SOUTRENON Pierre, Victor

Né le 24 juillet 1920 à Unieux (Loire), mort le 27 février 2014 à Firminy (Loire) ; dessinateur industriel ; militant puis responsable de la JOC ; militant syndicaliste CFTC, puis CFDT ; militant du MPF, du MLO, de l’ACO.

Né dans la vallée industrielle de l’Ondaine, près de Saint-Étienne, fils d’un ouvrier meunier et d’une repasseuse, Pierre Soutrenon effectua sa scolarité primaire à l’école publique de sa commune natale. Ayant obtenu le certificat d’études primaires, il suivit les cours de l’école professionnelle de Firminy pendant quatre ans dont il sortit en 1936 avec le certificat d’aptitude professionnelle (CAP) et le brevet de tourneur, ainsi que le CAP de dessinateur industriel. En novembre 1936, il entra aux Aciéries de Firminy où il fut embauché comme dessinateur industriel.

C’est au même moment, en 1936-1937, que le mouvement jociste démarra à Unieux. Pierre Soutrenon en fit partie et, fin 1941, à son retour des chantiers de jeunesse, devint responsable fédéral de la JOC pour la Vallée de l’Ondaine. Il eut, en particulier, la responsabilité d’assurer la liaison avec les jocistes qui se trouvaient aux chantiers de jeunesse ou en Allemagne pour le Service du travail obligatoire (STO). En 1943, il devint permanent de la JOC pour la région lyonnaise, et de 1945 à 1948, fut, à Paris, responsable national, chargé de la branche des apprentis.

En novembre 1948, à la fin de son mandat, Pierre Soutrenon reprit son activité professionnelle aux Aciéries de Firminy. Peu après, le 7 janvier 1949, il se maria avec Laurence Servel (voir Laurence Soutrenon). Ils militèrent ensemble. Ils firent partie du Mouvement populaire des familles (MPF), puis du Mouvement de libération ouvrière (MLO), puis enfin de l’Association populaire des familles (APF), liée au MLO tout en étant membres de l’Action catholique ouvrière (ACO). Ils adhérèrent ensemble au Parti socialiste. Plus tard, ils partagèrent leurs activités militantes.

Pierre Soutrenon qui fut technicien jusqu’en 1962 puis, à cette date, promu ingénieur, eut une activité syndicale importante au cœur de l’entreprise, et au dehors. Dans les années cinquante, il fit partie (notamment avec son frère Camille) des anciens jocistes adhérents à la CFTC qui rejoignirent aux Aciéries les militants chrétiens qui avaient participé au Front populaire tel Baptiste Bonneviale. Ensemble, ils firent une percée aux premières élections professionnelles, brisant le monopole de la CGT. Ainsi Pierre Soutrenon fut élu délégué du personnel dans le collège des techniciens (la CFTC obtenant 48 % des voix dans ce collège). Il fut également membre de l’Union locale CFTC, puis CFDT, soutenant la commission économique locale du syndicat. Il fit partie du bureau de l’Union départementale et de l’Union régionale de la métallurgie. Au titre de ces responsabilités syndicales à la CFDT, il fut appelé comme « personnalité extérieure » au Conseil de l’Université de Saint-Étienne et à celui de l’Institut d’administration et d’économie des entreprises (IAEE).

Au plan national, Pierre Soutrenon fut membre du Conseil de la Fédération de la métallurgie CFTC, et à ce titre, présenta un rapport au congrès de Grenoble en 1951, dont le titre était le suivant : Notre action dans l’entreprise et à celui de Nantes en 1952. Il fit également partie de la délégation CFTC au « Comité consultatif des utilisateurs et des travailleurs de l’association des producteurs des industries sidérurgiques françaises », prévu par le traité de la CECA, où furent abordés notamment les problèmes liés à la reconversion de certaines usines sidérurgiques du bassin stéphanois.

Ayant quitté l’entreprise en décembre 1977, à la suite d’un licenciement économique, Pierre Soutrenon, depuis sa retraite, continua à militer activement à l’Union locale des retraités CFDT et préparer des dossiers de travailleurs qui s’adressent au tribunal des prud’hommes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131589, notice SOUTRENON Pierre, Victor, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2021.

SOURCES : P. Heritier, R. Bonnevialle, J. Ion, C. Saint-Sernin, 150 ans de luttes ouvrières dans le bassin stéphanois, Le Champ du Possible, 1979. — J. Nizey, La CFTC et la CFDT à l’Ondaine de 1954 à 1970 : un syndicat minoraitaire dans une grande entreprise, CRESAL, 1988. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Fichier INSEE des décès.

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