Par Justinien Raymond
Né à Anzin (Nord) le 9 mars 1864 ; mort à Fluquières (Aisne) le 5 décembre 1949 ; ouvrier mineur, puis ouvrier métallurgiste, militant socialiste du Nord ; maire d’Anzin.
Gustave Thiétard était fils d’un ouvrier mineur qui déclara ne pas savoir signer son nom après la rédaction de l’acte de naissance de son fils. Les deux ouvriers mineurs qui l’assistaient comme témoins firent la même déclaration. À l’âge de onze ans, Gustave était orphelin complet et à la charge d’un oncle. À treize ans, il descendit à la fosse Saint-Louis : il travailla au fond pendant quatre ans et perdit son tuteur. Recueilli par un autre oncle, il travailla dans une usine métallurgique.
C’est donc par une réaction de classe que Thiétard vint au socialisme : entré jeune dans l’action syndicale, il devint secrétaire de son organisation et fut congédié. Comme d’autre part il luttait contre la municipalité radicale d’Anzin, il fut mis à l’index et dut se faire colporteur de journaux : Le Journal de Denain, de Basly, La Réforme du Nord, de Giard. Il fut un des premiers militants socialistes de l’arr. de Valenciennes et, en 1890, il fonda le premier groupe socialiste d’Anzin. Il fut aussi un des premiers à affronter les compétitions électorales. Candidat au conseil général dans le canton Nord de Valenciennes en 1898, il échoua, mais recueillit 7 700 voix. En 1901, le même canton l’envoya siéger au conseil d’arr., mais il fut battu en 1907. En 1900, il fut élu conseiller municipal d’Anzin et battu en 1904. En 1912, il fut réélu par 1 933 voix et devint maire d’Anzin, ville ouvrière de 7 500 habitants. Il perdit son écharpe en 1919, mais la reprit en 1924 et la conserva jusqu’en 1940.
Par Justinien Raymond
SOURCES : Arch. Dép. Nord 154 M 66, 70, 74, 75, 76, 77. — Arch. Mun., État civil Anzin et renseignements fournis par le maire de la ville. — L’Humanité, 23 mai 1912.