TABARD Étienne, Antoine

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 11 juin 1865 à Lyon (Rhône), 28 mars 1940 ; cocher-livreur ; militant allemaniste, socialiste puis communiste ; syndicaliste.

Etienne Tabard Cocher-livreur installé à Paris (IIIe arr.), Étienne Tabard commença à militer vers 1892. Il fut membre du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire d’Allemane. Hostile à l’unification, il resta en dehors du Parti socialiste. Secrétaire du syndicat des garçons de magasin, il fut membre de la commission administrative de la Bourse du Travail et participa avant 1914 à de nombreux congrès corporatifs. Il fut dès 1903 un coopérateur de La Famille nouvelle et siégea à son conseil pendant la Première Guerre mondiale. En 1909, il était employé à l’Economie parisienne et administrateur de cette société.

Avec Bourderon, il représenta la Bourse du Travail de Paris au Xe congrès de la Fédération nationale des Bourses du Travail de France et des colonies tenu à Alger du 15 au 18 septembre 1902. Depuis 1900, il faisait partie du comité de la grève générale.

Peu après, il assista comme délégué au XIIIe congrès national corporatif — 7e de la CGT — tenu à Montpellier (Hérault) du 22 au 27 septembre 1902. Il y représentait, avec Bourderon, l’union des syndicats de la Seine. Aux XIVe, XVe et XVIe congrès tenus respectivement à Bourges, septembre 1904, Amiens, octobre 1906, et Marseille, octobre 1908, Tabard représenta la Fédération des Transports et manutentions. Il fut également délégué de divers syndicats des transports au XVIIe congrès, Toulouse, octobre 1910, et au XVIIIe, Le Havre, septembre 1912.

À Amiens, il signa l’ordre du jour syndicaliste révolutionnaire présenté par V. Griffuelhes* — voir ce nom. Dans son autobiographie de 1933, il écrira : « Je crois que je suis un des derniers survivants de la motion d’Amiens, et puisque j’écris ici, j’affirme à nouveau que jamais ses auteurs ne lui ont donné une valeur perpétuelle, c’était pour le moment. » (RGASPI, Moscou, 495 270 941).

Au début de 1919, trésorier de la Fédération CGT des Ports et Docks, Tabard se rallia à la « minorité révolutionnaire » et retrouva ses fonctions à la Fédération unitaire puis, en octobre 1926, à la nouvelle Fédération nationale des Ports et Docks, transports et manutentions, marine marchande et pêches, affiliée à la CGTU et résultant de sa fusion avec celle de la marine marchande. Il était revenu au Parti socialiste à la 3e section du Parti socialiste pour soutenuir l’adhésion à la la IIIe Internationale. Il adhéra donc au Parti communiste après le congrès de Tours. Ouvrier à l’AOIP, il fit partie de la cellule 418 (30 membres) et rapporta, en 1924, devant celle-ci l’ordre du jour d’exclusion de Victor Delagarde* et Albert Lemire*, ouvriers de l’AOIP.

En mai 1932, la Commission de contrôle politique du Parti communiste fut saisie d’une affaire Tabard. Elle déclara que « les critiques sur les coopératives (La Famille nouvelle) énoncées par Tabard devant les camarades ont été formulés par lui sans esprit d’hostilité à l’égard du PC et que par suite, il n’y a pas lieu de donner suite à l’affaire. Il était membre du bureau national et régional des coopératives. La Famille nouvelle le délégua au congrès d’Amsterdam contre la guerre et au comité régional de lutte contre la guerre impérialiste.

En février 1935, il était secrétaire du syndicat général des Transports et manutentions des ouvriers des ports de Paris et de la Seine qui comptait quatre-vingts adhérents. Après la réunification syndicale, il devint l’un des responsables de la Fédération des Transports de la CGT. En 1936, il était secrétaire général du syndicat général des Transports et manutention des ouvriers du port de Paris et du département de la Seine fondé le 24 avril 1935. Il était assisté de Maxime Bertheuil* et Jules Vaugon*.

Tabard fut également conseiller prud’homme de la Seine, de 1924 à 1938, section des Métaux et industries diverses.

Ce vieux militant communiste fut déchu de son mandat le 13 février 1940, quelques semaines avant sa mort, le 28 mars 1940.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131844, notice TABARD Étienne, Antoine par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 270 941. — Arch. Nat. F7/ 13 933 et F7/13702. — Comptes rendus des congrès. — Arch. PPo. 300, 308 et 321. — S. Courtois, Th., op. cit. — Agendas de la BT de Paris.

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