THIRIOT Edmond, Désiré

Par René Lemarquis

Né le 16 septembre 1877 à Romilly-sur-Seine (Aube), mort le 6 octobre 1944 à Romilly-sur-Seine ; fabricant de tissus élastiques ; maire communiste de Romilly-sur-Seine.

Avant 1914, Edmond Thiriot fut militant socialiste et, après la guerre, secrétaire du Parti socialiste SFIO de Romilly. En avril 1919, il fut un des délégués de l’Aube au congrès national du parti. Il mena la liste socialiste qui fut élue au premier tour des élections municipales de Romilly en décembre 1919 et devint maire de cette ville. Il avait, peu avant, été candidat aux élections législatives et avait recueilli 11 037 voix sur 68 989 inscrits.

Élu à la vice-présidence du congrès fédéral de février 1920, Edmond Thiriot fut délégué au congrès de Strasbourg. Il se prononça pour la IIIe Internationale et entra au comité exécutif du Parti communiste au congrès fédéral du 30 janvier 1921 et au premier conseil d’administration de « l’Émancipatrice ». Il fut encore délégué au congrès national du PC à Marseille en décembre 1921. Réélu au comité exécutif de l’Aube aux congrès fédéraux du 30 août 1922 et du 14 janvier 1923, il représenta une nouvelle fois sa fédération au congrès national de Lyon, janvier 1924.

En mai 1922, Edmond Thiriot se présenta au conseil général dans le canton de Romilly ; il recueillit 1 568 voix mais ne fut pas élu. Il fut candidat aux élections législatives de 1924 sur la liste du Bloc ouvrier et paysan (voir Célestin Philbois*) et recueillit 9 840 voix sur 67 255 inscrits. Il dirigea encore la liste du BOP aux élections municipales de mai 1925 mais fut le seul élu de la liste, battant par 1 570 voix contre 1 545, le socialiste René Valdemar*, tête de liste du Cartel des gauches, qui l’emporta. Après cette élection, Thiriot semble avoir abandonné son activité politique et on lui reprocha dans le Parti communiste de ne plus assister aux réunions du conseil municipal.

En août 1932, Louis Pageot* écrivait de lui, en s’adressant à René Plard* fraîchement exclu du parti : « Sa nouvelle situation l’a forcé à nous quitter (...) mais il nous a quitté proprement. » Edmond Thiriot était devenu en effet un petit patron qui présidait le groupe commercial local et était membre de la Chambre de commerce de l’Aube. En octobre 1934, cédant à des pressions de la presse conservatrice de l’Aube (L’Express et La Tribune), il fut candidat indépendant au second tour des élections cantonales contre le socialiste Jacques Grumbach* considéré par lui comme « un élément étranger à l’Aube ». Edmond Thiriot fut battu, n’obtenant que 1 717 voix contre 2 767 à Grumbach. René Plard jugea ainsi son attitude : « Thiriot, par une fantaisie assez tardive, voulait souiller tout un passé de vie politique exemplaire (...) d’un homme qui fut porte-drapeau de la classe ouvrière » et rappela qu’il ne fut jamais lié aux « Amis du Rappel », ayant refusé de lui remettre ses pouvoirs sur l’imprimerie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article132490, notice THIRIOT Edmond, Désiré par René Lemarquis, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 8 décembre 2012.

Par René Lemarquis

SOURCES : La Défense des travailleurs et le Travailleur, 1919-1920. — La Dépêche de l’Aube, 1920-1925, août 1932. — Le Rappel, octobre 1934.

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