Par Jean-Michel Brabant
Né 22 septembre 1914 à Colombes (Seine), mort le 23 mars 1976 à Paris (XIIIe arr.) ; métallurgiste ; militant des Jeunesses communistes ; militant trotskyste.
Fils d’un maçon, Jean Tutelle perdit son père pendant la guerre et devint pupille de la Nation en janvier 1929. Élevé dans une famille ayant des sympathies pour le Parti communiste, il adhéra dès l’âge de seize ans aux Jeunesses communistes de Colombes. A l’occasion de la réorganisation du 15e rayon, qui regroupait Puteaux, Suresnes, Nanterre, Colombes, Bois-Colombes, La Garenne-Colombes, Courbevoie et Neuilly, il en fut nommé secrétaire.
Ouvrier métallurgiste, Jean Tutelle fréquenta à Courbevoie, où il venait de se fixer, le Cercle d’étude marxiste et adhéra, en 1934, à la Ligue communiste internationaliste (trotskyste). Suite à la conférence nationale du 24 août 1934, la Ligue ayant invité ses adhérents à entrer au Parti socialiste ou aux Jeunesses socialistes, Tutelle rejoignit, en septembre, les JS de Courbevoie et milita dans le Groupe bolchevik-léniniste. Au lendemain de l’exclusion des oppositionnels de la Fédération de la Seine, en juillet 1935, il participa à la constitution de la Jeunesse socialiste révolutionnaire dirigée par Fred Zeller*. En juillet 1938, il devint le gérant de son organe Révolution. Militant du Parti ouvrier internationaliste de Pierre Naville* et Jean Rous*, il refusa, en 1939, de rejoindre le Parti socialiste ouvrier et paysan de Marceau Pivert.
Mobilisé en septembre 1939, Jean Tutelle profita d’une permission pour se marier à Colombes. Après l’armistice de juin 1940, il s’installa avec sa femme à Aubervilliers. Il reprit sa place dans le mouvement trotskyste, diffusant son bulletin clandestin la Vérité. Pendant l’Occupation, il fut requis par son usine à la fin de 1942 et contraint de partir travailler en Allemagne. A son retour, en mai 1945, il milita de nouveau très activement à Aubervilliers et fut candidat aux élections générales du 10 novembre 1946 dans la 5e circonscription de la Seine, sur la liste du Parti communiste internationaliste dirigée par Pierre Frank.
Jean Tutelle mourut à l’hôpital de la Salpétrière. Ses obsèques eurent lieu dans un village de l’Aisne, Épaux Bézu.
Par Jean-Michel Brabant
SOURCES : La Vérité, 21 juin 1934. — Révolution, juillet 1938. — Notes de L. Bonnel.