Par Claude Pennetier, Jean-Pierre Ravery
Née le 22 juin 1892 au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), morte le 23 décembre 1971 à Paris (XXe arr.) ; ouvrière métallurgiste, puis employée à l’Humanité ; conseillère municipale de Bobigny (Seine, Seine-Saint-Denis) en 1925, bien que les femmes soient inéligibles ; résistante.
Fille de François Eugène Tesson, charretier et de Marie Adrienne Raby, sans profession à la naissance, Marthe Tesson, ouvrière métallurgiste, prit part au Havre en mai 1921 à une manifestation contre la fête de Jeanne d’Arc organisée par les partis de droite, à la suite de quoi elle fut poursuivie pour provocation de militaires à la désobéissance et outrages à la force publique. Elle participa aux grande grèves de 1922. Peut-être fut-elle victime de la répression patronale contre les grévistes car Marthe Tesson quitta Le Havre avec sa famille pour la région parisienne.
En mai 1925, elle fut élue conseillère municipale de Bobigny (Seine) sur la liste communiste conduite par Jean-Marie Clamamus. Elle devint deuxième adjointe au maire et participa aux séances du conseil les 23 octobre et 14 novembre 1925. Son élection ayant été annulée par le conseil de préfecture le 20 mai 1925, elle fit appel devant le conseil d’État le 23 juin, en même temps que Marie Chaix, élue conseillère municipale de Saint-Denis, mais leur requête fut rejetée le 29 janvier 1926 et l’inéligibilité des femmes confirmée.
En 1936, elle était employée au journal l’Humanité comme dactylo.
Lors du recensement de 1926, elle habitait 115, rue de Ménilmontant, avec ses parents, son frère Charles et sa sœur Hélène. Cette dernière était employée en 1931 comme manutentionnaire dans un autre organisme contrôlé par le PCF, le CDLP (Centre de diffusion du livre et de la presse).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Marthe Tesson participa à la résistance dans les rangs du Front national. Elle fut arrêtée en octobre 1941 et maintenue en détention jusqu’à la Libération. Elle décéda en 1971 à l’hôpital Tenon (Paris XXe), voisin de son domicile, 115, rue de Ménilmontant, où elle habitait déjà en 1936 avec sa sœur Hélène.
Une école maternelle de Bobigny (Seine-Saint-Denis) porte le nom de Marthe Tesson.
Par Claude Pennetier, Jean-Pierre Ravery
SOURCES : Arch. Dép. Seine, DM3 ; ver. 10451/76/1. — Arch. Com. Bobigny. — Arch. de Paris. — SHD, Vincennes, GR 16 P 565843. — Site Filae. — Le Figaro du 10 mai 1921 consulté sur Gallica.