TAUBER Maurice

Par Lise Tauber, Claude Pennetier

Né le 1er janvier 1915 à Varsovie (Pologne), mort le 1er janvier 1984 à Paris ; volontaire en Espagne ; résistant.

Maurice Tauber natif de Varsovie devint orphelin à l’âge de trois ans. Après la mort de son père en 1918, sa mère, Malka Spiewack, émigra en Hollande, où elle se remaria. Maurice Tauber y fit ses études.
Le beau-père de Maurice Tauber était tailleur de diamant. En 1929, le marché boursier s’effondra, et au début des années 1930, la mécanisation du secteur s’accrut. Les travailleurs étrangers, dont les juifs, furent les boucs émissaires tout trouvés, accusés d’être responsables de la dégradation de la situation.
En 1933, la famille Spiewak-Tauber quitta la Hollande pour retrouver une partie de la famille partie en Palestine.

Maurice Tauber quitta la Palestine pour rejoindre les Brigades internationales en Espagne en 1936, il combattit dans le 1er bataillon de la 11e Brigade internationale.
À la chute de la République espagnole, avec les autres combattants refluant vers la France, Maurice Tauber fut arrêté au Perthus y Cérbere, à la frontière, par la police française et interné dans un camp aménagé pour héberger les républicains espagnols, à Saint-Cyprien. Là, il vécut à l’intérieur d’une tente en toile, que lui et les autres détenus s’efforçaient de tenir debout lors des fréquentes et fortes rafales de vent qui menaçaient de les faire tomber.

Tout au long de son internement pendant la Seconde guerre mondiale, malgré les dures conditions de vie, la nourriture avariée ou les travaux pénibles, avec les autres détenus, ils continuèrent de résister au fascisme et au nazisme.

Maurice Tauber fut emprisonné au camp de concentration de Gurs (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), un camp utilisé par le régime de Vichy pour interner ses prisonniers politiques et les membres de la France libre ; plus de 6 000 hommes volontaires des Brigades internationales y furent détenus au printemps 1940. Les conditions de vie dans ce camp étaient extrêmement difficiles, sans électricité, ni intimité, ni confort, et le camp imposait un rationnement sévère de l’eau.

Par la suite, il fut transféré au camp de concentration du Vernet d’Ariège, qui hébergeait principalement des étrangers ayant manifesté leurs opinions politiques, dont des antifascistes d’Europe centrale. Ils vivaient dans des baraquements construits avec des planches de bois et du papier goudronné, sans électricité ni chauffage pendant les mois d’hiver. Comme les internés ne recevaient pas non plus de couvertures ni de vêtements chauds, ils devaient dormir tout habillés et espérer ne pas tomber malades, car l’infirmerie ne disposait ni de médicaments ni d’électricité.

Le 24 novembre 1941, il fit partie des internés en partance pour le camp de concentration de Djelfa (Algérie), via le camp de Rivesaltes, comme de nombreux volontaires des Brigades internationales, en tant qu’« activiste, communiste ». Au camp de Djelfa, se retrouvèrent en effet à partir de mars 1941 les « fortes têtes » venus des camps politiques de la métropole. À 1 200 m d’altitude, le climat était celui des hauts plateaux algériens, très chaud en été et très froid en hiver, aggravé par un vent glacial. Bien que certains travailleurs reçurent de maigres sommes d’argent en échange de leur travail, Maurice, en tant que juif, dut travailler gratuitement. Le responsable du camp, mentalement « déséquilibré », souvent ivre, fouettait les internés et lançait des chiens enragés sur eux. Les internés étaient aussi régulièrement battus. Maurice resta à Djelfa jusqu’à la fin de la guerre.

À la fin de la guerre, il travailla quelque temps pour le génie américain, avant de venir en France, à Grenoble. Il resta apatride jusqu’à sa naturalisation française en 1973. Il quitta Grenoble pour Paris, où il se maria en avril 1952.
Le couple habita dans le XIIe arrondissement avant d’emménager dans le IIIe en 1954. C’est à partir de janvier 1975 qu’ils ont été domiciliés dans le XVIIIe.

Maurice Tauber décéda le 1er janvier 1984 à Paris.
L’Humanité annonça la mort de Maurice Tauber en rappelant qu’il avait été membre des BI, déporté en Algérie et trésorier national de l’Association des Résistants et Déportés en Algérie.

Il fut également membre de l’Amicale des Volontaires en Espagne Républicaine et membre de l’Amicale du camp de Gurs.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article132066, notice TAUBER Maurice par Lise Tauber, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 3 octobre 2023.

Par Lise Tauber, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. AVER — Notes de Jean-Pierre Besse. — Correspondance avec la famille, juillet 2022

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