VADAINE Raymonde, née RIGUIN Raymonde, Élise

Par Gildas Priol, Annie Pennetier

Née le 28 décembre 1914 à Lorient (Morbihan), morte le 25 août 2001 à Fleury-Mérogis (Essonne) ; marchande foraine ; communiste, résistante FTP de Brest ; déportée.

Fille de Élisa, Louise Riguin, reconnue par sa mère le 16 février 1916 à Lorient, Raymonde Riquin était pupille de la Nation, son père étant mort, victime de la Première Guerre mondiale. Elle tenait un stand de tir sur les foires de la région brestoise et résidait dans une roulotte au bas de la rue Kerabécam à Brest. Raymonde Riquin se maria le 7 juin 1936 à Brest avec André Vadaine, militant communiste de Brest ; le couple s’installa à Saint-Pierre-Quilbignon, aujourd’hui Brest. Elle participa aux activités de solidarité envers l’Espagne républicaine, puis adhéra au Parti communiste, devenu clandestin, en octobre 1939.
En août 1940, elle déroba un revolver à un soldat allemand ivre qui lui faisait des avances. En 1941, elle participa à la diffusion des tracts auprès des soldats allemands. En juillet 1942, elle se fit embaucher avec des militantes communistes à l’Arsenal dans un garage allemand pour s’occuper des tâches ménagères. Avec Angèle Le Nédellec, Yvette Richard et Marie Salou, elle participa au sabotage de véhicules dans un atelier automobile dirigé par un ancien ingénieur de Citröen et réussit à dérober un pistolet allemand. Craignant d’être arrêtée, elle quitta la région quelque temps. Ses pseudonymes successifs étaient Michèle puis Gertrude.
En août 1942, avec Marie Salou une des dirigeantes de l’Union départementale clandestine des femmes patriotes du Finistère, organisme créé par le parti communiste et Jeanne Goasguen, elle saccagea la vitrine de la LVF (Ligue des Volontaires Français contre le Bolchevisme), située rue de Siam à Brest. Sur ordre, elle se fit embaucher à la Pyrotechnie de Saint-Nicolas au Relecq-Kerhuon pour y dérober les composants des explosifs. Elle avait intégré les FTP par l’intermédiaire de Jules Lesven et Arthur Baron. Elle était en relation avec son amie foraine et résistante du réseau Alliance Alice Codiol, qu’elle rencontra avec Jules Lesven à Kérignou, quartier de Brest. Elle devint responsable du matériel de propagande dans le secteur ouest de Brest et fut responsable politique en remplacement de son mari qui eut d’autres fonctions. Celui-ci fut arrêté par la police française le 2 octobre et elle, le 28 octobre 1942. Condamnée à cinq ans de prison par la justice française elle fut remise aux autorités allemandes, puis déportée. Classée Nacht und Nebel (NN), elle fut emprisonnée à Karlsruhe, Paderborn, Anrath, Breslau, Jauer puis Aichach en Bavière d’où elle fut libérée par les Alliés le 29 avril 1945.
Pour son action dans la résistance, elle fut élevée au rang de Chevalier de la Légion d’honneur.
Elle se retira dans le sud de la France puis en région parisienne où elle mourut le 25 août 2001 à Fleury-Mérogis.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article133366, notice VADAINE Raymonde, née RIGUIN Raymonde, Élise par Gildas Priol, Annie Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 28 octobre 2022.

Par Gildas Priol, Annie Pennetier

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 19P 29, bataillon Gilloux. — Eugène Kerbaul, Dictionnaire biographique des militants ouvriers du Finistère, 1918-1944 déposé à l’Institut Maurice Thorez et aux Arch. Dép. Finistère, 1re version, 1974. — Roland Bohn, Alain Le Berre, Michel Le Bars Chronique d’hier, La vie du Finistère 1939/1945, tomme II, p. 176.— Mémoire des hommes. — Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Livre mémorial.— https://www.resistance-brest.net/ar.... — État civil.

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