Par Jacques Defortescu, Claude Pennetier
Né le 26 août 1891 au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort suite aux blessures infligées par la police le 26 août 1922 au Havre ; ouvrier peintre.
Fils de Georges Tronelle (décédé avant la mort de Maurice) et de Françoise Rocher, sans profession, époux de Cécile Marie Mével, marchande des quatre saisons, Maurice Tronelle, ouvrier peintre, mourut le 15 septembre 1922 des suites des blessures par balles qui lui furent infligées le 26 août 1922 au cours de violents affrontements entre agents de police et gendarmerie d’une part et ouvriers d’autre part.
Les métallurgistes havrais s’étaient mis en grève le 20 aout 1922. Devant les provocations patronales et le refus de négocier les salaires (le patronat des forges, avait décidé de les diminuer de 10 %) la grève se durcit et des incidents eurent lieu devant la bourse du travail, dénommée Franklin, le 25 août. Trois mille grévistes étaient rassemblés pour faire le point sur le mouvement. Ils acclamèrent les membres de la Confédération CGT venus annoncés leur décision d’appeler à la grève générale ! Le 26 août le mouvement avait trouvé un nouvel élan. C’est alors que le Préfet de Seine-Inférieure un dénommé Lallemand, décida de porter un coup décisif à la grève. Il ordonna à la cavalerie de charger la foule qui se trouvait cours de la république. Pendant que les femmes distribuaient des tracts aux soldats, les gendarmes se sentant encerclés par les grévistes qui commençaient à ériger des barricades, chargèrent sabre au clair et tirèrent sur la foule, faisant trois morts : Georges Allain, Charles Victoire, Henri Lefebvre,, et blessant grièvement Maurice Tronelle. Ce dernier décéda quelques jours plus tard.
La grève dura 111 jours, après la fermeture du cercle Franklin par le Préfet et l’arrestation du secrétaire de l’Union Locale CGT Henri Quesnel, les grévistes se rassemblèrent dans la forêt de Montgeon (voir photo) jusqu’à la fin conflit.
Parmi les autres victimes du 26 août 1922, les ouvriers Henri Lefebvre, Charles Victoire et Georges Allain.
Le conseil municipal du Havre attribua le 25 juin 1972 le nom de Maurice Tronelle à l’une des rues de la ville, qui passa dans le domaine publique le 3 mars 1995.
Par Jacques Defortescu, Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Nat. F7/13028. — Vérités, août 1934. — John Barzman, Dockers, Métallos, Ménagères-Mouvements sociaux et cultures militantes au Havre 1912-1923, Publications de l’Université de Rouen, 1997. — Dictionnaire historique des rues du Havre, octobre 2011. — Arch. Ville du Havre.