TRIMAT Jean, Edmond

Par Michaël Boudard

Né à Nevers (Nièvre) le 19 septembre 1875 ; mort à Nevers (Nièvre) le 23 avril 1953 ; tailleur d’habits à Nevers ; militant socialiste et syndicaliste ; secrétaire de la Fédération socialiste de la Nièvre (1925).

Fils d’un maçon et d’une couturière, Edmond Trimat était tailleur d’habits à son départ pour son service militaire (novembre 1897-septembre 1899). Marié en 1901 à une couturière originaire de Jouet-sur-l’Aubois (Cher), il adhéra en 1903 à la Fédération socialiste de la Nièvre, affiliée alors au PSF avant de l’être en 1905 à la SFIO.
Membre du groupe de Nevers, il ne tarda pas à prendre des responsabilités au sein de la Fédération SFIO : ainsi, en avril 1911, alors que Jean-Baptiste Dariaux en est le secrétaire, Edmond Trimat est nommé secrétaire adjoint. En février 1912, il fut délégué au congrès socialiste national de Lyon.
Dans le même temps, son action syndicale est importante : en 1907, il fonda un syndicat de tailleurs d’habits dont il fut secrétaire avant et après la Grande Guerre (sa dénomination était alors syndicat de l’habillement de Nevers). Ce syndicat était rattaché à la Bourse du Travail de Nevers dont Edmond Trimat fut trésorier de 1911 à 1922. En 1912, il fut élu conseiller prud’homme et réélu en novembre 1920.
Avant la Grande Guerre, Edmond Trimat tint de nombreuses réunions de propagande syndicale et socialiste : en 1912, il fut le principal contradicteur des orateurs socialistes indépendants qui tentaient de s’implanter dans la Nièvre contre les socialistes unifiés ; en 1913, il s’employa au développement de l’organisation syndicale à l’hospice de la Charité-sur-Loire et intervint lors de la grève aux usines Lambiotte à Prémery. Il mena aussi une action intense contre les trois ans et pour la paix : pour cette raison, il était répertorié antimilitariste par l’administration (comme d’ailleurs son ami Eugène Bondoux, secrétaire de la Bourse du Travail).
Au cours de ces années, Trimat fut aussi, avec François Goiffon (4459), l’un des principaux militants de la société de la Libre Pensée de Nevers.
Rappelé à l’activité à la suite de la mobilisation générale d’août 1914, il fut par la suite réformé et quitta l’armée le 29 décembre 1917.
En septembre 1918, à la suite du congrès départemental de la Fédération SFIO, Edmond Trimat est l’un des quatre délégués choisis pour se rendre au Congrès national de Paris avec Eugène Laurent, Jean Locquin et Buissonnière.
Après la scission, il resta à la SFIO. Dès 1921, il fit partie de la commission administrative et, en janvier 1925, après que Étienne Roussillon ait souhaité dissocier les fonctions de secrétaire et de trésorier, Edmond Trimat devint secrétaire fédéral assisté de |Francis Gonin->93709], secrétaire adjoint, et de Roussillon, trésorier.
En juillet 1925, Edmond Trimat se présenta à des élections municipales partielles à Nevers mais il fut le seul candidat SFIO à ne pas être élu. Et, en juillet, avec Charles Thévenot, il subit également un échec lors des élections pour le Conseil d’arrondissement de Nevers (canton de Nevers) : le journal de droite, Paris-Centre, ne manqua pas d’ironiser sur le « camarade » Trimat qui « a l’habitude de confectionner vestes » et qui en a pris une nouvelle de la part des électeurs (voir iconographie). En janvier 1926, Edmond Trimat refusa le renouvellement de sa fonction de secrétaire de la Fédération qui échut à Charles Thibaudat.
Il continua d’avoir de nombreuses activités notamment comme trésorier de la Fédération de la Nièvre de la Ligue des Droits de l’Homme (dès sa création en novembre 1924) et comme président de la société de la Libre-Pensée de Nevers.
En novembre 1930, Edmond Trimat fut nommé directeur de la Caisse départementale des Assurances sociales de la Nièvre : L’Émancipateur, journal communiste, écrivit alors que « le Parti socialiste place ses démarcheurs ».
En 1931 au congrès départemental de la CGT, Trimat s’opposa à Maurice Martel (6395) qui proposait un congrès de fusion avec la CGTU.
À sa mort, ses obsèques furent civiles. Un article nécrologique signale qu’Edmond Trimat fut également président de la Société de Secours mutuels des Corporations réunies, Commandeur du Mérite social et président honoraire de la section nivernaise des blessés du poumon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article133146, notice TRIMAT Jean, Edmond par Michaël Boudard, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 14 août 2021.

Par Michaël Boudard

SOURCES : Arch. Nat. F7/ 13 567 et F7/ 13 609. — Arch. Dép. Nièvre, M, Grèves diverses et conflits 1910-1918 ; série R (classe 1895). — Arch. Dép. Cher. — Compte rendu du congrès de Lyon. — Compère-Morel, Grand Dictionnaire socialiste, p. 984. — Presse socialiste : L’Observateur du Centre, puis, à partir de 1912, Le Socialiste nivernais. ; L’Émancipateur. — Journaux locaux L’Observateur du Centre, Paris-Centre, La Tribune du Centre, L’Aurore du Centre et le Journal du Centre, — Presse syndicale : Le Prolétaire de la Nièvre, à partir de 1905.

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