TROHEL Louis, René

Par Jacques Omnès

Né le 1er février 1876 à Ernée (Mayenne), mort le 5 mars 1947 à Thiais (Seine) ; secrétaire du syndicat de la Chaussure d’Ernée à partir de sa création en 1911 ; militant socialiste SFIO ; conseiller municipal d’Ernée à partir de 1929.

Lorsque le 6 août 1911 fut créé le syndicat des ouvriers en Chaussures et parties similaires d’Ernée, après ceux de la Métallurgie et du Bâtiment, Louis Trohel en devint le secrétaire. Cette création était l’aboutissement d’actions menées depuis plusieurs semaines par les syndicalistes de la chaussure de Fougères (Ille-et-Vilaine) : chaque dimanche ils avaient vendu à Ernée Le Semeur de l’Ouest, organe officiel des Bourses du Travail de Rennes, Fougères, Saint-Malo et Laval qui paraissait depuis le 3 septembre 1910, et L’Ouvrier des Cuirs et Peaux, puis des réunions avaient été organisées avec les syndicalistes fougerais Feuvrier et Lesieur et le secrétaire de la Bourse du Travail de Laval, François Acambon.

Le syndicat comptait 218 membres en 1911 (167 hommes et 51 femmes). Il connut son apogée avec plus de 450 adhérents en 1919-1920 avant de régresser lentement avec le déclin de l’industrie de la chaussure : 380 membres en 1923, 283 en 1926, 218 en 1929 et 55 en 1935.

Le 16 novembre 1919, Louis Trohel, qui était alors ouvrier en chaussures à l’usine Leroy d’Ernée (deux cents ouvriers) et toujours secrétaire du syndicat, se présenta aux élections législatives sur la liste du Parti socialiste aux côtés de François Acambon, Alphonse Bouchard, Alexandre Rivière et Élie Dufresnoy. Il obtint 881 voix sur 56 447 suffrages exprimés, ce qui le plaçait derrière Acambon (949 voix). Cependant, dans le canton d’Ernée, il devançait son colistier avec 145 voix contre 144 au secrétaire de la Bourse du Travail de Laval.

En 1929, Louis Trohel était toujours membre de la SFIO et secrétaire du syndicat de la Chaussure d’Ernée affiliée à l’UD-CGT Aux élections municipales du 5 mai, le maire radical sortant, M. Martin, le prit sur sa liste pour manifester sa réprobation à l’égard d’une manufacture de chaussures qui avait fait preuve d’une intransigeance extrême au cours d’un récent conflit du travail. Louis Trohel fut élu au premier tour avec la totalité de la liste qui devançait de 300 voix celle des conservateurs et républicains URD.

Attaqué par le journal local Le Réveil de la Mayenne, il répondit le 6 février 1932 dans L’Effort social, organe de la Fédération SFIO de Maine-et-Loire, qui mettait chaque semaine une page à la disposition des socialistes mayennais : « Le socialisme est l’adversaire irréductible de la grande propriété capitaliste, seulement de celle qui fait peser sur les ouvriers et paysans une oppression économique monstrueuse. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article133174, notice TROHEL Louis, René par Jacques Omnès, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 16 septembre 2022.

Par Jacques Omnès

SOURCES : Arch. Dép. Mayenne, 1 W 533, 535, 2756, 2888, 3 M 2801, 10 M 3059 et 3060. — Le Semeur de l’Ouest, 28 septembre 1912. — Laval républicain, 16 novembre 1919. — La République ouvrière et paysanne, 4 mai 1929. — L’Effort social, 6 février 1932.

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