TORRE Noël, Charles

Par Jacques Girault

Né le 24 décembre 1899 à Brignoles (Var), mort le 5 août 1972 à Toulon (Var) ; éleveur ; militant socialiste dans le Var ; conseiller municipal de Brignoles.

Fils d’un berger, Noël Torre ne reçut pas de sacrements religieux et obtint le certificat d’études primaires. Il fut mobilisé dans l’Infanterie à la fin de la Première Guerre mondiale. Éleveur de moutons (d’où les indications variant selon les sources entre négociant et berger), dirigeant du syndicat des éleveurs d’ovins, candidat sur la liste "des jeunes" aux élections municipales de Brignoles, il obtint, le 5 mai 1929, 395 voix sur 1 196 inscrits.

Il se maria en avril 1932 à Néoules (Var). Le couple eut trois enfants. Veuf, il se remaria en mars 1937 à Brignoles.

Libre-penseur, coopérateur, membre du syndicat agricole, membre du Parti socialiste SFIO depuis 1926, représentant de la section de Brignoles au congrès de l’arrondissement du 13 décembre 1931 pour les élections législatives, resté au Parti socialiste SFIO après la scission de 1933, il devint membre du comité fédéral au congrès du 3 décembre 1933 et représenta souvent par la suite la section dans des meetings. Sur la liste "d’unité d’action des intérêts brignolais", conduite par le communiste Charles Gaou, il obtint, le 18 novembre 1934, 373 voix sur 1 251 inscrits, et le dimanche suivant, 397 voix. L’année suivante, il devint secrétaire du groupe antifasciste de la région brignolaise et secrétaire de la section socialiste SFIO de Brignoles. Il fut un des trois candidats socialistes SFIO à l’élection municipale complémentaire de 1937. La presse le décrivait "grand, fortement découplé", à la voix "lente et basse". Le 27 juin, il obtint 357 voix sur 1 384 inscrits et fut élu, le dimanche suivant, avec 519 voix (commissions de l’instruction publique, de l’hygiène, de l’eau, de l’assainissement, des œuvres sociales, de la bibliothèque, délégué à la commission de contrôle des chômeurs). Candidat au bureau de bienfaisance, il obtint, le 11 juillet 1937, deux voix. Toujours membre du comité fédéral, lors du congrès de La Seyne, le 22 mai 1938, il vota contre le rapport moral. A la différence de certains opposants, il ne quitta pas le Parti socialiste SFIO et apporta la contradiction à Marceau-Pivert dans un meeting à Brignoles, le 14 avril 1939.

Mobilisé d’août 1939 à mars 1940, Noël Torre resta seul socialiste au conseil municipal. Il en démissionna le 19 novembre 1939 pour protester contre la position du maire vis-à-vis des conseillers municipaux mobilisés, "devant l’injustice flagrante résultant des allocations militaires". Abonné à L’Atelier et au journal du Rassemblement national populaire, il nia après la guerre avoir adhéré à cette organisation. Arrêté le 27 septembre 1944 à la demande du comité d’épuration, il fut relâché le 24 octobre. Selon sa famille, il participa à des activités de résistance.

Noël Torre quitta Brignoles pour aller gérer une salle de cinéma Rex à Briançon (Hautes-Alpes). Il fut un des fondateurs du syndicat des commerçants qui devint syndicat des industries, commerçants et artisans du Briançonnais. Il le présida de sa création en 1949 au début des années 1960. Il se rallia à l’Union de défense des commerçants et artisans de Pierre Poujade. Membre du bureau départemental de l’UDCA, il en devint le vice-président et fut actif dans la Chambre de commerce de Gap. Il fut plusieurs fois candidat à des élections municipales de Briançon dont celle de 1959, où candidat sur la liste “indépendante“, il obtint 60 voix au premier tour. Il créa le comité de fêtes. Par la suite, il fut directeur d’une maison de repos puis propriétaire d’un restaurant.

Retiré à Toulon, Noël Torre y mourut et fut enterré à Brignoles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article132834, notice TORRE Noël, Charles par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 18 octobre 2016.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 7 32 1, 35 1, 4 M 50, 59 2, 14 M 7 2, 18 M 88, 103, 3 Z 2 12, 3 Z 4 37. — Arch. Com. de Briançon (Aurélie Laporte) et de Brignoles. — Notes de Jean-Marie Guillon et Yvonne Sauve.— Presse locale.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable