SOUDRILLE Edmond

Un groupe socialiste naquit à Montereau en 1889. Il vivota, périclita même de 1894 à 1896 à la suite du départ de quelques militants. Edmond Soudrille fut un de ceux qui ranimèrent le socialisme à Montereau mais celui-ci s’éparpilla cependant en plusieurs groupes. Dans l’été de 1900, Soudrille constitua un solide noyau de socialistes collectivistes qui se réunissaient chez lui, 113, rue du Gâtinais. Il organisa de nombreuses conférences à Montereau et adhéra à la coopérative « La Ruche » fondée en 1897. Il prenait dans le même temps la tête du syndicalisme local. Il adhéra au syndicat des ouvriers faïenciers créé le 19 janvier 1893 avec 126 membres. En 1902, il en comptait 350 et il s’affilia à la Fédération nationale de la Céramique, en juillet. Du 23 au 31 août, Soudrille fut l’animateur d’une grève victorieuse des faïenciers et, le 25 octobre, son syndicat se prononça pour le principe de la grève générale. À partir de 1906, Soudrille fut le secrétaire trésorier de son syndicat. En 1911, au congrès de l’union départementale des syndicats, Soudrille proposa un vote par cotisant, ne fut pas suivi mais il fit repousser le projet gouvernemental sur les retraites ouvrières. Le 11 mai il porta la contradiction au député J.-L. Dumesnil venu expliquer le fonctionnement des retraites.

En 1900, Soudrille et le groupe qu’il animait à Montereau adhérèrent dès sa naissance à la fédération socialiste de Seine-et-Marne. De 1906 à 1908 inclus, il en fut le secrétaire général, c’est-à-dire après l’unité dans la SFIO. Au nom de cette dernière, il fut en 1907 candidat au conseil général dans le canton de Montereau : il recueillit 328 voix sur 2 250 votants. En 1910, à l’occasion d’une élection complémentaire, il fut nommé conseiller municipal de Montereau par 586 voix contre 504. En 1912, sur une liste de treize candidats socialistes, il fut le seul élu avec 738 suffrages. Cette année-là, il fut délégué au congrès national du Parti socialiste à Lyon. Le 3 août 1913 il obtint 620 voix aux élections cantonales. En 1914, souffrant, il se retira de la commission administrative de l’union départementale des syndicats où il avait été porté en 1913. En 1920, il ne suivit pas la section de Montereau au Parti communiste. Du 19 janvier 1921 à mai 1925, il fut le délégué à la propagande de la fédération socialiste SFIO dont il fut un des reconstructeurs ainsi que de la section de Montereau dont il abandonna aussi le secrétariat en 1925.