SOUCHIER Charles, Émile

Par Roger Pierre

Né le 21 octobre 1892 à Lyon (Rhône), mort le 18 juillet 1981 à La Garde (Var) ; instituteur ; secrétaire de la Fédération socialiste de l’Ardèche.

Fils d’un comptable, Charles Souchier passa son enfance à Lyon, dans le quartier populaire de la Guillotière où vivaient ses parents qui moururent l’un et l’autre en 1901, laissant quatre orphelins.

Pendant son service militaire en 1913, Charles Souchier fut affecté au Maroc. Il participa à plusieurs combats et fut rapatrié en août 1914 pour être envoyé peu après sur le front des Vosges, avec le 14e bataillon de chasseurs alpins. Grièvement blessé, il passa six mois à l’hôpital et fut réformé n° 1, définitivement, avec une pension de mutilé.

Instituteur, Charles Souchier occupa dans l’Ardèche divers postes, à Limony, canton de Serrières ; à Toulaud et Soyons, canton de Saint-Péray. Il avait adhéré à Lyon, dès 1910, aux Jeunesses socialistes. Dès la reconstitution de la Fédération SFIO de l’Ardèche, en 1924, il y milita activement.

En janvier 1928, lors de la parution de l’hebdomadaire La Volonté socialiste, il en devint l’un des collaborateurs les plus assidus et contribua à faire la réputation du journal. Il était déjà secrétaire de la petite section qu’il avait constituée au village de Toulaud ; le congrès de La Voulte, le 1er juin 1930, le nomma secrétaire fédéral adjoint, et aux élections législatives de 1932 Charles Souchier fut le candidat de son parti dans la 2e circonscription de Tournon (Annonay) où il avait à affronter le député sortant Xavier Vallat. Sa campagne dynamique lui permit d’augmenter le nombre des suffrages socialistes : 2 389 sur 20 060 inscrits.

Dans la crise qui opposait alors vivement les tendances, particulièrement dans la Fédération de l’Ardèche, à propos de la participation au congrès contre la guerre d’Amsterdam, Charles Souchier partageait, pour l’essentiel, les conceptions du « courant de gauche », animée par Ludovic Bacconnier*. A la faveur de la démission d’Émir Lardeur* , le congrès de Privas (juillet 1933) élut Charles Souchier, à l’unanimité, au secrétariat fédéral où il fut maintenu jusqu’à la guerre. Pendant cette période, il fut délégué aux congrès nationaux.

A nouveau candidat aux élections législatives de 1936 dans la 1re circonscription de Tournon, contre l’industriel Viallette-Viallard, député sortant URD, il recueillit 1 909 suffrages sur 16 380 inscrits. Il se présenta aussi à plusieurs élections cantonales, à Tournon en 1934, à Vernoux en 1937, mais ne fut pas élu.

Après la Libération, Charles Souchier reprit sa carte au Parti socialiste reconstitué dans l’Ardèche, mais, prenant prétexte de son appartenance à la Légion au temps de Vichy, la nouvelle équipe dirigeante le tint à l’écart et ne lui confia pas de responsabilités. Il prit en 1947 sa retraite à Privas ; en désaccord avec l’évolution de la politique de la SFIO et en butte aux critiques de certains de ses anciens camarades, il quitta le Parti socialiste. En 1953, il figura à Privas sur la liste d’Union démocratique présentée par le Parti communiste aux élections municipales.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131496, notice SOUCHIER Charles, Émile par Roger Pierre, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Roger Pierre

SOURCES : Arch. Dép. Ardèche, 2 M 364, 365, 429, 430. — L’Ardèche socialiste, 1928-1934. — Le Réveil populaire, 1936-1937. — Communication de Charles Souchier, recueillie par A. Demontès. — L’Ardèche socialiste, 1945-1946. — La Volonté socialiste, Drôme-Ardèche, 25 avril 1953.

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