TALAMAS Charles, François, Étienne

Par Thérèse Burel

Né le 18 septembre 1884 à Orléans (Loiret), mort le 8 mai 1971 à Romorantin (Loir-et-Cher) ; ouvrier métallurgiste ; socialiste, secrétaire de l’Union départementale du Loiret (1935-1937) ; résistant.

Charles Talamas partit jeune travailler à Paris où il milita à la CGT, au Parti socialiste et participa aux luttes anticléricales. Revenu à Blois (Loir-et-Cher) vers 1930, il y fut ajusteur à l’Union électrique du Centre. Il était aussi frère couvreur de la loge maçonnique de Blois, affiliée à la Grande Loge de France. Représentant du syndicat des électriciens qu’il anima, membre de la commission exécutive et secrétaire adjoint de l’UD-CGT en 1934, puis secrétaire de l’UD en 1935 (au congrès de l’UD du 29 décembre 1935, il était secrétaire sortant), il le resta jusqu’au 1er juillet 1937 ; il donna alors sa démission. Il semble qu’il soit resté membre de la CE jusqu’à la guerre.

Charles Talamas avait joué un rôle important dans la préparation du Front populaire. Il avait fait des tournées de propagande syndicale pour populariser le plan de rénovation économique élaboré par la CGT Il intervint en 1935 dans le conflit aux usines Normant à Romorantin et, au cours des années 1934-1935, auprès des pouvoirs publics pour soutenir diverses revendications dont le respect de la loi de huit heures, la limitation de l’emploi de la main-d’œuvre étrangère, la revendication d’un statut pour le personnel de la santé. Afin de faire appliquer les accords Matignon en juin 1936, la commission administrative de l’UD le rémunéra pendant un mois comme permanent. Au congrès extraordinaire du 20 décembre 1936, fut votée l’institution d’un permanent et cette permanence lui fut confiée.

A cette époque Charles Talamas siégea, au nom de l’UD, dans les diverses commissions créées pour discuter et signer les conventions collectives, régler les conflits entre employeurs et salariés, surveiller l’application de la loi sur les congés payés. Il représenta l’UD au comité départemental de Front populaire et aux fêtes organisées par le comité Amsterdam-Pleyel à Seur (Loir-et-Cher). Toutefois Charles Talamas n’était pas toujours à la hauteur dans les discussions sur les conventions collectives et Robert Cartier*, secrétaire-adjoint de l’Union départementale, le suppléait. Certains reproches amenèrent C. Talamas à donner sa démission de secrétaire général en juin 1937.

Socialiste, Charles Talamas adhéra, pendant la guerre, au réseau de résistance Libération-Nord. En mars 1944, alors qu’il travaillait à l’usine Bronzavia (équipements pour l’aviation) à Blois, il fut dénoncé comme un des organisateurs d’une collecte pour fleurir la tombe d’aviateurs alliés abattus à proximité et venir en aide aux familles des fusillés, déportés et internés. Arrêté le 8 mars 1944, emprisonné à Blois, Orléans, puis Compiègne, il fut déporté à Neuengamme (6 juin 1944). Il revint à Blois le 25 mars 1945.

Anticommuniste avant la guerre, Charles Talamas voulut adhérer au PC mais son adhésion lui fut refusée. Il collabora pendant quelques années au comité des œuvres de la Résistance et milita jusqu’à sa mort à la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes (FNDIRP). Il fut inhumé avec les honneurs maçonniques ; il était titulaire de la carte de déporté-résistant, de la carte de combattant volontaire de la guerre 1939-1945 et était chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article131922, notice TALAMAS Charles, François, Étienne par Thérèse Burel, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Thérèse Burel

SOURCES : Arch. Dép. Loir-et-Cher, fonds de la Bourse du Travail de Blois. — Éclairage et Force motrice, 1936-1937. — Rens. de MM. Dufournier, Larcade et Loustau.

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