Par Justinien Raymond, Nadia Ténine-Michel
Né le 31 mai 1893 à Saint-Quentin (Aisne), mort le 2 mai 1969 à Eaubonne (Val d’Oise) ; ingénieur du gaz ; maire socialiste de Saint-Gratien (Seine-et-Oise) ; député.
Fils d’un monteur-mécanicien originaire de Belgique, Charles Thonon fréquenta le lycée de Saint-Quentin et obtint le grade de bachelier ès sciences avant de passer six ans sous les drapeaux. Il fut plusieurs fois blessé pendant la Première Guerre mondiale. Devenu ingénieur, il entra à la Compagnie du gaz de Paris.
Très jeune, Charles Thonon adhéra au Parti socialiste SFIO et milita dans les localités qu’il habita successivement, notamment en Seine-et-Oise. De 1925 à 1929, il fut conseiller municipal de Groslay. Candidat sans succès aux élections municipales de 1929, il se présenta également au conseil d’arrondissement dans le canton d’Écouen en 1934. En 1935, il devint maire de Saint-Gratien.
A trois reprises, Charles Thonon fut candidat aux élections législatives dans la 4e circonscription de Pontoise. En 1928, il y obtint 2 159 voix sur 27 641 inscrits et se retira. En 1932, sur 32 299 inscrits, il recueillit 4 067 voix, derrière le député sortant de droite, Patenôtre-Desnoyers, et deux candidats radicaux qui se retirèrent, et devant le communiste Eugène Fournier*. Au second tour, Charles Thonon rassembla 7 585 voix, le communiste 3 298, mais le député sortant fut réélu. En 1936, il obtint 6 358 voix sur 35 208 inscrits, derrière Patenôtre-Desnoyers mais devant Fournier, communiste et Blum, radical-socialiste qui se désistèrent pour lui. Charles Thonon l’emporta enfin sur son rival par 16 276 voix contre 14 790.
Signataire de la déclaration de Gaston Bergery, également député de Seine-et-Oise, Charles Thonon vota le 10 juillet 1940, à Vichy, pour la délégation de pouvoirs au maréchal Pétain. Il resta maire de Saint-Gratien mais ne participa pas davantage au régime de Vichy. Révoqué de sa fonction municipale à la Libération, il fut exclu du Parti socialiste. Charles Thonon qui tint des réunions publiques locales pour se défendre fut élu conseiller municipal en 1945. Le conseil de préfecture annula l’élection car il était inéligible à la suite de son vote du 10 juillet 1940.
Par Justinien Raymond, Nadia Ténine-Michel
SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Arch. Dép. Seine-et-Oise, 2 M 11/18, 11/25, 16/19, 16/25, 30/36, 2 M 30/62, 1 W 1031. — Jean Jolly, Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, Paris, PUF, 1960-1977. — Compte rendu du congrès socialiste extraordinaire (Paris, novembre 1944). — Ph. Burrin, La Dérive fasciste, Seuil, 1986. — Notes d’É. Fruit.