Par Daniel Grason, Claude Pennetier
Né le 24 septembre 1896 à Paris (XVIIIe arr.), mort le 31 mai 1966 à Fleury-Mérogis (Essonne) ; boucher, représentant de commerce puis journaliste ; militant communiste ; déporté à Buchenwald.
Fils de Georges, employé et de Louise Quinault, couturière, il a été mobilisé en 1914, blessé en 1918, il a été réformé définitivement avec pension d’un taux d’invalidité de 40%. À la suite d’un accident il subissait l’énucléation d’un œil. Édouard Storace épousa Marie Adnot le 18 octobre 1919 à Anglure arrondissement d’Epernay (Marne).
Le couple eut deux enfants et vivait depuis 1923 au 136 rue Pierre Joigneaux à Bois-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine). Il adhéra au Parti communiste en 1934. Il devint conseiller juridique en 1934 à Bois colombes. En mai 1935, il fut candidat communiste aux élections municipales, mais ne fut pas élu. Il exerça de 1920 à 1935 la profession de représentant de commerce à la maison Lefranc 15 rue de la Ville l’Evêque (VIIIe arr.), spécialisée dans les fournitures de bureau. Sa femme était employée dans une banque à Paris.
Secrétaire en 1935 de la section communiste de Bois-Colombes (Seine) où il était domicilié, il était également membre du comité du rayon communiste de Colombes et de Bois-Colombes. En mai 1935, il fut candidat au conseil général dans la 3e circonscription de Colombes. Ayant obtenu 575 voix, il se désista au second tour en faveur du candidat socialiste, Albert Gazier, qui fut battu. Il exerça de 1920 à 1935 la profession de représentant de commerce à la maison Lefranc 15 rue de la Ville l’Evêque (VIIIe arr.), spécialisée dans les fournitures de bureau. Sa femme était employée dans une banque à Paris.
Secrétaire du comité antifasciste de Bois-Colombes, Édouard Storace faisait partie en 1936 du comité de rédaction de La Voix populaire, organe hebdomadaire du PC pour Colombes, Bois-Colombes, Courbevoie et La Garenne-Colombes (n° 1, 6 mars 1936). Il se confond vraisemblablement avec Storace, secrétaire du rayon communiste d’Asnières en octobre 1936. Il devint journaliste à l’Humanité de 1935 à 1939. Il fut rédacteur en chef de la Vie Ouvrière, collaborait occasionnellement aux Lettres Françaises. Rédacteur sportif puis journaliste parlementaire au Sénat à l’Humanité, il fut contraint de passer à la clandestinité en 1939 à la suite de la répression anti-communiste.
Interpellé le 15 avril 1940 par des policiers du commissariat de Boulogne, il a été inculpé par la commissaire de police le 22 avril 1940 pour reconstitution du Parti communiste, il fut condamné par défaut le 27 janvier 1941 à trois ans de prison et 500 francs d’amende par le tribunal militaire de Périgueux (Dordogne). Le 2 juillet 1942 par la gendarmerie de Rambouillet (Seine-et-Oise, Yvelines) l’interpella. Il se désista de son opposition au jugement par défaut, la Cour en prenait acte et le condamna aux dépens.
Édouard Storace a été arrêté le 2 juillet 1942 par la gendarmerie de Rambouillet à Marcoussis (Seine-et-Oise, Essonne). Le 27 juillet 1942 il comparaissait devant la section spéciale de la Cour d’appel de Paris qui le condamna à trois ans de prison. Il a été incarcéré à la prison de la Santé, puis fut transféré à Fresnes, à la centrale de Poissy, à Melun et à Châlons-sur-Saône. Envoyé à Compiègne, il était le dans le convoi de 2073 hommes à destination de Buchenwald en Allemagne.
Édouard Storace participa aux actions de solidarité à l’intérieur du camp qui étaient autant d’actes de résistance à la barbarie, Il fut membre de la Brigade d’action libératrice de Buchenwald. Le 11 avril 1945 dans l’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton libérait Buchenwald. Le Comité militaire clandestin international l’accueillit. Le Comité des intérêts français était composé de : Frédéric-Henri Manhès, Albert Forcinal, Marcel Paul, Robert Darsonville et Jean Lloubes représentaient les français au sein de ce comité précisa Olivier Lalieu dans son ouvrage La zone grise ? La résistance française à Buchenwald.
Dans 1945 La découverte, Annette Wieviorka soulignait : « c’est avec l’arrivée du résistant communiste Marcel Paul, en mai 1944, qui devient l’interlocuteur des dirigeants allemands, que le parti communiste français s’organise véritablement à Buchenwald et qu’il rassemble d’autres courants de la Résistance dans le Comité des intérêts français. Désormais, le Comité est à présent dans l’organisation de résistance du camp et peut protéger certains détenus. »
De retour de déportation, il fut à partir de 1945 rédacteur à La Vie ouvrière, puis rédacteur en chef à partir de 1952. Il vivait au 5 rue Marcellin Berthelot à Charenton (Seine, Val-de-Marne), il était secrétaire des Amitiés Franco-Chinoises, il conduisit en septembre 1953 sur l’invitation de l’Institut des Affaires Etrangères de Chine une délégation à Pékin. En novembre de la même année, il participa à l’émission de Radio-Prague « Ce soir en France » sur le thème « Quatre ans de pouvoir populaire en Chine ». Du 29 novembre au 3 décembre 1955 il séjourna au Maroc où il rencontra des dirigeants de l’Union Marocaine du Travail (UMT), à la suite de cette visite les membres du syndicat CGT des cheminots intégrèrent l’UMT.
Il fut ensuite rédacteur à l’Humanité, rédacteur, il fut envoyé spécial en Chine en novembre 1949. En 1950, il dénonça "La Grande conspiration de Tito" (11 mai 1950). Il devint rédacteur en chef de La Vie ouvrière de 1958 à 1959. Il eut une première crise de paralysie cette dernière année. À la fin sa vie, il était devenu aveugle.
Édouard Storace mourut au centre hospitalier (clinique des déportés) de Fleury-Mérogis (Essonne) et fut inhumé à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) où il habitait. Son acte de décès porte la mention « Mort pour la France ».
L’Humanité du 1er juin 1966 annonça sa mort précisant qu’Édouard Storace déporté à Buchenwald avait été « armi les survivants, mais sa santé [était] à jamais altéré ». Il était « pratiquement aveugle depuis 1959 ».
Édouard Storace était homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF).
Son acte de décès porte la mention « Mort pour la France ».
Par Daniel Grason, Claude Pennetier
SOURCES : Arch. PPo.1 W 197-55664, 77 W 437-160539, BA 2056. – L’Humanité,
27 mai 1935, 1er juin 1966. – La Voix populaire, 6 mars 1936. – Le Travailleur de la banlieue Ouest, 31 octobre 1936. – La Vie ouvrière, nº 1133, 8 juin 1966, p. 11. – Musée de la Résistance d’Ivry. – Rens. de Louis Bonnel. – RGASPI, pas de dossier à son nom dans les archives du Komintern. – Annette Wieviorka, 1945 La découverte, Éd. Seuil, 2015. – Olivier Lalieu, La zone grise ? La résistance française à Buchenwald, préface de Jorge Semprun, Éd. Tallandier, 2005. – Pierre Durand, Les Français à Buchenwald et à Dora, Éd. Sociales, 1977. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004.