TONNELLIER Rodolphe [TONNELLIER Jean-Baptiste, Rodolphe]

Son père, Hilaire Tonnellier, était fabricant de fouets, et sa mère, née Marie Thuillier, sans profession. Sa famille d’origine picarde revint dans la Somme à Villers-Bretonneux où Rodolphe Tonnellier fréquenta l’école communale. Puis il poursuivit ses études au lycée et à l’École normale d’Amiens dont il sortit instituteur. Il obtint le brevet supérieur en 1906 et devint instituteur adjoint, exempté de service militaire pour faiblesse générale. En 1908, il fut nommé professeur adjoint de lettres à l’EPS de Calais (Pas-de-Calais), avant d’être nommé à l’École normale d’instituteurs d’Amiens.

Déclaré apte au service militaire en décembre 1914, il fut affecté en février 1915 dans la seconde section des infirmiers. Il ne resta pas longtemps aux armées, car il fut évacué en novembre 1916 pour maladie dans un hôpital auxiliaire d’Amiens. Déclaré inapte en 1917, il termina la guerre dans les services auxiliaires et ne fut démobilisé qu’en juillet 1919.

Rodolphe Tonnellier qui s’était déjà investi dans le militantisme au Parti socialiste SFIO depuis 1910, se lança alors dans l’action politique. Avec deux autres professeurs, Bernard-André et Louis Lebel, avec l’avocat Léon Thoyot et avec Alexis Mailly, il constitua l’équipe dirigeante de la Fédération socialiste SFIO, au lendemain de la scission de 1921. Membre de la commission administrative, rédacteur au Cri du peuple, il fut en outre secrétaire de la Fédération de la Somme de la Ligue des droits de l’Homme.

Porte-drapeau de la SFIO à de nombreuses consultations électorales, Rodolphe Tonnellier fut élu conseiller d’arrondissement du canton d’Amiens Sud-Est (1925) et conseiller municipal d’Amiens (complémentaire, 1926). Il échoua par contre aux cantonales en vue de la nomination au conseil général en 1928 (Amiens-Sud-Est) et en 1929 (arrondissement de Montdidier), et fut devancé de très peu par le républicain De Lupel lors des élections législatives de 1928 dans la circonscription de Montdidier (5 141 voix contre 5 387 sur 12 459 votants).

Il venait de se marier le 19 février 1928 à Amiens, avec Thérèse Agisson (1898-1988), institutrice, fille d’instituteur. ils eurent au moins un fils,

et Pierre Renaudel. Député sortant, il se présenta aux législatives de 1936 sous l’étiquette USR. Arrivé en tête des candidats de gauche au premier tour grâce à sa forte popularité, il bénéficia du désistement des candidats du Front populaire et recueillit 6 037 voix mais fut malgré tout devancé au second tour du scrutin par son vieux rival, Brille, qui fut élu avec 6 129 voix sur 12 350 votants. Rodolphe Tonnellier cessa dès lors de militer.