Par Jean Lorcin
Né le 3 février 1892 à La Grand-Croix (Loire), mort le 22 février 1972 à Saint-Chamond ; militant socialiste SFIO de la Loire.
Né à La Grand-Croix (Loire) de Noël Ferdinand et d’Anna née Chirat, Pierre Teyssonneyre était fils d’un mineur, ancien combattant et blessé de guerre 1914-1918, militant des organisations postscolaires, président du Sou des Ecoles Publiques, vice-président de la Société de Secours mutuels, administrateur de la Caisse d’Epargne. Pierre Teyssonneyre contremaître électricien aux Mines de la Péronnière, enseignait la profession d’électricien. Il fut élu le 5 mai 1935, maire de La Grand-Croix sous l’étiquette de républicain-socialiste. Il fut réélu après avoir obtenu 684 voix aux élections municipales du 21 juin 1936, sous l’étiquette SFIO.
Le 4 août 1936, la section socialiste SFIO locale lui apporta son appui, à la suite des attaques suscitées par son intervention pour mettre fin au conflit des Aciéries de la Marine de Saint-Chamond qui se prolongeait en raison de l’intransigeance du comité de grève.
Le 20 décembre 1938, P. Teyssonneyre acceptait de faire partie du bureau d’honneur du comité départemental de soutien des ouvriers licenciés à la suite de la grève générale du 30 novembre, à l’appel de son secrétaire, Germain Civet, également secrétaire de l’UD-CGT réunifiée de la Loire.
Il s’est « rallié ouvertement au gouvernement du Maréchal » et faisait partie de la Légion des Anciens Combattants (Arch. Dép. Loire, 2 W 127). Il fit partie des représentants des anciens partis politiques et des ouvriers et agents de maîtrise appelés à former la commission administrative de la Loire sous le régime de Vichy, bien que le commissaire spécial de Saint-Etienne l’ait accusé d’avoir, « en compagnie de sa femme », Hélène, née Bourier, « participé activement depuis 1936 à toutes les manifestations communistes » (CS, Saint-Etienne, 11 janvier 1941, Note du 15 décembre 1940).
Le 12 aout 1944 dans l’après midi, Grand Croix la cité des mineurs et des métallos vit un véritable drame. À la suite de l’attaque d’une voiture militaire allemande au carrefour de la Bachasse le 11 aout vers 18h par un groupe de quatre FTP, attaque au cours de laquelle un officier allemand futblessé, de nombreux camions de SS envahirent le quartier de la Bachasse le lendemain vers 16 heures.
Pierre Teyssonneyre , alors maire de Grand Croix, accusé de n’avoir pas prévenu les autorités allemandes, fut arrêté par la Gestapo dans son bureau à la mairie. Conduit au café Crépin, établissement où le groupe de FTP avait consommé avant l’attaque, Pierre Teyssonneyre résista aux coups et aux matraques des officiers allemands et ne livrait pas les noms des partisans. Entre temps des passants avaient été rassemblés comme otages. Sous un soleil de plomb, les mains sur la tête, Pierre Teyssonneyre et les otages assistèrent sur le trottoir au dynamitage de l’immeuble de deux étages. Après quoi le groupe était conduit en face de l’usine Deville ou stationnait un camion allemand contenant cinq jeunes gens amenés du Fort de Montluc à Lyon ou ils étaient en captivité après avoir été pris dans le maquis de la région. Devant les ruines de l’immeuble dynamité, Jean Bael, José Garcia, Paul Vineis de Saint Étienne, Jean Ferry, Edmond Poulain d’Annonay, furent fusillés par les allemands.
Un habitant de Grand Croix, Jean Dervieux, blessé lors de la déflagration lors du dynamitage de l’immeuble et achevé par les allemands, était la sixième victime de ce massacre. Après ce massacre, les allemands avant de regagner Saint-Étienne, annonçaient au maire qu’ils reviendraient sous 48 h pour obtenir les noms des membres du groupe FTP. Onne les revit jamais car entre temps l’affaire d’Estivareilles les avait contraints à quitter la région.
Pierre Teyssonneyre fut candidat de l’Union des Gauches, rassemblant sous la présidence de Michel Soulié, rédacteur en chef de La Tribune, le Parti Républicain Radical et radical-socialiste et le PS-SFIO, aux élections législatives du 2 janvier 1956. Il obtint 53 623 suffrages contre 77 172 au communiste Marcel Thibaud*, 71 110 à Antoine Pinay, président de la liste des Indépendants Paysans, et 32 293 à Georges Bidault, président de la liste du MRP, sur un total de 328 981 suffrages exprimés.
Pierre Teyssonneyre mourut le 22 février 1972 à Saint-Chamond.
Par Jean Lorcin
SOURCES : Arch. Dép. Loire, 6 M 62, 2 W 18, 2 W 126, 2 W 127, 1188 W 23, 199 VT 46. — La Tribune Républicaine, 25 avril 1936, 5 août 1936, 24 décembre 1938. — Jean Lorcin, « Teyssonneyre Pierre », in Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, 4e période, Paris, Éditions de l’Atelier. — Notes et photos par Marcel Teysonneyre.