Par Claude Pennetier
Né le 30 septembre 1882 à Saint-Fargeau (Seine-et-Marne), mort le 4 juin 1967 à Nogent-sur-Seine (Aube) ; employé aux PTT ; communiste puis pupiste ; secrétaire général de la Fédération postale CGTU ; secrétaire général de la Fédération des locataires de la région parisienne ; conseiller municipal de Paris (quartier Picpus) ; conseiller général de la Seine.
Fils d’un cantonnier chef et d’une couturière, Julien Taillard vint en 1894 habiter à Paris dans le XIIe arrondissement où il devint télégraphiste. Fin 1905, il adhéra au Parti socialiste, et, en 1906, à l’occasion d’une grève des PTT, rallia les rangs du syndicat des sous-agents des PTT qui venait de se constituer. Après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il fut affecté au 10e génie en qualité de sapeur mineur puis au 3e génie, et qu’il termina comme caporal télégraphiste, il reprit ses activités politiques et syndicales. Membre de la 12e section socialiste, il fut un des 294 signataires de la motion d’adhésion sans réserves à la IIIe Internationale et appartint, après le congrès de Tours (décembre 1920), au 3e rayon du Parti communiste.
Julien Taillard fut, sans succès, candidat du Bloc ouvrier et paysan aux municipales de mai 1925 dans le quartier Bel-Air à Paris (XIIe arr.). Il se présenta également aux élections législatives d’avril 1928 dans la première circonscription du XIIe arr. où il obtint 24,3 % des inscrits au premier tour et 34,9 % au second. Il était surtout depuis le congrès du 9 février 1927 secrétaire général de la Fédération postale unitaire et secrétaire adjoint avec L. Muller de la Confédération des locataires après le congrès de Dijon qui avait pour secrétaire général Lucien Dieulle*. Membre de la commission exécutive, il devint en 1930 secrétaire général de la Fédération des locataires de la région parisienne assisté de Constant Wegel* et de Louis Muller*, secrétaires adjoints, de Louis Pfeifer*, trésorier et de Lucien Pichon*, trésorier adjoint.
A nouveau candidat du PC aux élections municipales de 1929 dans le quartier des Quinze-Vingts (XIIe arr.), Julien Taillard suivit, à la fin de cette même année, Jean Garchery*, dont il était le collaborateur, d’abord au Parti ouvrier paysan (POP) puis au Parti d’unité prolétarienne (PUP). Ce fut, sous cette étiquette, qu’il fut élu conseiller municipal de Picpus en 1933 lors d’une élection partielle en remplacement de Jean Garchery, démissionnaire, qui venait d’être élu député. Taillard remplaça Garchery au conseil général à partir de 1933. Réélu à la fois conseiller municipal et conseiller général en mai 1935, il fut le vice-président de l’assemblée départementale en 1936-1937.
Toujours secrétaire de la Fédération postale en 1930 (il était assisté d’Henri Gourdeaux, secrétaire permanent, Charles Lafontaine, trésorier, Jean Grandel, secrétaire technique des agents, d’Emmanuel Fleury, secrétaire technique des sous-agents, de Félix Papin, secrétaire technique des ouvriers et d’Adèle Lecoq, secrétaire technique des dames — voir ces noms), Julien Taillard dut à ses positions politiques de ne plus être reconduit dans ses fonctions. Il perdit également, en mai 1931, ses responsabilités au sein de la Fédération des locataires animée par une majorité communiste qui écarta pupistes et socialistes.
Julien Taillard, qui vraisemblablement avait rejoint comme ses amis politiques le Parti socialiste SFIO en 1936, continua à siéger pendant la Seconde Guerre mondiale. Le gouvernement de Vichy le nomma conseiller municipal du XIIe arr. en 1942, fonction dont il s’acquitta jusqu’en 1944.
Par Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Nat. F7/13802. — Arch. Dép. Seine, DM3 ; vers. 10451/76/1. — Arch. PPo. 100, 306, 320. — l’Humanité, 22 avril 1925, 8 juin 1927, 25 juin 1933.