TARELLI Alfred [TARELLI Alfredo, Ulysse dit Alfred]

Par Marc Giovaninetti, Maurice Moissonnier

Né le 14 décembre 1920 à La Côte-Saint-André (Isère), mort le 10 mai 2009 à La Garde (Var) ; VRP ; membre du bureau régional des Jeunesses communistes des Alpes ; résistant JC, FTP et PCF ; membre du secrétariat national de l’UJRF et du bureau fédéral du Parti communiste de l’Isère après la Seconde Guerre mondiale.

Alfred Tarelli en 1945
Alfred Tarelli en 1945

Deuxième des quatre enfants d’un maçon et d’une ménagère italiens venus de Sant-Abbondi (dans le Tessin suisse), Alfred Tarelli dut interrompre ses études après le certificat d’étude, malgré l’insistance de son instituteur auprès de ses parents, car son père ayant refusé de demander la nationalité française il lui fut impossible de décrocher une bourse. Le jeune garçon continua cependant à s’instruire en autodidacte, tout en étant obligé de commencer à travailler, à Bourgoin-Jallieu d’abord, où il habitait seul une petite chambre meublée et reversait à ses parents une partie de sa paie.

Alfred Tarelli adhéra en août 1936 aux Jeunesses communistes et en octobre au Parti communiste. On lui confia rapidement des responsabilités et il entra en 1938 au bureau régional des Alpes des Jeunesses communistes.
Après la dissolution des organisations communistes, échappant de peu à la mobilisation générale (il n’avait que dix-neuf ans), il devint en octobre 1940 responsable régional des Jeunesses communistes clandestines. Il fut arrêté le 19 janvier 1941 et passa trente-deux mois en prison à Grenoble, Lyon (Saint-Paul et Montluc) et Saint-Étienne. Il fit partie du contingent de 31 évadés lors de l’opération organisée le 25 septembre 1943 par Henri Favoriti*. D’octobre 1943 à janvier 1944, il fut recruteur régional FTP dans l’Allier et le Cher, puis, jusqu’à la Libération, responsable de l’imprimerie du comité central à Marseille et Toulouse.

De 1944 à 1946, Alfred Tarelli fut membre du bureau national de la JC devenue Union de la Jeunesse républicaine de France en avril 1945. Au cours de l’été 1945, comme tous les cadres de la nouvelle organisation, il participa à des tournées dans les départements, lui-même rédigeant le rapport sur la Seine-Inférieure. Début novembre, il fit de même, plus près de ses terres d’origine, en Savoie. Pour la conférence nationale du 17 novembre 1945, il présenta le rapport d’organisation. Cette importante attribution lui valut d’être promu parmi les six membres du secrétariat national derrière André Leroy et Léo Figuères au congrès de septembre 1946 à Clichy. Cette fonction, comme toutes celles de l’appareil dirigeant de l’UJRF, avait été décidée à la réunion du secrétariat du PCF du 22 août 1946, quand André Marty reprit la main sur les jeunesses au détriment de Raymond Guyot. À l’occasion de ce congrès de Clichy, Tarelli représenta aussi l’organisation matricielle au congrès de fondation de l’Union des jeunes filles de France. Au congrès suivant, en mai 1948, il quitta l’organisation de jeunesse pour reprendre des responsabilités dans son département d’origine.

Alfred Tarelli entra au bureau fédéral de l’Isère en 1949 et resta membre du comité fédéral jusqu’en 1965. Il y exerça encore des fonctions d’organisation comme responsable des bureaux des sections. Obligé de reprendre une activité professionnelle extérieure au parti qui devait diminuer son nombre de permanents, il devint VRP, visitant des chantiers où il représentait une marque de peinture en bâtiment.

Alfred Tarelli s’était marié à Paris en juillet 1945 avec Simone Rouhaud, également militante communiste. Le couple eut une fille et un fils, puis divorça, par décision du tribunal de Grenoble en 1967. Alfred Tarelli avait été membre du conseil d’administration de la Fédération nationale des parents d’élèves (Cornec) de 1961 à 1964. Pour divorcer, il attendit que ses enfants soient déjà engagés dans leur vie adulte, mais la décision marqua néanmoins une rupture dans sa vie familiale, avec ses propres enfants comme avec ses neveux et nièces qu’il avait soutenus jusque-là. En juin 1967, Alfred Tarelli se remaria, à Grenoble et à l’église, avec Jeanne Bosq, une aide-soignante d’origine lyonnaise, celle-ci étant catholique pratiquante. Le couple n’eut pas d’enfant. Installé à Lyon au début des années soixante-dix, Alfred Tarelli était membre de la section rhodanienne de l’Amicale des Vétérans du PC.

Quand Alfred et Jeanne eurent atteint l’âge de la retraite, fin 1981, ils s’installèrent dans le Var, à Toulon. Elle n’était pas communiste, mais lui le resta jusqu’au bout, sans que cela nuise à leur entente conjugale. Il resta surtout militant actif de la FNDIRP, mais en contact régulier avec la section du PCF de Toulon.

Alors qu’il avait toujours joui d’une bonne santé et d’une robuste constitution, il mourut à l’hôpital Clémenceau de La Garde (Var) le 10 mai 2009, après avoir souffert pendant deux ans d’une grave maladie dégénérative.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article132006, notice TARELLI Alfred [TARELLI Alfredo, Ulysse dit Alfred] par Marc Giovaninetti, Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 1er septembre 2015.

Par Marc Giovaninetti, Maurice Moissonnier

Alfred Tarelli en 1945
Alfred Tarelli en 1945

SOURCES : Archives du PCF (aux Arch. dép. de Seine-Saint-Denis), fonds Guyot 283 J 4, 283 J 67 (revue Notre Jeunesse) ; secrétariat du PCF, 1946. ― L’Avant-Garde, années 1945-1948, en particulier nos 106 et 189 (congrès UJRF). ― Léo Figuères, Jeunesse militante, Ed. Sociales, 1971. ― Dimitri Manessis, La Fédération de l’Isère du Parti communiste français face à Pierre Mendès France, mémoire de master 1 à l’Université Pierre Mendès France de Grenoble, 2012. ― Renseignements communiqués par le militant à Maurice Moissonnier ; par sa veuve à Marc Giovaninetti (mars 2011 et août 2015). ― Etat civil.

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