STARON Antoine

Par Jean Lorcin

Né le 3 mai 1882 à Sorbiers (Loire), mort le 17 février 1963 à Lyon (Rhône) ; fabricant d’armes à Saint-Étienne (Loire) ; secrétaire de la section stéphanoise du Parti socialiste (1923-1928) ; conseiller municipal (1925-1935).

Secrétaire du Parti radical-socialiste dans la Loire, Antoine Staron participa à la réunion du comité de défense républicaine et démocratique, qui se tint le 11 février 1918, pour protester contre la campagne antisyndicale utilisant l’affaire d’espionnage de Saint-Étienne.

Devenu secrétaire du Bloc républicain socialiste, Antoine Staron, alors employé de commerce, fut candidat en 1919 du Bloc des gauches au conseil d’arrondissement dans le canton sud-est de Saint-Étienne et fut élu avec 3 999 voix 14 386 inscrits.

Au lendemain de son échec aux élections cantonales de 1922, Antoine Staron quitta le Parti radical-socialiste pour adhérer au Parti socialiste SFIO dont la section stéphanoise avait été reconstituée après Tours avec l’appui de la Fédération socialiste du Rhône. Elle fut « définitivement reconstituée » par Staron le 6 octobre 1922, avec le concours de François Chassagneux* et de Benjamin Ledin* , membres comme lui du Cercle de la rue Brossard, affilié à la « Ligue de la République ». Composée de radicaux, de radicaux-socialistes et de socialistes unifiés dissidents, cette section se réclamait du socialisme « humain » de Jean Jaurès*, mais prétendait ne pas connaître d’ennemis à gauche. Elle affirmait son intention d’œuvrer, en vue des élections législatives de 1924 « à la réalisation du front unique du prolétariat ». Le 10 décembre, Antoine Staron fut élu secrétaire général de la section de Saint-Étienne.

Il siégea en 1923 au congrès des délégués sénatoriaux du Parti socialiste SFIO. Mais, avant les élections législatives de 1924, il s’opposa à la candidature Albert Sérol* , pourtant approuvée à l’unanimité par la CAP du PS, et anima une Fédération départementale SFIO dissidente. Nonobstant ces heurts, Staron, secrétaire du comité du Cartel des gauches, se retrouva candidat SFIO aux élections municipales de Saint-Étienne en 1925. Élu, il devint adjoint à la police, le 3 mai 1925.

Aux élections cantonales suivantes, la section stéphanoise SFIO dirigée par Antoine Staron, accepta les propositions du Bloc républicain et socialiste, qui laissait au Parti socialiste SFIO le choix du candidat du canton sud-ouest de Saint-Étienne : ce fut Marcelin Guillot*, cheminot révoqué (10 juillet 1925).

En 1928, Staron, secrétaire de la section SFIO de Saint-Étienne et de la section cantonale du sud-est, s’opposa vivement à Ferdinand Faure* qui, avec ses amis, s’opposait aux candidats « cartellistes » présentés aux élections législatives par le groupe Staron.

Candidat aux élections cantonales de 1928 dans le canton sud-est de Saint-Étienne, Antoine Staron s’efforça d’une part de s’assurer l’alliance du BRS, de l’autre de désarmer l’opposition de la section stéphanoise « fauriste » dirigée par Claude-Marie Vicard* et seule reconnue officiellement par le PS. Il négocia en sous-main la fusion des deux sections rivales. Au sein du BRS, il reçut l’appui de Durafour et se heurta à la ferme opposition de Combet. Élu 5e adjoint dans la municipalité de Louis Soulié en mai 1929, Antoine Staron soutint Durafour en 1930, dans le conflit qui opposait ce dernier au maire, à la suite du « scandale » des terrains de la Chaléassière : Durafour avait accusé le maire de trafic d’influence au profit de la société Gnome et Rhône. Une fois de plus Staron et son groupe s’opposaient à la section SFIO présidée par Claude-Marie Vicard. En 1930, Staron retrouva son poste d’adjoint à la police aux côtés du nouveau maire de Saint-Étienne, A. Durafour. Également adjoint aux transports, il partagea l’impopularité du nouveau maire à la suite d’une grève des tramways de la Compagnie des chemins de fer à voie étroite (CFVE) de Saint-Étienne.

En février 1932, Antoine Staron et son groupe se réclamaient toujours du Parti socialiste, mais ce fut sous l’étiquette « républicain-socialiste » (tendance Durafour) qu’il se présenta, la même année, à une élection partielle au conseil général dans le canton sud-est de Saint-Étienne. Il avait contre lui un candidat SFIO, Dubouchet, deux candidats républicains socialistes, un candidat radical-socialiste.

Antoine Staron se manifesta encore sous l’étiquette du « Parti socialiste (groupe Staron) » en 1934, pour déplorer le rapprochement intervenu entre les socialistes SFIO et les communistes, regrettant l’abandon par les socialistes de l’ancienne tactique du Cartel des gauches. Il appela pour sa part, face à la montée du fascisme, à voter pour les candidats républicains-socialistes, Louis Soulié et C. Teissier, en dépit des luttes qui les avaient opposés aux « durafouristes » dont il était.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131642, notice STARON Antoine par Jean Lorcin, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Jean Lorcin

SOURCES : Arch. Nat. F7/12994. — Arch. Dép. Loire, 3 M 68-70, 4 M 123, 4 M 127, 10 M 187, M 541. — Bulletin municipal, Saint-Étienne, 1925-1932. — La Tribune républicaine, 1919-934.

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