TEPLY-SCHEBOR Jean (couramment appelé TEPLY)

Par Jacques Girault

Né le 12 juin 1896 à Pula (Istrie, Autriche-Hongrie), mort le 4 juin 1985 à La Seyne-sur-Mer (Var) ; ajusteur-mécanicien ; militant syndicaliste CGTU puis CGT ; militant communiste ; résistant.

Né de père inconnu, Jean Teply perdit sa mère, Angélique, en 1902. Il entra à l’Arsenal maritime de sa ville natale en 1915 puis s’engagea dans la marine autrichienne. Lorsque l’Istrie redevint italienne, sans carte d’identité, muni d’un faux passeport tchécoslovaque, il préféra quitter le pays et passa la frontière clandestinement. Après avoir vécu quelques mois à Marseille (Bouches-du-Rhône), il fut engagé aux Forges et chantiers de la Méditerranée à La Seyne-sur-Mer en octobre 1923 comme ajusteur-mécanicien (atelier des turbines aux Mouissèques). Marié depuis 1919 avec une Italienne originaire de Pola, père d’un garçon né en 1921, il obtint sa naturalisation française le 5 février 1929. Communiste, membre de la CGTU, actif dans les milieux de l’immigration italienne, il s’afficha au grand jour après la réunification syndicale et fut élu délégué titulaire à la caisse de secours de son atelier, le 3 novembre 1936. Membre du conseil syndical, secrétaire adjoint du syndicat CGT, il fut délégué au congrès régional des Métaux à Marseille, le 29 mai 1938. Après la grève du 30 novembre 1938, la direction porta plainte contre lui pour avoir coupé le courant, le jour de la grève. Révoqué, considéré comme un bon ouvrier, il fut embauché aux chantiers de démolition Van Acker.

Au début de la guerre, Jean Teply fut mobilisé à Hyères (Var) le 3 décembre 1939 dans une compagnie de travailleurs espagnols. Démobilisé en juillet 1940 à Guéret (Creuse), il ne retrouva pas son emploi aux chantiers. Il fut déchu de la nationalité française le 17 juillet 1941. Le 23 janvier 1943, le commissaire de police proposa son internement. En raison des soupçons pesant sur lui comme éventuel organisateur de l’évasion de militants communistes de la prison de Toulon, en février 1943, en représailles, il fut envoyé au camp du Vernet (Ariège), le 11 mai 1943. Il y appartint à l’organisation communiste clandestine. Transféré le 25 mai 1944 à Paris, puis à Cherbourg (Manche), il s’évada, à Paris, le 13 août 1944 sur le chemin de la déportation en Allemagne. Il s’engagea dans le bataillon FFI « Garibaldi » et participa à la libération de la capitale qu’il quitta le 7 octobre 1944.

Jean Teply retrouva son emploi aux Forges et chantiers de la Méditerranée et fut délégué ouvrier jusqu’à sa retraite à la fin de 1961. Communiste, il figura, le 24 novembre 1946, sur la liste "d’union républicaine et résistante" présentée par le Parti communiste français pour la désignation du collège départemental qui devait élire le Conseil de la République.

Retraité, Jean Teply s’occupa activement de la défense des droits des retraités d’origine italienne. Il s’était remarié en 1953 à La Seyne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article132159, notice TEPLY-SCHEBOR Jean (couramment appelé TEPLY) par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 1er septembre 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 50, 54, 59 4 et 290, 12 M 2 73, 1 W 74, 3 Z 4 26, 8, 16 10. — SHD Vincennes GR 16 P 564917 (nc). — Rens. de l’intéressé. — Notes de Jean-Marie Guillon.

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