TERRIEN Jean, Marie, Généreux

Par Claude Geslin

Né le 17 juillet 1906 à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure) ; ouvrier tourneur sur métaux ; secrétaire du syndicat chrétien des ouvriers de la Métallurgie de la région nazairienne et secrétaire de l’Union locale CFTC de Saint-Nazaire (1934-1939).

Après son Certificat d’études primaires obtenu à douze ans, Jean Terrien suivit deux années de cours complémentaire à Guérande et deux années de cours par correspondance à l’école des travaux publics pendant son apprentissage qu’il effectua à Pontchâteau. Ouvrier tourneur sur métaux comme son père, il travailla d’abord à Pontchâteau puis entra en octobre 1925 aux chantiers de Penhoët à Saint-Nazaire où il fit toute sa carrière à l’atelier des machines, devenant finalement chef d’atelier en 1966 après avoir été chef d’équipe et contremaître.

Adhérent du syndicat chrétien des ouvriers de la Métallurgie de la région nazairienne en 1923, à la section de Saint-Malo-de-Guersac, Jean Terrien milita à la Jeunesse ouvrière chrétienne de 1929 à 1931. L’année suivante, avec Constant Chauve*, secrétaire du syndicat CFTC des ouvriers de Saint-Nazaire, il réalisa le regroupement des syndicats locaux de Saint-Malo-de-Guersac et de Méan avec celui de Saint-Nazaire et fut nommé secrétaire du syndicat chrétien des ouvriers de la métallurgie de la région nazairienne. De 1932 à 1940, il milita activement pour l’implantation du syndicalisme CFTC dans la métallurgie nazairienne participant à tous les mouvements notamment aux grèves de juin 1936 et de février 1938. Il refusa cependant de s’associer à la grève générale de la CGT en novembre 1938 parce qu’il considérait qu’elle présentait un caractère politique.

Candidat à toutes les élections professionnelles, Jean Terrien fut élu une fois délégué. En 1933, il engagea le syndicat à adhérer à la caisse locale de chômage et à la caisse de résistance (en cas de grève). En 1934, il était nommé secrétaire de l’Union locale CFTC de Saint-Nazaire et le resta jusqu’en 1939.

En 1940, il devint membre du comité social des chantiers de Penhoët qui comprenait deux syndicalistes CFTC et six CGT. Réfugié à Saint-Joachim (Loire-Inférieure) de 1942 à 1945, Jean Terrien participa à la constitution et à la gestion du comité des réfugiés et sinistrés avec des militants de toutes origines.

Bloqué dans la poche de Saint-Nazaire du 8 mai 1944 au 13 mai 1945, il prépara avec ses amis la reprise du mouvement syndical et organisa des réunions sous le couvert des comités des réfugiés et sinistrés. Le travail commun entre militants CGT et CFTC amena ces derniers à envisager comme possible et souhaitable l’unité organique sur le plan syndical. Jean Terrien proposa et défendit cette position. Il fut suivi par la majorité des militants CFTC. Après la reddition de la poche, il dut abandonner ses positions sous la pression de deux militants confédéraux qui insistèrent sur le « noyautage » de la CGT par le Parti communiste. Malgré ce désaveu, Terrien fut maintenu au poste de secrétaire de la métallurgie et de l’Union locale de Saint-Nazaire. En 1946, délégué au congrès confédéral, il constata que les tenants de l’unité syndicale étaient très minoritaires.

Après la réorganisation des conseils syndicaux en 1946, Jean Terrien se retrouva président du syndicat de la métallurgie CFTC et délégué élu au comité d’établissement des chantiers de Penhoët, mandat qui vint à échéance en 1950. Nommé chef d’équipe le 8 août 1948, il entra au conseil syndical des mensuels et y représenta les agents de maîtrise. Il fit partie du conseil de l’Union locale CFTC puis CFDT de Saint-Nazaire jusqu’en 1969. En 1970, il devint président du syndicat des retraités CFDT après sa réorganisation et son adhésion à l’Union confédérale des retraités CFDT et il le représenta au conseil de l’Union locale.

Mutualiste, Jean Terrien fut à vingt-deux ans secrétaire adjoint de la mutuelle locale de Saint-Malo-de-Guersac. En 1930, il prit une part active à la mise en place sur le plan départemental de la Mutuelle familiale qui devint la Caisse familiale des assurances sociales de Loire-Inférieure. Il adhéra en 1936 à la Caisse chirurgicale mutuelle familiale de Loire-Inférieure dont il devint administrateur en 1946. En 1972, il devint aussi administrateur de l’Union mutualiste familiale. En 1971 et 1972, il participa aux travaux des deux Unions mutualistes de Loire-Atlantique qui aboutirent à la création de la Fédération mutualiste de Loire-Atlantique dont il fut élu administrateur lors de l’assemblée générale constitutive du 29 janvier 1972.

Jean Terrien avait été désigné comme administrateur de la caisse primaire de Sécurité sociale de Saint-Nazaire en 1946 et fut élu et réélu à ce poste de 1947 à 1967, assurant le secrétariat du conseil d’administration de la caisse de 1958 à 1967. Conseiller municipal MRP de Saint-Nazaire de 1952 à 1958, il rejoignit dès sa création le groupe « Objectif 72 » de Robert Buron et en 1968 adhéra au Parti socialiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article132192, notice TERRIEN Jean, Marie, Généreux par Claude Geslin, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Claude Geslin

SOURCES : La Voix des travailleurs, 1947. — Rens. communiqués par J. Terrien.

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