THIBAUD Marcel

Par Jean Lorcin, Jean-Michel Steiner

Né le 22 septembre 1896 à Unieux (Loire), mort le 1er juillet 1985 au Puy (Haute-Loire) ; ajusteur ; secrétaire de l’UD-CGT unifiée de la Loire en 1936 puis de l’UD-CGT à partir de la Libération ; membre du bureau régional du Parti communiste (1938) ; député de la Loire (1956-1958).

Marcel Thibaud
Marcel Thibaud

Fils de Jacques Thibaud (ouvrier métallurgiste) et d’Eugénie née Cartal, Marcel Thibaud, élève de l’école pratique d’industrie de Firminy (Loire), en sortit ajusteur. A son retour de la guerre, il travailla à Unieux aux Établissements Jacob Holtzer. Il avait été membre du Cercle d’études sociales d’Unieux, à tendances anarchistes, dès 1910.

Incorporé au 113e régiment d’artillerie lourde à Issoire, le 8 août 1916, il est détaché le jour même à la MAS de Saint-Étienne. Durant la Première guerre mondiale, il est affecté successivement au 83° Régiment d’artillerie lourde (9 juillet 1917 ), 20e Régiment du Train (15 août 1917), 9e Escadron du Train (28 décembre 1918). Il est démobilisé le 24 septembre 1919.

Venu à Saint-Étienne où il travailla notamment à la Manufacture nationale, Marcel Thibaud milita aux Jeunesses socialistes (1920), puis communistes, dont il fut secrétaire de 1921 à 1923, et fut condamné à un mois de prison « pour son action contre la guerre » en 1921. Après la scission des « communistes unitaires » et la constitution de la nouvelle section stéphanoise du PC-SFIC le 25 janvier 1923, Thibaud fut délégué à la place de Vital Descos* au comité d’action et entra au comité directeur de la Fédération communiste. Il militait depuis 1920 au syndicat des Métaux dont l’effectif, sous la direction d’éléments syndicalistes révolutionnaires ou anarcho-syndicalistes, était « tombé de plusieurs milliers à moins de deux cents membres », de l’aveu d’Urbain Thévenon ; selon ce dernier, c’est ce déclin numérique qui aurait favorisé un renversement de majorité au profit de la fraction communiste et l’entrée de Marcel Thibaud au conseil syndical des Métaux de Saint-Étienne, le 12 janvier 1922. Selon Jacques Girault, ce fut plutôt le changement de ligne en matière syndicale, de la part du PC, qui permit à ses militants d’asseoir leur influence et de conquérir la direction de l’UD.

Marcel Thibaud, jeune militant actif, efficace, allait gravir rapidement, sous la houlette de militants communistes expérimentés comme Jean Doron*, les échelons de la hiérarchie syndicale, assumant successivement la direction du syndicat des Métaux, de l’Union locale, de l’Union départementale et de l’Union régionale des syndicats unitaires.

Marcel Thibaud devint secrétaire du syndicat des Métaux de Saint-Étienne en août 1923. Il vota la motion Semard et la création des commissions syndicales au congrès confédéral de la CGTU de 1923 à Paris. Il fut approuvé par soixante voix contre quarante à Jean Seigne*. Le 27 janvier 1924, Thibaud fut remplacé par Dieu*.

Au congrès de l’Union départementale unitaire de la Loire, le 16 novembre 1924, Marcel Thibaud participa à l’offensive contre le bureau sortant, présidé par Henri Lorduron*. La nouvelle équipe, organisée par l’envoyé du comité central Rieu, l’emporta et Benoît Frachon*, secrétaire du XIIIe groupe des Métaux depuis le 19 juillet 1924, prit la place de Lorduron au secrétariat de l’UD-CGTU.. Thibaud, permanent du syndicat CGTU de la métallurgie depuis 1925 et secrétaire de l’Union locale unitaire, organisa une grève de 24 heures contre la guerre du Maroc. Il devait succéder à Benoît Frachon en 1927.

Thibaud dénonçait, en 1930, le « réformisme » des minoritaires de la CGTU comme Pierre Arnaud, des « paniquards » qui avaient trouvé dans le mot d’ordre du syndicalisme indépendant un moyen pour « éviter les coups de la répression » (Le Cri du Peuple, 18 janvier 1930). Marcel Thibaud allait évoluer à la lumière de la baisse des effectifs qui suivit la « purge » de 1930. Il s’en prenait maintenant au sectarisme de la propagande syndicale : les syndicats, écrivait-il, s’éloignent trop « des revendications immédiates ... Ou alors l’on pose des revendications d’une façon mécanique". En pleine « offensive patronale contre les salaires » à la faveur de la crise, les syndicats unitaires continuaient à réclamer l’augmentation des salaires, alors qu’il fallait d’abord « empêcher (leur) diminution » (Le Cri du Peuple, 22 août 1931).

Devenu secrétaire de l’Union régionale unitaire en 1935, Thibaud déploya une activité inlassable à la tête de tous les mouvements de mineurs, métallurgistes, travailleurs du Textile et du Bâtiment, fonctionnaires, etc. Il organisait les chômeurs et animait leur comité central stéphanois.

La municipalité de Saint-Etienne ayant décidé, en 1930, de réduire l’aide apportée aux chômeurs, Marcel Thibaud organisa une manifestation dont l’ampleur poussa le maire à faire voter l’aide aux chômeurs avant que le cortège n’arrivât à l’hôtel de ville. Les chômeurs de Marcel Thibaud faisaient figure de troupes de « choc » (Arch. Dép. Loire, 3 M 72. Commissaire Central, Saint-Etienne, 2 avril 1932 ; Le Nouvelliste de Lyon, 2 décembre 1931).

Les activités syndicales de Marcel Thibaud lui valurent d’être arrêté le 24 mars et condamné à quatre mois de prison et 100 francs d’amende pour entrave à la liberté du travail et violences le 1er avril à l’issue de la grève de la métallurgie stéphanoise en 1924. Il entama une grève de la faim pour obtenir le régime politique à la prison de Bellevue à Saint-Étienne. À nouveau arrêté à la suite de la manifestation du 12 juin 1927 contre Tardieu, Thibaud fut « roué de coups » par la police. En 1933, lors d’une manifestation des chômeurs irrités par les dépenses consacrées, en pleine crise, à la visite du président de la République, il fut sévèrement frappé par les policiers, arrêté et incarcéré à la prison de Bellevue. Le tribunal correctionnel, qui s’était déclaré incompétent le 3 novembre, saisit la cour d’assises de Montbrison, mais le procès ne devait jamais avoir lieu.

Membre du comité de rayon dès 1928, Marcel Thibaud fut délégué au comité régional de Lyon en 1931. Membre du comité de région de Saint-Étienne en 1936, délégué de la région de Saint-Étienne au VIIIe congrès du PC (Villeurbanne, janvier 1936), il entra à la commission centrale des finances du PC et, en 1938, fut élu membre du bureau régional du PC par la Ve conférence de la région de la Loire et Haute-Loire.

Thibaud fut candidat au conseil municipal de Saint-Étienne en 1925, puis en 1930 où il obtint au premier tour 2 864 voix sur 28 734 votants : la liste communiste se maintint, sans succès, au second tour. Pendant cette campagne il organisa, à la tête d’un groupe de choc des jeunesses communistes, le sabotage d’un meeting de Léon Blum à la Bourse du Travail. En 1928, Marcel Thibaud, de retour de Russie, où il avait participé, avec Gaston Monmousseau*, au congrès de l’Internationale syndicale rouge, s’opposa au désistement en faveur des candidats socialistes, sauf s’ils acceptaient le Front unique.

Candidat communiste au conseil d’arrondissement dans le canton Nord-Ouest de Saint-Étienne en 1928, Marcel Thibaud obtint 653 voix sur 9 371 inscrits, contre 2 048 au candidat radical-socialiste, 1 958 au candidat républicain URD. Le maintien au second tour du candidat communiste qui ne recueillit plus que 409 suffrages, n’empêcha pas la victoire du candidat radical sur le candidat de la droite. Candidat au conseil général dans le canton de Firminy où la crise lui donnait quelques chances de succès en 1931, il obtint 1 004 suffrages contre 1 961 au candidat SFIO Jean-Baptiste Mallard*, 1 908 à l’URD Moulinier et 806 au républicain-socialiste Sève ; au second tour, Thibaud ne recueillit plus que 580 suffrages contre 2 739 à Mallard et 2 361 à Moulinier.

Marcel Thibaud fut de nouveau candidat au conseil d’arrondissement dans le canton de Firminy, la même année. Fait nouveau, le candidat communiste, après avoir obtenu 933 voix sur 4 555 suffrages exprimés contre 1 586 au candidat SFIO Laurent Moulin* et 2 036 à l’URD Moulinier, se désista sous prétexte que les sections socialistes avaient accepté un « programme minimum » commun. Ce désistement permit la victoire du candidat SFIO. Marcel Thibaud fut encore candidat aux élections législatives de 1932 dans la 4e circonscription de Saint-Étienne où il obtint 1 140 voix contre 11 505 à Pétrus Faure*, élu, sur 27 673 inscrits. Marcel Thibaud se présenta également au conseil général dans le canton de Firminy en 1932 et dans le canton Nord-Est de Saint-Étienne en 1934.

A cette dernière élection, Marcel Thibaud obtint 2 114 suffrages contre 2 759 au républicain-socialiste Soulié et 766 au candidat SFIO François Farissier*. Comme en 1931, Thibaud aurait envisagé son désistement, mais cette fois en faveur d’un républicain-socialiste. Toutefois, il se maintint au second tour et Soulié ne recueillit que 3 448 suffrages contre 3 344 à Destre, Marcel Thibaud ayant immobilisé sur son nom 2 699 suffrages. En 1934 également, il fut candidat au conseil d’arrondissement dans le canton Nord-Est de Saint-Étienne : ayant obtenu au premier tour 1 858 suffrages contre 1 928 au radical-socialiste Croizier, 1 313 au républicain indépendant Déléage et seulement 345 au socialiste SFIO Eugène Rivet* qui se retira avant le second tour. Thibaud fut élu au scrutin de ballottage avec 2 374 voix contre 2 107 au candidat radical et 1 773 à Déléage.
En 1935, élu sur une liste de Front populaire, formée entre les deux tours par le républicain socialiste Louis Soulié, Thibaud devint adjoint au maire de Saint-Étienne. Délégué au VIIe congrès de l’IC (25 juillet-30 août 1935), Thibaud prépara le voyage de la délégation du conseil municipal de Saint-Étienne. Pendant que, du 7 au 30 octobre 1935, le maire et trois de ses adjoints (Ferdinand Faure, Joseph Mossé et Barthélémy Ramier), répondant à l’invitation du Soviet de Moscou, parcouraient la région de Moscou, Thibaud exposait ses propres impressions devant le public de l’amicale laïque de Villeboeuf le Haut, le 17 octobre.


Toujours adjoint au maire, Marcel Thibaud fut élu au secrétariat de l’UD-CGTU de la Loire à l’issue du congrès départemental du 16 janvier 1936, la Loire étant au nombre des sept UD à majorité unitaire au moment de la réunification. L’incompatibilité des mandats politiques et syndicaux avait été repoussée par 67 voix contre 47. Gastal, ex-CGT, était secrétaire adjoint, Robert ex-CGT, trésorier et Claudius Buard* ex-CGTU, trésorier adjoint.
Marcel Thibaud fut candidat aux élections législatives de 1936 dans la première circonscription de Saint-Étienne. La campagne s’annonçait bien pour le Parti communiste. Cependant, une certaine tension commençait à se faire sentir au sein de la gauche stéphanoise : le concurrent radical-socialiste de Thibaud, député sortant, hostile à la stratégie de Front populaire que défendait Louis Soulié menaçait de se maintenir au second tour. Comme prévu, Marcel Thibaud arriva en tête au premier tour, avec 7 081 suffrages sur 25 764 inscrits contre 1 453 au candidat SFIO Jean Robert*, et 3 895 au député sortant radical-socialiste Vernay. Ce résultat sema la discorde dans le camp du Bloc républicain et socialiste : Vernay retira sa candidature, cependant que les candidats de droite s’effaçaient devant A. Pinay, maire de Saint-Chamond, à l’exception du seul candidat qui se réclamât ouvertement du fascisme, Philibert Besson. Le maintien de ce dernier au second tour faillit compromettre le succès de Pinay qui l’emporta de justesse sur Thibaud, avec 10 861 voix sur 25 765 inscrits, Besson conservant 1 029 voix, tandis que Thibaud, qui avait conservé ses voix du premier tour, bénéficia du désistement du socialiste Jean-Anatole Robert. Ce sont donc les voix radicales qui ont fait la différence entre les deux protagonistes.

Thibaud a su canaliser au profit du parti les grèves de 1936, un mouvement dont il soulignait le calme au conseil municipale, le 30 juin 1936 :

« Il y a eu des occupations d’usines à Saint-Etienne, aucun incident à signaler, pas de bruit (...) On a voulu faire croire qu’on allait tout briser dans les usines. Aujourd’hui, de l’avis même des patrons, il faut reconnaître que les ouvriers ont été disciplinés et que, depuis qu’ils occupaient les usines, jamais les ateliers n’avaient été aussi propres ... »

Mais, aux Forges et Aciéries de la Marine de Saint-Chamond, la grève avec occupation se prolongea bien au-delà de la signature des accords Matignon, les ouvriers ne les interprétant pas comme la direction dont Thibaud rencontra les représentants le 16 juillet. En dépit du rapprochement des points de vue qui s’esquissait, l’assemblée générale qui suivit vota la continuation de la grève, ce qui motiva une protestation du Directeur Général des Aciéries de la Marine, Daum :

« (...) la délégation ouvrière et Monsieur Thibaud n’ont élevé ce matin de protestation que contre notre refus de fixer provisoirement un salaire minimum du manœuvre à chaud (...) Je suis conduit, ou bien à douter de la connaissance qu’avait la délégation ouvrière de l’opinion du personnel de nos usines, ou bien à douter de la valeur de la réponse qu’elle a donnée ce soir comme représentant cette opinion. » (La Tribune Républicaine, 18 juillet 1936).

Cette prolongation de la grève motiva la médiation du Ministre de l’Intérieur, Roger Salengro,. Il insista auprès de la Direction des FAM pour obtenir le payement des journées des 3 et 4 août que les ouvriers avaient consacré à l’entretien, en soulignant que c’était le dernier obstacle à la négociation, le seul moyen de convaincre une minorité intransigeante qui débordait Marcel Thibaud :

« Monsieur Salengro : "J’ai dit à Monsieur Thibaud : j’espère obtenir un accord. A présent, j’en suis certain, mais il faut faire un effort sur cet article (...) il y a un mouvement très net pour la reprise, mais j’ai vu une certaine opposition parmi les représentants de la CGT (...) J’ai eu une excellente impression de Thibaud, mais dans ceux qui l’entouraient j’ai vu des visages hostiles (...) Aussi j’insiste avec des arguments très forts (...) » »

Parmi ces arguments « très forts », il y avait les besoins de la Défense nationale en une période où « la situation extérieure se présente effroyablement critique », soulignait Salengro, qui ajoutait que « les dirigeants de la CGT l’ont compris et sont d’accord pour que l’on consacre à la défense nationale toute l’activité possible » et qu’il espérait que les ouvriers le comprendraient aussi (Eric Perrin, F.A.M. C.A.F.L. Creusot-Loire des années 30 à nos jours ; mémoires d’un demi-siècle d’industrie métallurgique en région saint-chamonaise, op. cit.). Un accord fut finalement signé. En dépit de l’illégalité de cette occupation prolongée, Marcel Thibaud, si modéré qu’il fût, signa des diplômes d’anciens combattants aux occupants.

Marcel Thibaud s’inquiétait aussi des moyens utilisés par le patronat pour tourner la législation du Front populaire : c’est ainsi que Marrel, au témoignage de Marcel Thibaud, cherchait à congédier certains de ses nouveaux employés avant qu’ils aient effectué une année de présence pour ne pas leur payer leurs congés (Arch. Dép. Loire, M 517, 1er février 1937, n° 260). Il en fut de même chez Mimard dont Marcel Thibaud dénonçait l’intransigeance. Ce patron de choc chercha même à faire condamner l’UD-CGT à des dommages et intérêts à la suite de l’occupation de l’usine. Le procès en appel traîna à un tel point que Marcel Thibaud était déjà interné dans le camp de concentration de Bossuer, en Algérie, quand un huissier lui remit une convocation.

Les grèves de 1936 aidant, Marcel Thibaud allait pouvoir « organiser méthodiquement la création de nouveaux syndicats et de nouvelles sections syndicales », ce qui allait assurer la majorité aux militants du PC au congrès départemental des 10 et 11 avril 1937, le premier depuis la réunification syndicale : Thibaud fut donc triomphalement reconduit dans ses fonctions de secrétaire de l’Union départementale et l’on assista à un renversement de majorité au sein de la commission exécutive dont les ex-confédérés perdirent la direction. Au IIIe congrès de l’UD unifiée en juin 1939, Thibaud fut reconduit dans ses fonctions par une large majorité.

Marcel Thibaud fut réélu conseiller d’arrondissement dans le canton Nord-Est de Saint-Étienne en 1937, avec 6 269 voix sur 10 508 suffrages exprimés. Son principal adversaire avait été le candidat PPF Oscar Mériaux* qui n’avait obtenu que 4 189 suffrages. Sa situation au conseil d’arrondissement lui servit de tremplin électoral pour les élections législatives partielles de 1938. Au cours d’une campagne très agitée, Marcel Thibaud mit l’accent sur son œuvre au conseil municipal de Saint-Étienne. Il n’en vit pas moins reculer ses voix par rapport aux scores réalisés en 1936 et 1937 : il ne recueillit plus, en effet, au premier tour, que 4 711 voix.

A ce titre, il représenta les ouvriers et employés à la Commission départementale chargée de la constatation du coût de la vie à compter du 23 août 1938.

Au moment de Munich, Marcel Thibaud apporta le soutien de l’UD-CGT de la Loire à la majorité confédérale représentée par Benoît Frachon, face aux pacifistes du « Comité Syndical d’action contre la guerre » que les ex-unitaires accusaient de vouloir former une « fraction » compromettant l’unité syndicale votée en 1935 (« Avant le congrès de Nantes », La Tribune, 25 octobre 1938), sous couleur de défendre « l’indépendance du syndicalisme »(« L’U.D. avec les travailleurs maintiendra l’unité », La Tribune, 7 novembre 1938).

Cela n’empêcha pas le secrétaire de l’UD Loire d’appeler à la lutte contre les « décrets-lois Daladier-Reynaud », à la veille de la grève du 30 novembre 1938 (« Les protestations contre les décrets-lois », La Tribune, 24 novembre 1938) qui, avouait Marcel Thibaud quarante ans après, devait se solder par un « demi échec » (Interview, 12 juillet 1975).

Sous l’impulsion de Marcel Thibaud et de Claudius Buard*, Saint-Etienne devint, à la demande de la direction des Brigades Internationales, un centre de réparation d’armes légères de l’armée républicaine espagnole. Le 24 janvier 1939, lors d’un meeting des partis et mouvements de gauche destiné à protester contre la reconnaissance des droits de belligérance à Franco et l’envoi d’un ambassadeur à Burgos, le secrétaire de l’UD déclarait que le « sort de la classe ouvrière française se (jouait) dans les tranchées de Barcelone » (La Tribune, 25 janvier 1939). Marcel Thibaud rapprochait cette complaisance pour Franco de la politique de « répression » anti-ouvrière pratiquée à la suite de la grève du 30 novembre 1938 (« Le meeting de l’U.D. des Syndicats C.G.T. de la Loire », La Tribune, 10 mars 1939)/


Marcel Thibaud fut réélu conseiller d’arrondissement dans le canton Nord-Est de Saint-Étienne en 1937, avec 6 269 voix sur 10 508 suffrages exprimés. Son principal adversaire avait été le candidat du PPF Oscar Mériaux* qui n’avait obtenu que 4 189 suffrages. Sa situation au conseil d’arrondissement lui servit de tremplin électoral pour les élections législatives partielles de juin 1938.

Le passage au Sénat d’Antoine Pinay ayant libéré un siège de député, le parti communiste, en présentant Marcel Thibaud, espérait enfin réussir sa percée. Faute de candidats locaux d’envergure, la droite lui opposa Raymond Laurent, ancien président du conseil municipal de Paris.

Au cours d’une campagne très agitée, Thibaud mit l’accent sur son œuvre au conseil municipal de Saint-Étienne. Il n’en vit pas moins reculer ses voix par rapport aux scores réalisés en 1936 et 1937 : il ne recueillit plus, en effet, au premier tour, que 4 711 voix. Il avait perdu 1 150 voix sur 1936, malgré la venue des ténors de son parti. En effet, la campagne agressive à laquelle se livra le Parti communiste - protège-cahier donné aux enfants par Marcel Thibaud « le grand camarade », venue de 18 députés communistes - et dont se gaussa Pétrus Faure - « Il ne manquait plus que de la publicité par avion, dit-il. On se serait cru à Marseille ! » — aliéna certainement des voix à Marcel Thibaud : La victoire de Marcel Thibaud au second tour n’en semblait pas moins certaine, les partis de gauche ayant rassemblé 10 592 voix au premier tour, la droite 6 993 seulement. De plus, Raymond Laurent, le candidat du Parti démocrate populaire (PDP), recevait les suffrages tout de même encombrants du Parti Populaire Français (Oscar Mériaux*) et du Parti social français (PSF), réincarnation, pour Le Cri du Peuple, de la ligue dissoute des Croix de Feu, avec Auguste Roux. Pourtant, Thibaud fut encore battu par plus de 1 000 voix. En effet, faisait observer le commissaire spécial, « dans le département de la Loire, il existe une prévention particulièrement vive contre le Parti communiste et on a observé aux élections législatives de 1936, ainsi qu’aux élections cantonales d’octobre 1937, que la discipline n’était pas observée en faveur du candidat du Parti communiste : bien au contraire, je suis convaincu qu’un certain nombre d’électeurs, qui ont voté au premier tour pour le candidat SFIO ou pour le candidat républicain socialiste, ou bien s’abstiendront ou bien voteront pour Monsieur R. Laurent pour barrer la route à M. Thibaud » (Arch. Dép. Loire, 3 M 80, 16 juin 1938). D’autre part, Raymond Laurent était une « bête politique », un orateur redoutable. Il arriva en tête au second tour. Certes, avec 9 730 suffrages, il était loin des résultats établis en 1936 par Antoine Pinay, « mais il est vrai, reconnaissait le Préfet, que M. Pinay devait ce résultat considérable de voix à son heureuse action régionale, alors que Raymond Laurent, il y a un mois, était totalement inconnu des électeurs de la 1ère circonscription » (Arch. Dép. Loire, 3 M 80, 20 juin 1938). Quant à Marcel Thibaud, il faisait un total de voix inférieur à celui qu’il avait réalisé dix-huit mois plus tôt.

Ces élections avaient coïncidé avec l’affaire Garnier-David, expression paroxystique des luttes de tendances au sein de la CGT réunifiée. André Garnier, secrétaire du syndicat du Bâtiment, qui avait quitté le Parti communiste en 1937 et rejoint la minorité, fut rendu responsable moralement de la mort d’un chef de chantier à la suite d’une altercation lors de l’élection de délégués syndicaux. Alors que les minoritaires réclamaient que l’UD prît la défense d’un syndicaliste emprisonné, la majorité s’y opposa, sous prétexte qu’elle réprouvait les méthodes violentes de Garnier. Le Courrier de l’Ondaine estimait, dans son numéro du 11 juin 1938, qu’en réalité les communistes n’avaient rien fait pour aider Garnier parce qu’ils ne voulaient pas qu’il fût libéré pendant la campagne électorale de Marcel Thibaud.

Au IIIe congrès de l’UD unifiée en juin 1939, Thibaud fut reconduit dans ses fonctions par une large majorité.

Rappelé à l’activité au moment de la déclaration de guerre, il est mobilisé à l’Atelier de Construction de Roanne (6 septembre 1939), affecté le même jour à la 219° Cie de renforcement. Renvoyé dans ses foyers, sans affectation le 14 septembre, il est rappelé à nouveau et envoyé au CMT8, le 27. Dirigé sur le COAT4 à Coutras le 31 octobre, il est affecté au 7° régiment du Train à Amiens le 21 mars 1940 et démobilisé le 11 juillet.

Après la signature du Pacte germano-soviétique et la prise de position du bureau de la CGT préludant à l’exclusion des communistes, qui fut prononcée officiellement le 14 janvier 1940, les minoritaires de la Loire exprimèrent le vœu que Thibaud et l’ensemble de la CE de l’UD démissionnent en bloc. Après la dissolution de l’UD, les membres de la commission exécutive furent arrêtés à la suite d’une réunion clandestine à Saint-Jean-Bonnefonds. Thibaud, qui était mobilisé à la CORA 4. 201ème Compagnie, à Pimpine Saint-Libard, près de Castillon-sur-Dordogne (Gironde), fut déchu de ses mandats de conseiller municipal et de conseiller d’arrondissement par arrêté du conseil de préfecture interdépartemental de Lyon du 6 février 1940, en application de la loi du 20 janvier 1940. Envoyé, malgré son âge, jusqu’à Amiens, il fit toute la retraite.

Après sa démobilisation, le 10 juillet 1940, il fut arrêté chez sa mère, à Unieux, le 21 ou le 22 juillet 1940 et incarcéré à la prison départementale de Saint-Etienne. Assigné à résidence par un arrêté préfectoral du 17 juillet 1940, en application d’un décret du 18 novembre 1939, au Centre de séjour surveillé de Saint-Angeau, près de Riom-ès-Montagne (Cantal), il fut en définitive interné au camp de Mons, près d’Arlanc (Puy-de-Dôme).

Un tract du Groupement de Défense des femmes d’emprisonnés appelait les camarades, les femmes et les mères des métallurgistes arrêtés, dont Marcel Thibaud, à venir réclamer leur libération à la mairie de Saint-Etienne le 24 août 1940.

Thibaud fut envoyé au camp de Nexon (Haute-Vienne), puis au Centre de Séjour Surveillé de Djelfa (Algérie), le 1er décembre 1940, où « la nourriture était exécrable », rappelait Marcel Thibaud après son retour à Saint-Etienne » (« Marcel Thibaud nous revient d’Algérie », Le Cri du Peuple, 22 septembre 1944). Ayant réussi à faire passer un rapport à l’extérieur, les internés furent, à la suite d’une inspection, transférés au camp de Bossuet (Oran) où la nourriture était également insuffisante. Pour défendre leurs droits face à un commandant de camp tout aussi brutal que celui de Djelfa, les internés durent élire une direction chargée de les représenter. Ils ne furent libérés que le 13 mai 1943, à la suite de l’intervention des députés communistes et des syndicats. Rien n’étant prévu pour les recevoir, ils durent coucher à l’asile de nuit « La Bouchée de pain » à Alger (Interview du 12 juillet 1975). Sur les ondes de Radio-Alger, le 7 juin 1943, Marcel Thibaud appela les travailleurs de la Loire à lutter contre l’ennemi « en sabotant les machines, loupant les pièces, travaillant au ralenti », et en refusant d’aller travailler en Allemagne (J. Sanguedolce, Parti pris pour la vie, op. cit., p. 145). La Vie Ouvrière clandestine comptait également recueillir son opinion.

Rentré d’Algérie le 16 septembre 1944 sur l’ordre du Gouvernement provisoire de la République, il reprit, malgré la maladie, la responsabilité de secrétaire général de l’UD qu’il occupait en 1939.

Il lança immédiatement la bataille de la production dont il dénonçait le sabotage par une « cinquième colonne » au service des « trusts » (Le Cri du Peuple, 14-15 octobre 1944) dans laquelle il classait les anciens minoritaires de la CGT. Il préconisait en revanche l’unité d’action avec la CFTC, prélude, dans son esprit, à une fusion des deux syndicats qui irait de pair avec les tentatives d’union avec le Parti socialiste lancées par le Parti communiste à la veille des élections municipales et cantonales. Bien plus, il appelait les ouvriers à laisser de côté provisoirement les revendications salariales, pour travailler la main dans la main avec les patrons à la reprise de la production : « Il n’y a plus que des patriotes de la production », lançait-il au congrès des industries de guerre du 25 novembre 1944 qui rassemblait, à l’appel de la CGT, ouvriers, ingénieurs, techniciens et patrons. Ce rapprochement déboucha sur la création, le 6 février 1945, d’un Comité départemental de production coprésidé par Thibaud et par Allier, vice-président de l’Association syndicale du patronat de la métallurgie de la Loire. Marcel Thibaud dut cependant composer avec le mécontentement de la base face aux problèmes de ravitaillement en appelant à une grève générale de 24 heures, le 23 mai 1945, pour canaliser des arrêts de travail spontanés attribués à des « saboteurs ».

Après l’éviction des ministres communistes en 1947, Marcel Thibaud changea de registre. Il attribuait désormais les grèves non au « chef d’orchestre clandestin » qu’évoquait Ramadier, mais au mécontentement bien réel des ouvriers (Le Patriote, 11 juin 1947). Il encouragea donc les grévistes de novembre 1947 à poursuivre leur mouvement, quitte à s’opposer au vote à bulletins secrets que réclamait la CFTC. Le 29 novembre 1947, il était en tête, aux côtés des élus communistes, de la « marche sur Saint-Etienne » qui opposa violemment les grévistes, lancés à l’assaut de la préfecture, aux forces de l’ordre. Après l’échec des grèves de novembre 1947, Thibaud se mit à appeler à la prudence, recommandant aux syndicats de s’en tenir à des arrêts de travail de très courte durée et d’accepter toutes les concessions qu’ils pouvaient arracher au patronat, si minimes fussent-elles. Cela ne pouvait que favoriser le retour à l’unité d’action avec la CFTC et même avec les scissionnistes de FO. Cette unité d’action devait être bientôt battue en brèche par la violente grève des mineurs de 1948. Thibaud n’en persista pas moins à militer pour l’unité d’action que freinait la politisation excessive de l’UD-CGT dont le secrétaire général appelait ouvertement les travailleurs à voter, à l’élection législative de 1952, pour le candidat communiste, un « ouvrier » comme eux (Marcel Thibaud, « Etre honnête avec les travailleurs et dénoncer leurs ennemis », Le Patriote, 23 avril 1952). Il s’inquiétait toutefois des répercussions sur les syndicats du malaise créé par l’échec des grèves de novembre 1947 et de la grève des mineurs de 1948, et amplifié par la crise qui affectait le PC depuis 1952 : les effectifs de l’UD étaient passés de 96 000 en 1947 à 23 118 dès 1951. Dès 1948, les répercussions financières de cette baisse des effectifs avaient obligé la direction à augmenter les cotisations syndicales, ce qui n’allait pas sans mécontenter la base : lorsque Thibaud, pour justifier cette hausse, eut commis la maladresse d’invoquer les hauts salaires dont bénéficiaient les mineurs, leurs délégués quittèrent la salle du 8e congrès de l’UD aux cris de : « A la Mine ! A la Mine, on embauche " (Arch. Dép. Loire, 97 VT 49. RG, Saint-Etienne, 19 avril 1948). L’UD dut même renoncer à organiser son congrès annuel en 1951. Nombre de responsables syndicaux à qui Thibaud reprochait leur démobilisation en venaient à incriminer l’excessive subordination de la CGT aux mots d’ordre du Parti communiste et à douter du bien fondé d’une propagande fondée sur l’exaltation du modèle soviétique. Ces difficultés n’ont pu qu’encourager Marcel Thibaud dans la recherche de l’unité d’action avec la CFTC et FO.

Thibaud fut rétabli dans ses fonctions de conseiller municipal par décision du CDL, le 24 août 1944. S’il figurait (en 33° position) sur la liste présentée par le PCF le 29 avril 1945, il ne fut pas réélu le parti n’obtenant que 13 sièges sur 36. Thibaud ne figura ni sur la liste que conduisait Claudius Buard le 19 octobre 1947, ni sur celle emmenée par Michel Olagnier, le 26 avril 1953. Par contre, il se retrouva en deuxième place le 8 mars 1959, derrière M Olagnier, et élu à nouveau dans l’assemblée municipale que présidait Alexandre de Fraissinette depuis 1947.

En 1956, il fut enfin élu député de la Loire avec 77 172 voix sur 407 348 inscrits, 338 433 votants et 328 981 suffrages exprimés, contre 71 110 au Républicain Indépendant Antoine Pinay. Ces résultats traduisaient un tassement des voix du PCF par rapport à 1951. C’était le résultat de l’éviction de Marius Patinaud, député sortant, et du succès de la liste d’Union des Gauches, qui se réclamait de Mendès-France

Thibaud ne fut pas réélu en 1958, le rétablissement du scrutin d’arrondissement aidant. Candidat dans les cantons Nord de Saint-Etienne, il n’obtint au 1er tour que 8 564 voix sur 55 876 inscrits et 35 143 votants, soit 24%, contre 9 444 à Alexandre de Fraissinette, remplaçant du radical « moricien » Michel Durafour qui jouissait du soutien des classes moyennes et d’une partie des notables. Bien qu’il n’eût aucune chance de l’emporter au 2ème tour, Marcel Thibaud se maintint face au candidat de la gauche, qu’il ;accusait d’avoir pactisé avec le général de Gaulle, Michel Soulié, radical « valoisien », et fut battu avec 8 089 voix sur 40 309 votants, soit 20,33%, contre 13 434 à Jean-Louis Chazelles, candidat du MRP, qui avait bénéficié de l’appui de l’UNR et des voix de l’extrême droite, et 10 642 à Durafour.

Marcel Thibaud se présenta encore dans la même circonscription à l’élection législative du 18 novembre 1962. N’ayant obtenu que 6 629 voix sur 45 146 inscrits et 28 533 votants, contre 8 156 au maire de Saint-Étienne, Alexandre de Fraissinette, il se désista en faveur de ce dernier pour enrayer la vague gaulliste.
À l’issue du congrès de l’UD-CGT, les 24 & 25 mars 1956, et en raison de son élection comme député, Marcel Thibaud fut remplacé au secrétariat de l’UD par Joseph Sanguedolce. Il retrouva sa fonction lors du congrès des 5 & 6 mars 1960 et fut réélu jusqu’au Congrès d’avril 1966. Il céda à nouveau le secrétariat à Sanguedolce en mars 1968. Il était toujours président de l’UD dans les années soixante-dix. Il reçut en 1974 la médaille d’or de la Fédération des œuvres laïques.

Marcel Thibaud a eu pour épouses successivement Jeanne Champommier, dont il eut un fils, Jacques, né le 31 juillet 1920 à Saint-Étienne (Loire), chauffeur de taxi, inscrit au Parti communiste, et Madame Robert, née Chamblas, qu’il épousa le 6 octobre 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article132399, notice THIBAUD Marcel par Jean Lorcin, Jean-Michel Steiner, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 27 octobre 2022.

Par Jean Lorcin, Jean-Michel Steiner

Marcel Thibaud
Marcel Thibaud
Collection du Gremmos (Loire)

ŒUVRE : Le Cri du Peuple, 28 décembre 1944 (« Ils sont au combat ! ... »), 17-18 février 1945 (« Le problème du ravitaillement peut être résolu ! »), 25 mai 1945 (« Vigilance ! »). - Le Patriote, 14 juin 1945 (« Les Français font leur devoir »), 18 juillet 1946 (« Avec l’appui des honnêtes gens, nous écraserons le marché noir »), 31 mars 1951 (« Une seule voie : l’action »), 23 avril 1952 (« Etre honnête avec les travailleurs et dénoncer leurs ennemis »), 3 mars 1953 (« Nous pouvons arrêter la crise économique et redonner de l’activité à nos industries »), 7 avril 1954 (« Les complices du gouvernement et du patronat prennent l’offensive contre les travailleurs ». - Le Travailleur, organe officiel de l’UD des Syndicats de la Loire, juillet-août 1947 (« La CGT donne une bonne leçon ».

SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 270 536. — Arch. Nat. F7/13026, 13035, 13116, 13121, 13125, 13129. — Arch. Dép. Loire, 3 M 70, 72, 73, 75, 77, 80, 240 ; 4 M 126, 127, 128, 129, 588 ;10 M 187 ; M 541 (dossiers politiques 1920-1925) et 1974 ; 2 W 16-18, 24, 95, 108-109 ; 85 W 94-95, 97-98, 103, 141, 143, 154, 160, 198-200, 203-204, 206 ; 97 VT 47-49 ; 199 VT 4, 46 ; 342 VT 1 ; 633 VT 19 ; 20 J 38, 44-45, 61. - Registres matricules : 47NUM_1R17051916 &. — Notes de Maurice Moissonnier sur le journal de grève de Henri Coron, membre de la direction de la MFAC (3 août - 12 novembre 1937). — Articles cités. — Le Cri du peuple, 1927-1939 ; 22 septembre (« Marcel Thibaud nous revient d’Algérie »), 30 septembre-1er octobre, 6 (« Marcel Thibaud se marie »), 14-15, 16 et 30 octobre, 13 et 27 novembre 1944 ; 28 décembre 1944 ; 13-14 janvier, 8 et16 février, 21 mai, 21-22 juillet 1945 (« Les premiers Résistants ») ; 11 octobre 1946. — La Tribune républicaine, 1er et 2-3 mai, 29 avril, 18 juillet, 3 août 1936 ; 1937-1939 ; 27 octobre 1957, 25 septembre 1958. — La Tribune. - Le Progrès, 14 février et 20 avril 1964. — La Loire républicaine, 1934, 14 et 20 juin 1938, 23 juillet 1940 (« On arrête Marcel Thibaud adjoint déchu »). — Le Mémorial de la Loire, 29 avril et 3 août 1936, 1938-1939. - Le Nouvelliste, 1er mai 1936. — Le Courrier de l’Ondaine, 6 mars 1937, 11 juin 1938. — La Voix syndicaliste, 1938. - La Vie Ouvrière clandestine, 26 juin 1943. — Le Travailleur, organe officiel de l’UD des Syndicats de la Loire, juillet-août 1947. — Le Patriote, 9 et 16 octobre 1944 ; 22 et 25 avril, 23 juillet 1945 ; 6 et 11 juin, 18 juillet, 17 août 1946 ; 11 juin, 6 et 20 septembre, 1er et 8 décembre 1947 ; 14 octobre 1949, 31 mars 1951 ; 23 avril 1952 3 mars, 23 avril 1952, 3 et 9 novembre 1953, 9 mars 1954 ; 21 et 28 novembre, 1er décembre 1958. — La Dépêche, 8 janvier 1945, 1er décembre 1947, 14 octobre 1949, 14 février et 7 avril 1964. — Le Peuple, 13 avril 1946. — L’espoir, 10 août 1946, 1er décembre 1947, 14 février et 20 avril 1964. — Le Travailleur, organe officiel de l’UD des Syndicats de la Loire, juillet-août 1947. —L’Écho, 1er décembre 1947. — L’Eclair, 28 novembre 1958. — Le Dauphiné libéré, 7 décembre 1963 ; 29 février, 19 avril et 11 mai 1964. — Centre Dimanche - Le Progrès, 26 avril 1964. - Les Echos de la Burle, n° 42 - 5e année, pp. 10-13 (« Philibert Besson. 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ICONOGRAPHIE : Arch. Dép. Loire, 199 VT 46. Election législative du 2 janvier 1956. Liste du PCF. - Le Cri du Peuple, 22 septembre 1944 (« Marcel Thibaud nous revient d’Algérie »). - Le Dauphiné libéré, 7 décembre 1963. — J. Sanguedolce, Parti pris pour la vie : l’aventure des hommes, op. cit., p. 89, 119, 155, 158-159, 170-171, 177, 192, 213, 228.

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