STEDDADU Joseph. Pseudonymes : PORTALIS, VINCENT, AGOSTINI

Par Rémi Skoutelsky

Né le 4 février 1895 à Bono (Sardaigne, Italie), mort le 21 décembre 1967 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; métallurgiste ; militant syndicaliste CGTU ; militant communiste ; militant de la MOI ; résistant.

Fils d’un berger, Joseph Steddadu, berger lui-même puis ouvrier chaudronnier aux chantiers navals de la Madaléna (Sardaigne), compléta son instruction pendant ses quatre années de service militaire dans la marine italienne.

En 1922, fuyant les persécutions mussoliniennes, il laissa son épouse et ses deux enfants à l’île de la Madaléna et débarqua à Marseille (Bouches-du-Rhône) où il eut de multiples emplois. Sa famille l’ayant rejoint deux ans plus tard, il s’y installa définitivement.

Adhérent du Parti communiste depuis 1923, président de la section de l’Union populaire italienne de Pont-de-Vivaux, Joseph Steddadu militait à la CGTU qui lui confia en 1934 la responsabilité de secrétaire régional du syndicat du Textile. Travaillant successivement aux usines CODER, MAMOU, à l’atelier Terrin Navale et à l’ADN, il fut aussi l’un des fondateurs du syndicat des Métaux de Marseille. Ces activités politiques et syndicales entraînèrent le licenciement de son épouse, qui travaillait dans une filature de sacs.

Durant la guerre d’Espagne, il assura au sein du Comité d’aide au peuple espagnol, le transit des volontaires des Brigades internationales vers la péninsule ibérique. Il participa également à la création de la MOI et des « garibaldiens » du Midi. Il présidait la section de l’UPI (Union populaire italienne) du quartier de Pont-de-Vivaux.

Déchu avec sa famille, fin 1939, de la nationalité française acquise le 17 août 1938, Joseph Steddadu fut l’objet d’un arrêté d’internement administratif, signé par le préfet des Bouches-du-Rhône le 20 septembre 1940. Il se faisait appeler Portalis. Interné successivement au Fort Saint-Nicolas (Marseille). Il fut envoyé au centre de séjour surveillé de Chibron à Signes (Var). À la dissolution de ce camp, il fut transféré dans celui de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) le 16 février 1941, puis affecté à Fort-Barraux (Isère) et au Vernet (Ariège), il s’évada de ce dernier le 8 octobre 1943.

Résistant dans le Var et surtout dans les Alpes-Maritimes, sous les noms successifs de Vincent et Agostini, Steddadu fit partie de l’état-major insurrectionnel de Nice.

Vice-président du comité régional italien de Libération qui siégea au consulat d’Italie jusqu’à ce que le gouvernement de la péninsule y eut envoyé un représentant, il appartint jusqu’à la fin de sa vie à la commission nationale de l’immigration de la MOI.

Les deux enfants de Joseph Steddadu suivirent les traces de leur père : Santa Steddadu, militante des Jeunesses communistes participa aux campagnes de solidarité avec l’Espagne républicaine ; Osvaldo Steddadu, résistant, fut après guerre membre de la direction fédérale communiste des Bouches-du-Rhône et collaborateur de La Marseillaise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131651, notice STEDDADU Joseph. Pseudonymes : PORTALIS, VINCENT, AGOSTINI par Rémi Skoutelsky, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 20 septembre 2021.

Par Rémi Skoutelsky

SOURCES :Arch. Dép. Var, 4 M 291 et 292. — site Mémoire des hommes SHD Vincennes GR 16 P 556361 (nc). — La Marseillaise, 22 décembre 1967. — témoignage Lionello Diomelli. — Rens. de la famille du militant. — Notes d’A. Olivesi et de Jean-Marie Guillon.

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