TIBERGHIEN Pierre

Fils d’un industriel, Pierre Tiberghien fit ses études au collège du Sacré-Cœur de Tourcoing puis entra au séminaire Saint-Sulpice de Paris. Ordonné prêtre le 30 juin 1906, il acheva ses études de théologie à Rome et obtint les grades de licencié en sciences bibliques et de docteur en théologie. Durant ses études, il découvrit, sous l’influence du Père Rousselot, la question sociale et saint Thomas d’Aquin. A son retour à Lille, il fut nommé professeur de théologie, mais son activité s’étendit à la faculté libre de médecine et pharmacie où il enseigna la déontologie médicale, et à la faculté de droit où il se chargea des cours de morale professionnelle. Il allait enseigner pendant quarante-sept ans à l’université catholique. Ses cours furent publiés sous les titres de « Dépendance et liberté », « Sens chrétien et vie sociale », « Doctrine catholique et politique », etc.

Membre du Sillon, Pierre Tiberghien fut, avec Eugène Duthoit* et Léon Verschaeve, à l’origine des Semaines sociales de France et devint membre en 1912 du comité d’organisation. Pendant la Première Guerre mondiale, il fut officier-interprète auprès de l’armée britannique ce qui lui valut d’être décoré de la Croix de guerre et de la DMC britannique.

Pierre Tiberghien joua également un rôle de premier plan dans l’éveil de l’action catholique et de l’apostolat des laïcs dans le Nord. De 1912 à 1935, il fut aumônier diocésain de l’Action catholique de la jeunesse française et s’intéressa aux débuts de la Jeunesse étudiante chrétienne, de la Jeunesse ouvrière chrétienne et de la Jeunesse agricole catholique. Il s’orienta d’ailleurs vers la JOC mais n’eut pas le temps de s’en occuper personnellement. De nombreuses brochures témoignent de son action dans le domaine catholique : Pour servir, L’Action catholique, Expériences passées et vues d’avenir (1945).

Fondateur à Lille de l’École missionnaire d’action catholique et d’action sociale (EMACAS), rédacteur de plusieurs commentaires des grandes encycliques sociales de Léon XIII, Pie XI et Pie XII, il influença beaucoup de militants, dont de nombreux prêtres ouvriers, les sensibilisant à la question sociale qui était son principal souci.

Après la Seconde Guerre mondiale, Pierre Tiberghien resta aumônier à l’université catholique et, en 1955, fut nommé chanoine. Il fut aussi professeur honoraire aux facultés libres de Lille et prélat. Il se retira dans sa famille à Tourcoing à partir de 1955.

Pionnier de l’action catholique, à la fois apôtre et doctrinaire de ce mouvement, Pierre Tiberghien fut aussi l’ami de l’écrivain Maxence Van der Meersch et eut une importante correspondance avec Jean Rostand. Il a laissé quelques œuvres, dont La Science mène-t-elle à Dieu  ? (1935), Médecine et morale, et une brochure Comment se cultiver ? qui connut de nombreuses rééditions.

S’agit-il de Pierre Tiberghien vicaire à l’église Saint-Nicolas de Wasquehal en 1929 ?