TRUILLOT Alexis

Né en 1863 [n.c.e.c.] à Vervins (Aisne) où son père était imprimeur. L’enfant perdit son père alors qu’il avait sept ans et, peu après, sa mère. Il fit quelques études, travailla comme ouvrier lithographe, accomplit son service militaire en Algérie et rengagea. Démobilisé en 1894, il trouva un emploi à Bône-Guelma, perdit son emploi et vint à Constantine. Dans cette ville, il se lia avec Morinaud, leader du Parti radical socialiste et antisémite qui lui procura une place de secrétaire à la mairie d’Aïn-Zinn ; il collabora au Républicain que dirigeait Morinaud. A partir de 1898, il fut secrétaire de la Bourse du Travail, il la représenta au VIIIe congrès de la fédération qui se tint à Paris du 5 au 8 septembre 1900. Au XIe congrès national corporatif — 5e de la CGT — tenu à la Bourse du Travail de Paris quelques jours plus tard — 10-14 septembre — il représentait la fédération des syndicats de Constantine. Deux ans plus tard, il représenta à nouveau la Bourse du Travail de Constantine au Xe congrès de la Fédération des Bourses qui se tint à Alger du 15 au 18 septembre. Du 2 au 4 octobre de cette même année 1902, il participa, à Constantine, au Ve congrès du Parti socialiste ouvrier algérien et présenta le rapport sur « la question étrangère et indigène ». S’il dénonça la concurrence des étrangers, il souhaita par contre la formation d’organisations syndicales propres à chaque catégorie d’émigrants. Pour les indigènes, il réclama une instruction primaire et professionnelle, y compris pour les filles, insista sur l’obligation de parler la langue française, l’interdiction des journaux, livres, enseignes et tous écrits en arabe ou en hébreu, et voulut même bannir toute autre langue que le français des mosquées et synagogues.

En 1902-1903, il fut secrétaire de l’Université populaire de Constantine.

En 1904, A. Truillot entrait à l’administration des communes mixtes en qualité de secrétaire ; il y fit une longue carrière. En 1923, il était en poste à Tébessa dans le Sud Constantinois ; lorsqu’il reçut la Légion d’honneur en 1935, il était président de l’Association des secrétaires de communes mixtes. Ses positions socialistes semblaient s’estomper. Il s’adonna à des fouilles archéologiques et publia des comptes rendus ; il écrivit un scénario de film intitulé La Kahena ou la Jeanne d’Arc berbère. Après la guerre, il devint conservateur du musée de Sousse (Tunisie). Il reçut en 1929 et 1944 le prix Blanchet de l’Académie des inscriptions et belles lettres. Il prit sa retraite à Tunis, puis se retira à Marseille (Bouches-du-Rhône) où il mourut, peut-être en 1961.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article133233, notice TRUILLOT Alexis , version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

SOURCE : Presse de Bône et de Constantine dépouillée par P. Montoy. — Comptes rendus des congrès. — A. Nouschi, « Le Monde ouvrier constantinois en 1900 », Actes du 79e congrès des Sociétés savantes, 1954, Bibl. Nat. 4° Lk 8/2 893. — A. Nouschi, « Un cas ambigu : le Maghreb » in G. Haupt et M. Rebérioux, La Deuxième Internationale et l’Orient, Paris, 1967.

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