* et Joseph Jacob*. Il obtint 1 308 et 1 575 voix au premier puis au second tour et fut battu par Navoizat pour lequel Jacob s’était désisté.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131443, notice SORET René par René Lemarquis, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 26 décembre 2012.

Par René Lemarquis

SOURCES : La Dépêche de l’Aube, 1923 à 1929. — Le Petit Troyen, mai 1929-octobre 1940. — Le Réveil de l’Aube, mai-juin 1929. — La Tribune de l’Aube, mai 1929 et 1936-1937. — L’Express de l’Aube, 1936-1937. — Le Rappel, décembre 1936. — La Victoire, 27 mai 1929 (lettre de démission).

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