STOREZ Robert, Léon

Par Jean-Jacques Doré

Né le 27 juillet 1898 à Hellemmes (Nord) ; ouvrier boulanger puis douanier ; secrétaire du syndicat des Douanes actives du Havre (Seine-Inférieure,Seine-Maritime), puis à Paris, secrétaire adjoint du syndicat national ; militant communiste.

Fils d’un mineur, ouvrier boulanger à Paris avant la Première Guerre mondiale, Robert Storez fut nommé préposé des douanes au Havre le 19 septembre 1920. il exerça très vite un ascendant moral indiscutable sur ses camarades qui le plébiscitèrent au secrétariat du syndicat autonome des Douanes actives du Havre de 1922 à 1926 qui devint sous sa houlette l’un des plus puissants de la région

Membre du Parti communiste, Storez était partout, candidat aux élections législatives de 1924, fondateur l’année suivante la cellule de la douane qui publiait un petit journal La Douane rouge dont il était le rédacteur exclusif, enfin, probablement l’initiateur du comité antifasciste du Havre mis sur pied en décembre 1925.

Le 1er mai 1926, il était à la tête de la délégation des fonctionnaires qui soumit au sous-préfet du Havre un cahier de revendications. Storez commençait à déranger, quelques jours plus tard il était traduit devant le conseil de discipline pour avoir apposé une affiche, jugée injurieuse, au commissariat des douanes et la "police lui mit sur le dos" une affaire d’outrage public à la pudeur suivie de poursuites judiciaires. Une pétition de soutien recueillit 520 signatures le 18 mai.

Le 29 mai 1926 il était à Paris délégué au congrès des douanes et fut élu secrétaire fédéral adjoint de Jean Métayer qui obtint sa mutation à Paris.

Léon Storez quitta Le Havre le 6 septembre après avoir présidé la veille un lunch d’adieu qui réunissait 500 convives.

Le commissaire spécial du Havre transmettait au directeur de la sûreté générale le rapport suivant en date du 17 août 1929 : "Storez, qui avait reçu une bonne instruction, s’exprimait bien, était intelligent et persuasif. Il était devenu un élément de premier plan pour le Parti communiste et avait sur ses camarades un ascendant moral indiscutable qui n’avait pas échappé au secrétaire général des Douanes actives de Paris, Métayer, lequel, estimant que sa place n’était pas au Havre, fit des démarches auprès des pouvoirs publics pour que cette précieuse recrue lui soit adjointe en qualité de secrétaire. L’intervention de Métayer ayant été favorablement accueillie, Storez fut détaché à Paris en 1926 pour une durée limités à cinq ans, qui se transforma depuis, sur de nouvelles démarches, en affectation définitive. Depuis le départ de Storez, il ne reste au syndicat du Havre que des éléments de second ordre, bien moins doués qui sont loin d’avoir sur le personnel l’influence et l’autorité de leur camarade Storez".

Il revint au Havre présider un meeting le 5 septembre 1929, après avoir été accueilli par son successeur Pierre Rondeau.

Se confond-il avec Robert Storez qui participa activement à la Résistance au sein du Front national en Normandie, en hébergeant des responsables régionaux et interrégionnaux ? Arrêté le 10 mai 1943, cinq jours après l’arrestation de Robert Colléatte, responsable départemental des FTP, il fut torturé, puis transféré à Fresnes mais il refusa toujours de parler. Passé en jugement le 13 décembre 1943, il fut acquitté et libéré. Paralysé des deux jambes, il était aidé dans son activité par sa fille Nelly.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131712, notice STOREZ Robert, Léon par Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 22 mai 2020, dernière modification le 22 mai 2020.

Par Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Nat. F7/13713. — Arch. Dép. Seine-Maritime, 4 MP 2604, 4 MP 2801, 5 PP Personnel des douanes, Sûreté générale rapport des commissaires spéciaux. — : André Debon et Louis Pinson dans La Résistance dans le bocage normand, éditions Tirésias, 1994. — Note de Jean-Pierre Besse.

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