STORCK Henri, Fernand

Par Claude Pennetier

Né le 11 février 1901 à Sannois (Seine-et-Oise), mort le 6 décembre 1983 à Angers (Maine-et-Loire) ; militant communiste de la région parisienne puis de l’Indre-et-Loire ; volontaire en Espagne républicaine ; exclu du Parti communiste à son retour d’Espagne ; semble être passé au PPF.

Fils d’un comptable, Henri Storck, inspecteur à la société de surveillance générale (vigile), domicilié à Épinay-sur-Seine (Seine), fut arrêté à l’issue de la conférence de la région parisienne du Parti communiste, salle Reflut à Clichy (Seine). Voir Maurice Ancelle. Il était membre du Parti communiste depuis 1926. Il militait à Enghien-les-Bains puis à Tours (Indre-et-Loire) dans les années suivantes. On le signale également à La Rochelle, en octobre 1935, comme photographe ambulant, puis à Bordeaux comme représentant en février 1936. Son séjour à La Rochelle fut marquée par un activité militante intense mais aussi par un conflit avec le Comité de défense de l’Humanité pour négligence financière (lettres de Patros, de mai 1936). Il avait été exclu avant juin 1932 ; à cette date le 28e rayon de la Région parisienne refusa de la réintégrer : "en présence de faits graves qui lui sont reprochés et qui signalent cet individu comme indicateur de la Police". En 1935, une lettre du secrétariat demandait à la Région de Charente de sursoir à son affectation car il avait "eu une petite affaire dans le Parti" (Paris, le 29 novembre 1935).
Volontaire en Espagne républicaine en novembre 1936, il fut incorporé au bataillon Henri Barbusse, 13e bataillon de la 14e brigade. Il fut commissaire politique de la 1er compagnie sur proposition de Léon Mabille. Nommé sur le front de Cordoue, il fut commissaire de bataillon en remplacement de Gagnez, blessé. Il fut lui même blessé trois fois et renvoyé en France le 3 mars 1937. Ses articles et ses conférences faisaient l’éloge des Brigades internationales (La Voix du peuple, 13 mars 1937, 10 avril 1937). Mais il écrivit à Maurice Thorez, le 28 juin 1937, une lettre de trois pages accusant André Marty et sa femme Pauline Marty d’assassinat.

La Cellule de La Fuye (Tours) prononça son exclusion le 13 juillet 1937, à l’unanimité, après avoir entendu un réquisitoire de Raison. "Cet aventurier depuis son retour d’Espagne ne fait que discréditer André Marty et sa compagne" écrivait-il. Il y eut pourtant des hésitation car M. Raison écrit au secrétariat : "Nous vous demandons d’intervenir parce que Léon Mabille a déclaré au camarade Martin secrétaire du Comité départemental de Paix et Liberté à Tours, que tous les bruits qui couraient sur le compte de Storck n’étaient que pure invention et que c’était un bon camarade très dévoué".

Le 17 juillet 1938, il participa au "congrès des miliciens retour d’Espagne" à Paris, qui recevait le soutien du Parti populaire français. Storck y déclara à nouveau que Marty s’était livré à de véritables assassinats : "Je jure de lutter jusqu’à ce que celui-ci ait payé sa dette envers la Société". Il signa un appel à venir à un meeting du 31 mai 1939 à Saint-Denis pour porte la contradiction à Marty. Il avait le soutien de plusieurs anciens brigadistes dont André Durbecq.

La Région d’Indre-et-Loire du Parti communiste rappelant qu’il était passé au Parti populaire de français de Jacques Doriot, s’étonnait de son absence des listes noires. Elle le qualifiait de "déserteur" des Brigades internationales, ce qui n’est pas juste (19 mai 1938).

On ignore ce qu’il devint après cette date.

Henri Storck mourut le 6 décembre 1983 à Angers (Maine-et-Loire).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131709, notice STORCK Henri, Fernand par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 15 décembre 2018.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13119. — RGASPI, 495 270 7397, lettre de M. Raison à Gitton, 19 mai 1938, dénonçant Henri Stork comme déserteur des BI, membre du PPF ; lettre du secrétariat, 23 janvier 1938 à la région avec double à Armand ; lettre à Maurice Thorez ; échange de lettres sur le passé de Storck. — Arch. PPo, Ba 1666, notes de Daniel Grason.

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