TROUIN Ludovic, André, Élie

Fils d’un commis, Ludovic Trouin fit ses études à l’École pratique d’industrie de Marseille et travailla en usine dès l’âge de seize ans. Pendant les grèves de 1919, il manifesta pour la journée de huit heures et fut élu en 1920 membre du bureau syndical de la section des modeleurs-mécaniciens. Devenu technicien de la métallurgie et contremaître à la Société provençale des constructions navales (SPCN), spécialisé dans la fabrication des hélices de navires, il présida en 1932 l’amicale des chefs ouvriers puis fut l’un des fondateurs du syndicat des techniciens de la métallurgie. Il militait alors à la CGTU. Après la réunification syndicale, en 1937, il fut secrétaire administratif de son syndicat. En 1938, il participa à la grève des techniciens de la métallurgie, avec Paul Papazian* et fut renvoyé pour ce motif, après dix années de service.

Ludovic Trouin avait adhéré au Parti communiste en 1936. Après la déclaration de guerre, il cacha chez lui Gaston Monmousseau*, responsable du PC clandestin des Bouches-du-Rhône pendant plusieurs mois jusqu’à la fin de l’année 1940, puis rallia la Résistance sous le pseudonyme de La Tour. Il participa à l’insurrection de Marseille en août 1944.

A partir du 16 juin 1945, Ludovic Trouin fut nommé secrétaire fédéral du PC pour les Bouches-du-Rhône, chargé de l’organisation, le secrétariat étant alors dirigé par trois personnes, Pierre Emmanuelli (voir Pierre Marie Emmanuelli*, Denis Bizot* et Ludovic Trouin. Le 23 septembre 1945, il fut élu au conseil général dans le 10e canton de Marseille mais fut battu au renouvellement de 1948. Il s’occupa par la suite de Tourisme et Travail.

En désaccord avec la politique suivie par le PCF, Ludovic Trouin quitta le parti après 1953, et reprit son travail dans la métallurgie comme contremaître, ce qui lui valut à la fois de subir les vexations des patrons et celles des ouvriers communistes en sa double qualité d’ancien responsable du PC et de dissident.