Par Jean Maitron
Né le 2 décembre 1898 à Ambazac (Haute-Vienne), mort le 12 octobre 1983 à Limoges (Haute-Vienne) ; entrepreneur de menuiserie ; militant socialiste SFIO, puis communiste (1922) ; maire d’Ambazac, conseiller général.
Fils de Jean Texier*, Gabriel Texier fut entrepreneur de menuiserie comme son père. Il adhéra au Parti socialiste SFIO en 1918 puis, après le congrès de Tours, au Parti communiste dont il était, en 1926, secrétaire administratif de la région limousine. Il fut élu conseiller général du canton d’Ambazac en 1928 en remplacement de son père. Aux élections municipales de 1929, le Parti communiste ayant eu quinze élus contre huit à ses adversaires, Gabriel Texier fut élu maire d’Ambazac.
En 1930, Gabriel Texier fut suspendu de ses fonctions pour avoir hissé le drapeau rouge au fronton de la mairie et pour avoir versé au Secours ouvrier international le produit d’une collecte pour les sinistrés des inondations du Sud-Ouest. Il fut poursuivi en justice de paix pour l’affaire du drapeau rouge et révoqué de ses fonctions de maire pour propos hostiles au gouvernement Tardieu. Il démissionna pour provoquer de nouvelles élections et fut réélu. Ses adversaires ayant démissionné, des communistes furent élus à leur place. Dans cette municipalité entièrement communiste, Gabriel Texier fut à nouveau maire. La municipalité communiste fut réélue en 1935.
Membre du comité départemental de Libération de la Haute-Vienne, il était en 1945 conseiller général du canton d’Ambazac.
Gabriel Texier fut candidat aux élections législatives en 1932 dans la 2e circonscription de Limoges (Haute-Vienne) et obtint 3 665 voix sur 17 907 suffrages exprimés. Il était alors secrétaire adjoint de la cellule d’Ambazac dont Louis Lafaye* était le secrétaire.
En décembre 1937, Gabriel Texier avait abandonné pour raisons de santé ses fonctions de maire qu’il avait transmises à François Châtelus*. Il fut arrêté en mai 1940, sa femme, institutrice mise à la retraite d’office. Il fut envoyé au camp du Sablon (Dordogne) puis transféré à Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute-Vienne). Atteint de tuberculose pulmonaire, il fut libéré et envoyé à Pau. Il participa ensuite à la Résistance dans le Tarn-et-Garonne et retrouva ses fonctions de maire à la Libération.
Par Jean Maitron
SOURCES : Arch. Nat. F7/13104 et 13 130. — L’Ami du peuple, 2 juillet 1929. — F. Dupuy, Être maire communiste, 1975.