TORRACINTA Jacques, Alexandre, Hector [Seine-Maritime]

Fils d’un commerçant d’origine corse, Jacques Torracinta était inscrit maritime au Havre où il se maria le 13 février 1934 avec Marguerite Marchand. Membre du Parti communiste et du syndicat unitaire (CGTU) des Marins du Havre, il participa aux négociations qui aboutirent à la fusion des organisations unitaire et confédérée en décembre 1935. Le bureau élu à cette occasion était composé de Pierre Poumarat ex confédéré (secrétaire), Augustin Gruenais ex unitaire (secrétaire adjoint), Jules Méret ex confédéré (trésorier), Jacques Torracinta (trésorier adjoint) et Jean Roulier ex unitaire (archiviste).

Après le départ de Poumarat, le syndicat CGT des Marins du Havre se dota en mars 1937 d’une direction dominée par les militants communistes, Gruenais (secrétaire), Rémy Burel, Louis Favennec et Émile Bintot (secrétaires adjoints), Pierre Guinard (trésorier), Torracinta (trésorier adjoint) et Jean Roulier (archiviste).

Chargé de la gérance du journal fédéral L’Inscrit maritime, arrêté pendant la grève du 30 novembre 1938, condamné pour violence et voies de fait à huit jours de prison le 19 décembre, il quitta brusquement le PCF et la CGT pour fonder début 1939, un syndicat autonome des Marins du Havre dont il fut élu secrétaire.

Sous l’Occupation, Jacques Torracinta partit travailler en Allemagne dans le cadre de la relève en janvier 1942. À son retour, il se rallia au Rassemblement national populaire et donna des conférences, écrivit des articles pour raconter sa « conversion : « Pourquoi j’ai quitté le Parti communiste et pourquoi je suis devenu collaborationniste ». Il écrivait : « Je reviens d’Allemagne, j’ai vu ce que l’Allemagne national-socialiste a fait pour la classe ouvrière. ». D’après Roger Le Marec, il aurait rejoint par la suite la milice de Darnand.

Fin 1944, il quitta l’hexagone pour l’Algérie où il se remaria à Orléansville le 4 août 1952 avec Madeleine Billu.

Jacques Torracinta mourut à Montebourg à l’âge de 85 ans.