TURPIN Gaston

Par Claude Geslin, Guy Haudebourg

Né le 18 avril 1907 à Paris (Xe arr.), fusillé le 13 février 1943 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; charpentier en fer, puis traceur aux Batignolles ; militant syndicaliste CGTU, puis CGT ; militant communiste ; résistant au sein des FTPF ; Procès des 42.

Tombe au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes
Tombe au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes

Fils de Marguerite, Céline Turpin, blanchisseuse, Gaston Turpin, trésorier de la Jeunesse communiste de Nantes en 1924, fut arrêté en juin 1925 avec Georges Duguy pour avoir apposé à Rezé des affiches s’opposant à la guerre du Maroc. Il fut condamné le 20 août 1925 par la 3e chambre correctionnelle de Nantes à quatre mois de prison et cent francs d’amende. Il aurait adhéré au Parti communiste en 1933.
Membre de la commission exécutive du syndicat CGTU des Métaux de 1930 à 1935, il devint secrétaire de la section syndicale CGT des Batignolles (Nantes) de 1936 à 1938, où il travaillait depuis 1931, avant d’être à nouveau arrêté pour violation de domicile et entrave à la liberté du travail lors de la grève de la CGT du 30 novembre 1938.
Licencié des Batignolles, il fut alors embauché aux Chantiers de la Loire. Mobilisé le 28 août 1939, il fut affecté spécial aux Chantiers de la Loire le 29 novembre 1939, puis mis en congé le 15 juin 1940. Ayant conservé ses contacts avec le Parti communiste clandestin, il mena alors une intense activité de propagande aux Batignolles, où il avait été réembauché. Les autorités allemandes tentèrent, vainement, de l’arrêter à son travail le 23 juin 1941. Ayant harangué ses camarades de travail le 11 août 1941, les appelant à produire le moins possible et à soutenir l’URSS, il fut dénoncé aux Allemands, qui se présentèrent à l’usine et à son domicile une nouvelle fois pour l’arrêter – mais Gaston Turpin venait d’entrer dans la clandestinité.
Membre du Front national, Gaston Turpin servit en tant que capitaine des Francs-tireurs et partisans français (FTPF). Combattant du groupe OS puis FTPF de Nantes du 1er janvier 1942 au 2 janvier 1943, il fut arrêté à cette date par la Brigade spéciale, chargée de la répression anticommuniste. Parmi les faits qui lui furent reprochés, on peut relever, en avril 1942, la destruction du pont roulant de l’usine des Batignolles avec ses camarades de l’usine Auguste Chauvin, Louis Le Paih et Raymond Hervé. Condamné à mort le 28 janvier 1943 par le tribunal militaire de Nantes pour « terrorisme », Gaston Turpin a été fusillé par les Allemands à Nantes le 13 février 1943. Il fut déclaré « Mort pour la France ».
Une cellule nantaise du Parti communiste porte son nom, ainsi qu’une rue et un stade de Nantes.
Il s’était marié le 15 novembre 1930 à Nantes avec Marguerite Grollier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article133290, notice TURPIN Gaston par Claude Geslin, Guy Haudebourg, version mise en ligne le 12 septembre 2018, dernière modification le 4 février 2022.

Par Claude Geslin, Guy Haudebourg

Tombe au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes
Tombe au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes

SOURCES : Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, série U non classée. – Arch. Dép. Loire-Atlantique, 1M481, 1M485, 270W485, 270W501, 305 J 3. – Arch. du secrétariat d’État des Anciens Combattants et Victimes de guerre. – La Bretagne communiste, 1925. – Guy Haudebourg, Le PCF en Loire-Inférieure à la Libération (1944-1947), mémoire de maîtrise d’histoire, Université de Nantes, 1987. – Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaron, 1990. – Michel Prodeau, Itinéraires clandestins, Nantes, Opéra, 1995. – Renseignements communiqués par G. Jacquet. — Lettre de son fils, Michel Turpin, 27 mai 2015. — État civil.— Notes d’Annie et Claude Pennetier.

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