TASTAVIN Maurice, Frédéric, Marius

Par Claude Pennetier

Né le 16 avril 1907 à Uzès (Gard), mort le 28 mars 1977 à Bollène (Vaucluse) ; ouvrier serrurier ; militant syndicaliste ; militant JC puis communiste.

Maurice Tastavin
Maurice Tastavin

Fils d’un bourrelier « vague républicain de gauche », Maurice Tastavin quitta l’école à treize ans pour devenir apprenti serrurier puis se rendit à Nîmes en 1924. Ouvrier serrurier, il adhéra à la CGTU en 1926 et fut délégué au congrès de Bordeaux. Il rejoignit le PC et fut aussitôt membre du comité de rayon. Pendant son service militaire en Syrie comme radio, il resta en contact avec le Parti communiste et organisa sur le bateau du retour des actions contre la mauvaise nourriture, manifestation relatée par l’Humanité. Libéré, il milita quelques semaines à Nîmes puis partit pour Marseille mais « Maurice » lui demanda de venir à Paris. Domicilié dans le XIIIe arr. de Paris, il militait au syndicat général du Bâtiment unitaire (section serrurerie) et était membre du rayon des Ve et XIIIe arr. de Paris-Ville des Jeunesses communistes

Sous l’Occupation, Maurice Tastavin fut recherché en tant « qu’ex-membre du comité de la Région Paris-ville de la Fédération des JC et ex-membre du Comité national de lutte des jeunes contre la guerre et le fascisme ».

Maurice Tastevin signa en mai 1933 l’appel pour le congrès de Pleyel contre la guerre et le fascisme. Cette année-là, il assura la gérance du journal Drunnel Nostru (Notre Voie) édité en roumain.

Il y a un risque de confusion avec un autre militant qui se faisait appeler Maurice Tastavin. Il s’agit d’Herbert Freud, né le 15 mai 1911 à Suczawa (Roumanie), fils d’un employé des postes, titulaire d’un diplôme équivalent du bac (il parlait l’hébreu, l’italien, le roumain, l’anglais et le français qu’il écrivait avec aisance), qui se fit naturaliser sous le nom de Maurice Tastavin. En fait le Parti lui avait donné des papiers appartenant à Tastavin d’Uzès. Dirigeant de la Jeunesse communiste à Toulouse (sous le nom de Dejean ; on le trouve également sous le nom d’André Gilbert et d’Alex) puis à Paris-Nord, secrétaire du Comité mondial des jeunesses contre la guerre, il organisa de nombreuses actions antimilitaristes avant d’être exclu en 1934 « pour liaison avec la police », accusation qui était loin d’être sûre. Il semble que la police se soit présentée chez le vrai Tastavin en janvier 1934 pour lui proposer de devenir mouchard contre rémunération. Freud change alors d’identité mais une accumulation de petits faits (notamment les conditions de sa naturalisation) le rendit suspect. Dans la misère la plus totale, il se défendit avec beaucoup d’énergie et en appela à la commission de contrôle internationale. On ignore ce qu’il devint.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article132052, notice TASTAVIN Maurice, Frédéric, Marius par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 2 février 2011.

Par Claude Pennetier

Maurice Tastavin
Maurice Tastavin

SOURCES : RGASPI, Moscou : 495 270 988 (gros dossier sur l’affaire Tastavin). — Arch. PPo. B/A 1718. — Arch. Musée de la Résistance. — Jacques Varin, Jeunes comme JC, Édit. Sociales, 1975.

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