TRAMONI Pierre, Didier

Par Antoine Olivesi, Gérard Leidet

Né le 24 mai 1878 à Belvedere Campomoro (Corse), mort le 11 avril 1931 à Marseille ; industriel ; maire socialiste de Septèmes-les-Vallons (Bouches-du-Rhône) et conseiller d’arrondissement du canton de Gardanne.

Après des études secondaires, Pierre Tramoni effectua, des études de pharmacie à Marseille. En 1902, il travaillait chez Mr Durand pharmacien à Roquevaire, village situé dans le bassin minier de Fuveau-Gardanne. Il arriva à Septèmes en 1913, et résidait au hameau des Caillols situé au nord de la commune. Il était fabricant de chaux à Septèmes-les-Vallons, dans cette petite localité née de l’industrie au XIXe siècle, limitrophe de la banlieue nord de Marseille, sur la route d’Aix.

Après la grande guerre, au début des années 1920, la SFIO avait une influence grandissante auprès de la population septèmoise. Cela était dû à la présence de forts effectifs ouvriers dans l’industrie chimique, notamment aux usines Duclos, mais aussi autour des fours à chaux et des carrières. Le Parti socialiste était également influent dans les familles paysannes, encore présentes autour du noyau villageois, mais aussi chez les commerçants, les artisans et les petits entrepreneurs. C’est dans ce contexte social et politique que Pierre Tramoni était devenu un petit industriel qui possédait un four à chaux situé au quartier des Peyrets, l’autre partie nord de la commune.

En mai 1925, Pierre Tramoni fut élu conseiller municipal SFIO, puis maire de cette commune en battant Frédéric Calvin, son adversaire de Droite, entrepreneur de maçonnerie. Son premier adjoint, également SFIO, était Louis Heleine. Il succédait alors à Fernand Durbec, élu maire en 1919, mettant fin ainsi à une période où la vie politique était dominée par le radicalisme, et localement par Marius Brémond, conseiller municipal radical-socialiste depuis 1904.

Il fut réélu en mai 1929 ; Élie Corradi devint alors son premier adjoint.

En juillet 1925, Tramoni fut candidat au conseil général dans le canton de Gardanne mais fut battu par le radical Marius Brémond, n’ayant recueilli que 429 voix. Il échoua également en septembre 1926, pour le conseil d’arrondissement, avec 928 suffrages, mais fut élu, en revanche, le 14 octobre 1928 conseiller d’arrondissement de ce canton avec 1 382 voix sur 3 287 inscrits et 2 365 votants, contre 164 au communiste Jules Caula et 802 au républicain-socialiste Reynier.

Pierre Tramoni assista le dimanche 22 février 1931 à une réunion politique à la salle de la Brasserie de l’exposition située Boulevard du Prado à Marseille. La SFIO avait délégué Vincent Auriol, alors député de la Haute-Garonne, pour évoquer la situation générale du pays et celle du Parti socialiste. Les communistes marseillais avaient dépêché Jacques Duclos pour apporter la contradiction à l’orateur socialiste. Peu après l’intervention de Duclos, un brouhaha immense déborda le président de séance. Après quelques altercations entre militants des deux partis, cinq ou six coups de feu furent déclenchés. La Panique fut générale et une bagarre générale se déclencha dehors. Deux hommes gisaient à terre : un dénommé Rodolphe Carini et… Pierre Tramoni, tous deux sérieusement blessés. L’enquête fut délicate en raison de la confusion qui régnait sur le lieu du drame et de la « passion » qui animait certains protagonistes lors de la réunion. Un dénommé Noël Renucci, placé d‘abord sous mandat d’arrêt, allait comparaître devant les assises.

Ironie du sort, Pierre Tramoni mourut à Marseille, moins de deux mois plus tard, le 11 avril 1931, dans l’exercice de ses fonctions. Alors qu’il se rendait à une réunion publique à Septèmes dans la soirée, il fut renversé par une automobile. Transporté dans une clinique marseillaise, il succomba, au cours de la nuit. Il fut inhumé à Propriano (Corse).

Son adjoint depuis 1929, Elie Corradi, lui succéda. Ce dernier devait administrer la commune à deux reprises, d’abord entre 1931 et 1940, puis de 1944 jusqu’à sa mort survenue le 25 mai 1951 alors qu’il était toujours premier magistrat de la commune.

La place de la mairie de Septèmes porte le nom de Pierre Tramoni.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article133018, notice TRAMONI Pierre, Didier par Antoine Olivesi, Gérard Leidet, version mise en ligne le 11 février 2020, dernière modification le 11 février 2020.

Par Antoine Olivesi, Gérard Leidet

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, III M/56 ; V M2/255 et 282. — Le Petit Provençal, 20 juillet 1925, 15 octobre 1928, 12 avril 1931 (nécrologie). — Notes de Pierre Bourrelly et de Raymond Bourrelly. — L’intransigeant du 6 juillet 1932. – L’indicateur marseillais. — Septèmes entre mémoire et avenir, Éditions Centre culturel Louis Aragon, Septèmes-les-Vallons, 2009.

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